Mardi 15 décembre, un facteur se fait agresser dans le quartier des Grésilles, à Dijon. A l'approche des fêtes, les agents de la Poste sont plus chargés et peuvent attirer les convoitises. Les agressions de facteurs en vue de voler des colis restent rarissimes.
Le 15 décembre dernier, un facteur se fait agresser à Dijon, aux Grésilles. Deux individus le dépouillent de ses lettres recommandées et de ses colis. Le nombre de colis transportés par la Poste est important, à l'approche des fêtes de Noël. Pour l'entreprise publique, cette agression physique contre un facteur est la seule connue à ce jour, dans le quartier. Elle a déposé plainte. Les vols avec violences à l'encontre des postiers sont rares. Quant à la période des fêtes de fin d'année, elle n'influe pas sur ce type de délinquance.
Notre collègue s'est fait agresser après le vol de ses envois : lorsqu'il s'est fait frapper, les individus avaient déjà eu ce qu'ils voulaient
En ce moment, La Poste parle d'une « peak periode », ou d'une période de pointe. Les envois de colis sont plus nombreux. La raison : une hausse des achats en ligne, durant le deuxième confinement. Les consommateurs ne peuvent pas se déplacer et recourent plus souvent au e-commerce. La tendance se poursuit, à l'approche de Noël. Conséquence : il y a plus de colis en circulation. Rien que pour la semaine du 15 au 22 décembre, La Poste distribue « plus de 17000 colis », en Côte d'Or. C'est « 30% d'activité en plus » par rapport à la normale, estime l'entreprise publique.
A l'approche des fêtes, les sacoches de facteurs s'alourdissent. « On distribue 3 fois et demi plus de colis qu'en période normale », explique Cécile Deschamps. La secrétaire régionale du syndicat SUD-PTT en Bourgogne concède qu'il se produit des « petits larcins, car ces individus savent très bien que les facteurs peuvent avoir des petits colis avec eux ».
La représentante syndicale se refuse pourtant à lier cet incident, au contexte actuel. La syndicaliste insiste sur le fait que l'agression du 15 décembre dernier est « gratuite ». « Notre collègue s'est fait agresser après le vol de ses plis : lorsqu'il s'est fait molester, les individus avaient déjà eu ce qu'ils voulaient », argumente la syndicaliste. Selon elle, il s'agit de « frapper pour frapper ».
Vols de colis, une affaire récurrente
Si l'attaque physique survenue aux Grésilles est inédite, les vols de colis sont eux plus habituels. Il s'agit surtout de « vols par ruse », selon Cécile Deschamps. La représentante syndicale SUD-PTT détaille le mode opératoire : « Les individus viennent se servir dans la sacoche, pendant que le facteur effectue la distribution ». Pour la syndicaliste, ces faits sont l'oeuvre de « jeunes mineurs qui sont scolarisés, le reste du temps ».
Les auteurs de ces vols profitent de leurs après-midi libres, pour écumer les sacoches de facteurs en cours de tournée. « Ce n'est pas la première fois que l'on constate des vols de colis. C'est notamment pendant les vacances scolaires que se produisent ces actions. Dans certains quartiers, pour les vacances de la Toussaint, la distribution du courrier à été réorganisée : elle se fait uniquement le matin », affirme la syndicaliste de la Poste.
Des affirmations que confirme le Chef d'Etat-Major de la Police, en Côte d'Or. « Pour le moment, quelques incidents nous sont signalés. Il s'agit de facteurs qui se font dérober le courrier. Le but, c'est de perturber leurs tournées », explique le gradé de la Police. Concernant l'attaque survenue mardi dernier, le responsable policier indique n'avoir connaissance à cet instant que « d'une seule agression physique de facteur ». Il n'y a donc pas lieu de parler d'un début de phénomène, mais plutôt d'acte isolé.
L'incident du 15 décembre dernier arrive alors que les attaques contre les personnels des services publics augmentent, à Dijon. Ces derniers mois, les agents de transports en commun ou encore les pompiers, ont eux aussi été la cible de plusieurs agressions, dans le cadre de leurs fonctions.