Côte-d’Or : les Faucheurs Volontaires ont détruit une plate-forme d'essai de colza muté

Il y a un mois, les Faucheurs Volontaires étaient intervenus sur des plates-formes d’essai mises en place par Dijon-Céréales pour dénoncer le développement de cultures d’OGM cachés. Ils ont organisé une nouvelle action vendredi 13 janvier 2017.

Les Faucheuses et Faucheurs Volontaires ont "neutralisé" une nouvelle plate-forme d'essai de colza contenant des variétés rendues tolérantes à des herbicides (VrTH) issues de mutagénèse.
Cela s’est passé tôt ce vendredi matin sur la commune de Messigny, en Côte-d’Or.

"Cette technique est définie comme OGM par la directive européenne 2001-18, mais est exclue de son champ d'application, ce qui exempte ces variétés de toute évaluation, traçabilité et étiquetage. Ces OGM se retrouvent donc cachés dans nos champs et nos assiettes !", explique l’association.

"Nous sommes déterminés à poursuivre nos actions de désobéissance civile, tant que ces semences de colza et de tournesol OGM resteront commercialisées. Il y a urgence ! Le gouvernement doit mettre enfin en place un moratoire sur ces cultures avant les prochains semis de tournesol au printemps 2017.

Nous dénonçons par ailleurs la propagande mensongère développée par les promoteurs de ces cultures auprès des agriculteurs, alors que ce ne sont en réalité que de fausses solutions à des problèmes agronomiques créés par les pratiques de l’agriculture industrielle. Les plate-formes d’essai de ces variétés ont pour seul but de participer à cette propagande.

Non au passage en force des OGM cachés, des brevets et des pesticides qui vont avec. Oui à la préservation de nos systèmes de production agricole respectant notre santé et notre environnement. Oui à une alimentation choisie et de qualité", concluent les Faucheurs Volontaires.



Pour Dijon Céréales, "les champs ciblés ne sont pas du tout porteurs d'OGM"

Dijon Céréales, confirme qu'une de ses parcelles a bien été détruite. Le groupe déclare que "les champs ciblés ne sont pas du tout porteurs d'OGM" : il s'agit de mutagénèse effectué naturellement, a dit une porte-parole.

La mutagénèse consiste à modifier les propres gènes d'une plante, contrairement à la transgénèse qui introduit un gène extérieur et produit des OGM (organismes génétiquement modifiés), qui sont soumis à une réglementation particulière. 

Les semences de plantes obtenues par mutagénèse, en général pour les rendre tolérantes aux herbicides, concernent en France essentiellement le colza et le tournesol.

Que dit la loi ?


Les quantités cultivées, quasi inexistantes il y a dix ans, seraient aujourd'hui de 140 000 hectares pour le tournesol et de 22 000 hectares pour le colza, d'après les ONG citant une estimation du ministère de l'Agriculture.

Neuf associations ont saisi le Conseil d'Etat sur le sujet contestant la légalité d'un article du Code de l'Environnement excluant les organismes obtenus par mutagénèse du champ de la réglementation sur les OGM. Mais le Conseil d'Etat a décidé début octobre de surseoir à statuer, préférant interroger d'abord la Cour de justice européenne.

Il y a un mois, les Faucheurs Volontaires étaient intervenus sur des plates-formes d’essai mises en place par Dijon-Céréales pour dénoncer le développement de cultures d’OGM cachés. Ils ont organisé une nouvelle action vendredi 13 janvier 2017. ©France 3 Bourgogne
Reportage : Michel GILLOTChristophe GAILLARDChantal GAVIGNET
Avec : Jean-Luc Juthier, Faucheur volontaire
Pascal Pigneret, Faucheur volontaire d'OGM 

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