Début janvier, un incendie s’est déclaré dans un appartement du quartier de Fontaine d’Ouche à Dijon (Côte-d’Or). Aucune victime n’est à déplorer mais les locataires ont presque tout perdu. Les enseignants de l’école Anjou ont lancé une collecte de dons pour les accompagner.
Début janvier, un violent incendie s'est déclaré dans un immeuble du quartier de Fontaine d’Ouche à Dijon. Si aucune victime n’est à déplorer, les dégâts sont conséquents. Au total, huit logements ont été sinistrés et une quarantaine de personnes évacuées.
Parmi les sinistrés, une famille avec deux jeunes garçons de sept ans, scolarisés en classe de CM1 à l’école élémentaire Anjou à Dijon. Sensible à la situation de cette famille, le corps enseignant a décidé de lancer un appel aux dons pour lui venir en aide. “On la connait très bien, cette famille. Les parents ont été délégués. Mais même si on ne les connaissait pas, la démarche aurait été la même”, explique Alain Dardot, le directeur de l’école.
Ici, on côtoie souvent la misère. Il y a des familles qui n’ont rien.
Alain Dardot, directeur de l'école élémentaire Anjou à Dijon
“Ça nous a semblé être une évidence”, explique-t-il, assurant que cet appel aux dons est avant tout “un geste d'entraide spontané”. Depuis la publication de son appel à la générosité, l’école élémentaire a déjà pu collecter de l’argent et des biens matériels. “Des meubles, des ustensiles de cuisine, on reçoit vraiment de tout”, explique celui qui est également instituteur dans cette école.
Un quartier défavorisé
À la tête de l’établissement scolaire depuis cinq ans, Alain Dardot est installé à Fontaine d’Ouche depuis 13 ans. Alors ce quartier, il le connaît forcément très bien. “Ici, on côtoie souvent la misère. Il y a des familles qui n’ont rien. Des gens qui sont vraiment dans le besoin. Alors il faut bien s'entraider".
Une entraide d’autant plus nécessaire que le quartier de Fontaine d’Ouche a déjà été touché par des drames de ce genre. Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2010 à Dijon, un incendie criminel s'est déclaré au sein du foyer Adoma, qui abrite à l'époque des travailleurs étrangers. Le bilan est très lourd : sept personnes sont mortes dans les flammes et une centaine d’autres sont blessées. “J’étais déjà directeur d'école à Dijon et je peux vous dire que je suis encore bien marqué par ça. Je n’ai perdu aucun élève, mais ça m’a fait très mal”, confie Alain Dardot.
“On soutient l’initiative”
L’appel aux dons destiné à la famille sinistrée a été relayé sur les réseaux sociaux. Et notamment par la Maison-phare de Dijon, une association d’éducation populaire installée dans le quartier de Fontaine d’Ouche. “On soutient l’initiative menée par l’école élémentaire d’Anjou”, confirme par téléphone Hélène Planckaert, responsable des actions culturelles au sein de cette structure.
Le mouvement de solidarité est salué par la communauté associative. Dans les commentaires de cette publication, des utilisateurs se tiennent prêts à venir en aide à cette famille. “Ont-ils besoin de vêtements ou de meubles également ?”, questionne une jeune femme. “Si on ne peut pas donner d’argent, peut-on donner de la vaisselle, vêtements et autre ?” peut-on également lire.
Selon Alain Dardot, la collecte de dons devrait durer jusqu’aux vacances d’hiver. Mais le corps enseignant, qui ne s’est pas encore concerté à ce sujet, entend rester mobilisé “tant qu’il le faudra”.