Investisseur et agriculteurs, ils lancent un groupement agricole plus respectueux de l'environnement : "une sorte de parrainage"

À Arc-sur-Tille (Côte-d'Or), le groupement foncier agricole des "Champs Vivants" vient de voir le jour. Un projet qui n'aurait pu se faire sans l'investissement financier d'Eric Dalissier, qui permet ainsi à Geoffroy Lamy de s'installer à son compte en maraîchage sans avoir à s'endetter.

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Ils sont trois Côte-d'Oriens, aux profils bien différents, réunis à parts égales dans "Les Champs Vivants", le nouveau groupement foncier agricole d'Arc-sur-Tille. 

Il y a d'abord Laurent Brullebaut, l'ancien de l'équipe. Depuis 30 ans, il cultive la terre et fait pousser des légumes dans un esprit proche de la permaculture. C'est un maraîcher d'Arc-sur-Tille discret mais connu des restaurateurs dijonnais, nombreux à apprécier ses produits.

Il y a ensuite Geoffroy Lamy, un maraîcher de 28 ans qui travaille depuis 5 ans auprès de Laurent pour se faire la main et pour gagner sa vie.

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Pour finir, il y a Eric Dalissier, l'investisseur - que l'on pourrait qualifier de mécène. Eric a 42 ans et connait Laurent et Geoffroy depuis plusieurs années. Il aime leur façon de cultiver la terre, sans intrants chimiques ni labourage profond, dans le respect de la biodiversité. En mai dernier, il décide d'investir 23 000 euros pour acheter les 3,6 hectares de terres arables regroupées aujourd'hui sous le nom des "Champs Vivants".

Un GFA sur le modèle de celui de Mâlain

Lorsque Laurent, Eric et Geoffroy ont appris au printemps dernier la mise en vente de cette parcelle de terres agricoles sur la commune d'Arc-sur-Tille, l'occasion était trop belle pour ne pas s'en emparer. Quatre ans plus tôt, ils avaient vu passer sous leur nez la vente d'une surface de 12 hectares de parcelles agricoles mais n'avaient pas eu les moyens financiers de s'aligner.

"Pour la création du GFA des "Champs Vivants", on a décidé de commencer à trois en apportant chacun 1 000 euros en achat de parts, en plus de mon capital investi pour l'achat du foncier", nous explique Eric Dalissier. "On est maintenant donc tous les trois propriétaires à parts égales du GFA. Geoffroy a signé un bail locatif renouvelable de 9 ans avec le GFA à qui il devra verser un loyer de 120 euros par hectare et par an pour l'exploitation de ses 3,6 hectares de terres, soit un total d'un peu plus de 400 euros par an."

Eric tient son expérience d'un autre GFA, celui des "Champs Libres" à Mâlain - lui aussi en Côte-d'Or, dans lequel il a investi il y a plusieurs années.

"Quand on a créé les "Champs Libres", on était seulement 12 au départ et j'y ai investi un peu plus de 7 000 euros. Depuis, le GFA  s'est agrandi pour atteindre près de 40 hectares ; il rassemble maintenant une communauté d'environ 400 personnes. Ça a vraiment permis de créer une belle dynamique à Mâlain et de faire tourner et s'installer des éleveurs, des agriculteurs qui travaillent en polyculture. C'est exactement ce que je veux créer à Arc-sur-Tille, cette fois un peu plus proche de Dijon."

Permettre aux agriculteurs de s'installer sans s'endetter

Laurent et Geoffroy travaillent ensemble à Arc-sur-Tille depuis près de 5 ans. Il y a quelques mois encore, Laurent employait Geoffroy mais peinait de plus en plus à lui verser un salaire "tant les charges sont énormes et nous asphyxient", nous confie-t-il.

Malgré tout, Laurent soutient Geoffroy dans son projet de vouloir s'installer. "Un temps, j'avais pensé lui revendre mon affaire et raccrocher mon tablier, mais le sort en a décidé autrement. En fait, ce sera un peu comme une sorte de parrainage que je ferai avec Geoffroy, et je trouve ça bien ainsi." En effet, le hangar agricole de Laurent n'est situé qu'à 5 minutes des "Champs Vivants".

Tous deux continuerons à travailler la terre pour produire en tout une quarantaine de variétés de légumes. La question de la labellisation bio est écartée car "elle multiplie par deux leurs coûts de production". Leur objectif : trouver le plus vite possible un équilibre financier pour assurer la pérénité de leurs exploitations.

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