Dijon : pourquoi le chanteur Yves Jamait comprend les gilets jaunes ?

A 58 ans, Yves Jamait est en haut de l’affiche. Il chantera notamment à l’Olympia à la fin de l’année. Mais, l’artiste n’a pas oublié son parcours et ses nombreux "petits boulots où on est au plus bas de l'échelle".
 

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Des centaines de milliers d'albums vendus et deux disques d'or

Yves Jamait a ouvert la 23e édition du festival Pause Guitare Sud de France le 2 juillet. Le chanteur musicien compositeur a conquis les spectateurs du Grand théâtre d'Albi, dans le Tarn. C’est une salle comble qui a découvert notamment "Dimanche (caresse-moi)", la chanson phare de son premier album.

Mais, pour ceux qui le connaissent bien, Yves Jamait ce sont des centaines de milliers d'albums vendus, deux disques d'or et des salles pleines au Grand Rex, à la Cigale, au Casino de Paris... Il sera par exemple en concert à l'Olympia le 5 novembre 2019 et au Zénith de Dijon le 30 novembre.

Enfant, Yves Jamait s'imaginait déjà sur scène. "Mais dans le milieu d'où je viens, ça ne devait rester qu'un rêve", se souvient le chanteur, qui se dit en résonance avec les "gilets jaunes". Son rêve est devenu réalité, sur le tard. "J'ai commencé à travailler à 15 ans, comme apprenti cuisinier". Il a aussi été aide-charcutier, animalier de laboratoire ou ouvrier dans le bâtiment, entre autres. "Tous ces petits boulots où on est au plus bas de l'échelle", dit le Dijonnais aux cheveux grisonnants, mais porté par une énergie débordante.
 

 

Une histoire d'amour avec les mots et la musique

Le déclic pour changer de vie intervient dès l'adolescence. "J'étais cuisinier dans une colonie de vacances et je partageais ma chambre avec un musicien". Ce dernier  lui fait découvrir un univers musical différent "de Johnny et Michel Sardou" et lui apprend deux accords de guitare.

A la même époque, il découvre Maxime Le Forestier, qui devient l'un de ses artistes de référence et dont les textes, un "dictionnaire" inépuisable, lui inspirent ses premières rimes. A partir de ce moment-là, plus rien n'arrêtera l'histoire d'amour entre Yves Jamait et les mots, la musique. Même s'il attendra la quarantaine pour se lancer.

Découvert par Jean-Louis Foulquier, ce sont des rencontres, de bonnes étoiles, qui le poussent à sauter le pas, créer un groupe, et tourner définitivement la page des boulots alimentaires. Sur scène, loin des plateaux télé, des ondes radio ou des réseaux sociaux, le public ne le lâchera plus au fil de ses sept albums. Dans le dernier, "Mon totem", Yves Jamait rend hommage à ceux qui comptent : "ma tribu, mon totem".

 
 

"Il faut savoir provoquer le destin pour trouver sa voie"

Avec une profondeur bouleversante, Yves Jamait chante la rudesse de l'existence, la violence sociale, l'amour décliné à l'infini, enveloppant toujours de tendresse et de poésie ses mots et ses maux.

"Je crois qu'on a seulement conscience du froid quand on a ressenti le chaud. Si je veux faire rire, il faut que je fasse pleurer, et vice versa, j'aime bien jouer avec ça", s'amuse le chanteur pour qui la "vie est une tragédie" au cours de laquelle il faut savoir provoquer le destin pour trouver sa voie.

Sa voix à lui, dans nombre de ses chansons, résonne étrangement aujourd'hui avec celle des "gilets jaunes", même s'il dit n'avoir "pas eu le courage d'aller risquer de (s)e faire enlever un oeil ou une main" aux manifestations.

"Le matin, quand je me réveille/ J'ai du mal à quitter Morphée/ Pour aller justifier la paye/ Que mon patron peut s'octroyer/ Ça n'est pas vraiment que je tienne/ A continuer de l'engraisser/ Mais aussi petite soit la mienne (de paye)/ J'en ai besoin pour bouffer", chantait-il dans "Y en a qui" en 2003.

"Ça m'a scié de constater l'étonnement des gens" face à la naissance de ce mouvement en novembre dernier, "mais ils vivent où? Sur Mars?, s'indigne-t-il, assurant être "profondément avec les gilets jaunes".

 
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information