Six cas de méningite ont été détectés autour de Strasbourg, dont un mortel. En Bourgogne, l’Agence régionale de santé est "particulièrement vigilante" au vu du passif de cette infection dans la région, notamment en Côte-d'Or ces dernières années.
L’agglomération de Strasbourg est en alerte : en ce début janvier, l’ARS locale a signalé six cas de méningite graves, l’un ayant entraîné le décès de la victime et les cinq autres ayant nécessité une hospitalisation. Dans la région alsacienne, les pouvoirs publics conseillent de se faire vacciner. Qu’en est-il en Bourgogne ?
Huit cas en Bourgogne-Franche-Comté depuis l'automne
Sollicitée ce jeudi 12 janvier, l'ARS Bourgogne-Franche-Comté dit avoir enregistré huit cas d'infections invasives à méningocoques "déclarés par les médecins et les biologistes". Sur ces huit contaminations, deux ont entraîné des décès, chez des patients âgés de plus de 85 ans. L'ARS dit être particulièrement vigilante en ce moment, et précise que "la saison hivernale est davantage propice à la méningite, l'altération de l'état de la muqueuse respiratoire, en particulier après une grippe, constituant un des facteurs de survenue de l'infection".
"La surveillance des infections invasives à méningocoques est assurée avec une vigilance particulière en Bourgogne-Franche-Comté."
Agence régionale de santé
En revanche, les recherches menées sur les huit cas signalés "n'ont pas mis en évidence de liens" entre les contaminations : pas de regroupement géographique de type "cluster", et la souche de méningocoque n'était pas la même pour les huit patients.
De précédents épisodes en Côte-d'Or
L'ARS ne précise pas dans quels départements ont été détectés ces contaminations. La question se pose toutefois en Bourgogne et particulièrement en Côte-d'Or, car ces dernières années, le département a connu plusieurs épisodes de méningite, qui ont fait des victimes.
- 2016 : entre octobre et décembre, trois infections dont deux décès ont lieu sur le campus de Dijon. Une étudiante en ressources humaines et une étudiante en droit succombent à la maladie.
- 2017 : en janvier, l’ARS lance une grande campagne de vaccination à l’université de Bourgogne. 30 000 étudiants et membres du personnel sont appelés à se faire vacciner.
- 2017-2018 : entre fin 2017 et juin 2018, cinq nouveaux cas dont un mortel sont recensés dans la sphère de l’université de Bourgogne. Il s’agit du variant W de la méningite. À la suite de ces nouvelles contaminations, 40 000 jeunes Côte-d'Oriens sont incités à se faire vacciner.
Quels sont les signes d’alerte ?
La méningite à méningocoques est une infection qui peut être foudroyante, capable de terrasser une personne en quelques jours voire quelques heures. C’est ce que relatait dans ce reportage la maman d’Anthony, un jeune de Chenôve décédé en quelques jours d'une méningite, le 29 décembre 2017. Il avait 23 ans.
Les symptômes qui doivent vous alerter sont les suivants : une raideur dans la nuque, des maux de tête, de la fièvre, des vomissements, une gêne à la lumière, l’apparition de purpura (des taches rouges ou violacées sur la peau), un état de choc inexpliqué. "Les méningites peuvent être mortelles ou laisser des séquelles importantes. Au moindre doute, il faut contacter en urgence le 15 ou son médecin traitant", indique le ministère de la Santé. Deux types d'infection peuvent survenir.
- La méningite : le méningocoque infecte le liquide et les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière.
- La septicémie à méningocoque (dont la forme la plus grave est le purpura fulminans, précise le ministère de la Santé) : c'est une infection généralisée. Le méningocoque se dissémine dans l’ensemble de l’organisme, entraînant une infection généralisée du sang et de différents organes. L’état de santé se dégrade et des taches rouges ou violacées peuvent apparaître. "C’est une urgence vitale", précisent les pouvoirs publics.
Les méningocoques sont des bactéries présentes dans le nez et la gorge, sans forcément être pathologiques. La méningite à méningocoques se transmet par contact rapproché, via les gouttelettes de salive. En revanche, contrairement au covid par exemple, les méningocoques ne survivent pas dans l’environnement.