Samedi 12 mars, peu avant 22h30, un jeune homme a été abattu par "un ou deux" tireurs à scooter, selon le parquet. La justice privilégie la piste d'un règlement de comptes lié au trafic de drogue. Les témoignages recueillis par France 3 évoquent une victime "serviable" dans le quartier, qui n'était pas un "caïd".
"Il était 22h22, précisément." Ce riverain fait partie de ceux qui ont entendu "trois coups de feu", samedi soir, tirés par deux personnes sur un scooter. Leur cible : Mehdi, un jeune homme qui habitait dans le quartier. Touché dans le dos et les jambes, il réussit à fuir sur quelques mètres avant de s'effondrer. Rapidement, des voisins descendent lui porter secours. Emmenée à l'hôpital, la victime ne survit pas à ses blessures.
Un jeune homme "serviable, qui proposait toujours de porter les courses"
Ce lundi matin, dans le quartier Greuze, qui borde le parc de la Colombière, difficile de s'imaginer le drame qui s'est noué ici dans le week-end. Tout est calme. Mais des enquêteurs de la police criminelle sont là, et frappent aux portes pour recueillir les témoignages des habitants. Ils sont nombreux à avoir vu, ou du moins entendu quelque chose : les coups de feu ont été tirés au milieu des habitations, sous un porche qui relie l'avenue Jean-Baptiste Greuze aux allées résidentielles.
Selon le parquet de Dijon, la piste d'un règlement de comptes lié au trafic de drogue est "la première envisagée". C'est vrai que le quartier est connu pour être un point de deal : "Ça dure depuis plusieurs années. Moi qui travaille ici depuis sept ans, j'en ai toujours entendu parler", nous confie une femme. Mais la victime, connue des services de police, n'était pas pour autant un chef du trafic dans le quartier, selon un habitant : "Il était serviable, il proposait toujours de porter les sacs de courses."
"Mon fils n'était pas un caïd"
Le portrait d'un jeune qui, oui, traînait dans les trafics, "mais c'était une petite main, pas un caïd" : c'est aussi ce que dit son père, rencontré par France 3 Bourgogne. Accablé, il se doute bien que le drame est lié aux stupéfiants, mais ne s'explique pas pourquoi son fils a été ciblé en particulier. Il décrit un garçon "gentil, qui aidait tout le temps sa grand-mère âgée" chez qui il vivait dans un immeuble du quartier.
D'après d'autres proches de la victime, Mehdi aurait pu jouer un rôle de "guetteur" et aurait été visé par des tireurs venus d'un autre quartier. S'agit-il d'une guerre de territoires ? Une autopsie a lieu ce lundi, notamment pour tenter de déterminer le type d'arme qui a été utilisée. L'enquête devra aussi déterminer si ce meurtre est lié à la saisie, il y a quelques jours, d'une soixantaine de kilos de cannabis dans une camionnette en Côte-d'Or.