Le collectif "Campagne glyphosate 21" a organisé, pour la deuxième fois, des analyses d'urine samedi 16 mars 2019 à Dijon. Objectif : détecter le taux de présence de glyphosate, un herbicide reconnu comme cancérigène probable.
Ai-je du glyphosate dans mon corps ?
Au total, 67 personnes ont répondu "présent" samedi 16 mars 2019. Elles sont venues effectuer une analyse d'urine qui mesurera le taux de présence du pesticide dans leur organisme.
2eme session d analyse de #glyphosate à #dijon
— Glyphosate 21 (@Glyphosate21) 16 mars 2019
67 personnes présentes
Merci à tou.te.s pic.twitter.com/g9FQ46ta7e
Comment ça marche ?
Le test d'urine permet de déterminer la présence et le taux de glyphosate présent dans le corps. La session se déroule au lever du jour, entre 6 heures et 9 heures du matin. Pourquoi si tôt, marmonnent les lève-tard ; le protocole indique qu'il faut venir à jeun et sans avoir fumé et uriné après minuit la veille. Voyez les choses autrement : vous pourrez de nouveau boire et manger à votre convenance avant 10 heures.
Les prélévements sont réalisés en présence d'un huissier de justice qui collecte ensuite les tubes et les place sous scellés. Ils sont envoyés au laboratoire Biochek implanté en Allemagne.
En parallèle, les volontaires remplissent des formulaires pour indiquer, par exemple leur lieu de vie (ville ou campagne) ainsi que leurs habitudes alimentaires. Ces données permettent de réaliser des statistiques sur le glyphosate.
59 habitants de Côte-d'Or portent plainte
Une première campagne de dépistage a réunie soixante-trois personnes en janvier dernier. Un test de présence de glyphosate dans les urines était organisé à la MJC des Bourroches à Dijon.
Les résultats sont sans appel : 100% des analyses sont positives au glyphosate et présentent une moyenne de 0,87 ug/litre du pesticide dans les urines.
En 2013, une étude similaire avait été menée en Europe. Le pourcentage de Français présentant du glyphosate dans les urines était alors nettement inférieur : 30%.
En recevant les résultats, les soixante-trois personnes ont eu la possibilité de porter plainte. Cinquante-neuf personnes ont décidé de saisir la justice.
Les plaintes visent toute personne impliquée dans la distribution et la diffusion du glyphosate. Parmi les motifs cités on retrouve notamment :
- Mise en danger de la vie d'autrui
- Tromperie aggravée
- Atteintes à l'environnement
Une cagnotte a été mise en place
Une première campagne de recherche de glyphosate dans les urines a démarré en avril 2018 en Ariège. Dans la foulée, le collectif glyphosate 21 a proposé aux citoyens de Côte-d'Or de participer à cette campagne nationale d'analyse.
Seulement, ce n'est pas gratuit : le coût de l'analyse seule est de 85 euros. Il faut ajouter 50 euros de frais d'huissier pour ceux qui souhaitent porter plainte.
Le collectif estime que "tout le monde n'a pas les moyens de payer 85 euros afin de connaître son taux de contamination." La cagnotte sert donc à apporter le complément d'argent aux personnes à faibles revenus pour qu'elles puissent quand même participer.
Une troisième session d'analyse est déjà prévue. Elle aura lieu en juin à Quetigny, dans l'agglomération de Dijon.