Le procureur de la république de Dijon, Olivier Caracoth, a réalisé ce dimanche 17 mars une conférence de presse sur la procédure judiciaire en cours après la menace au couteau qui a eu lieu au collège Edouard Herriot de Chenôve ce vendredi. Il a indiqué que le collégien interpellé a livré "deux versions différentes".
Un élève de 15 ans a menacé à l'arme blanche la principale de son établissement ce vendredi 15 mars au collège Edouard Herriot de Chenône, en Côte-d'Or. Il a été arrêté et placé en garde à vue. Le procureur de la république de Dijon, Olivier Caracoth, tenait une conférence de presse ce dimanche 17 mars sur la suite de la procédure.
La garde à vue du jeune homme a été levée ce dimanche après-midi. Le collégien n'était pas mis en examen au moment de la conférence de presse, à 15 heures. Il n'avait pas encore été présenté devant le juge d'instruction.
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Sur le déroulé des évènements, le procureur a rappelé qu'au moment des faits, le collégien avait été exclu d'un cours d’anglais après un incident avec sa professeur. Avant les vacances de février, il avait même été exclu de l'établissement.
Ce vendredi, il s’est d'abord présenté à ce cours. L'enseignante l’a orienté vers la direction du collège. Le mineur a alors remis un courrier à la principale où était indiqué : “si vous lisez ce message, c’est qu’il y a une prise d’otage dans une de vos salles. Je ne le fais pour aucune raison. Ah si ! C’est pour mes frères qui sont morts le 18 novembre 2015". Il a alors pointé un couteau dans sa direction. Celle-ci a alors déclenché l'alerte intrusion.
Selon les enquêteurs, l'élève est ensuite retourné à la porte de son cours d'anglais. Il n'a pas pu rentrer car elle avait été barricadée. Il a ensuite menacé un agent de maintenance. Ce dernier a réussi à s'enfuir par une autre porte, et est tombé sur une patrouille de police qui a pu intervenir. .
Deux versions données aux enquêteurs
Sur les motivations de l'intéressé, le procureur précise que le mineur "n'a jamais contesté les faits et livre une version conforme" au déroulement connu par les enquêteurs. Il indique en revanche que ce dernier a livré deux versions différentes sur ces motivations. Il aurait d'abord indiqué "avoir voulu se venger" en souhaitant "planter" sa professeure d'anglais. "Il se serait ensuite ravisé parce que, selon ses termes, planter une prof, c'est trop grave", décrit Olivier Caracoth. L'élève dit ensuite avoir finalement souhaité "la prendre en otage". Il dit avoir "cité les attentats" de 2015 pour "donner du crédit" à son acte.
Dans une seconde version, le collégien a affirmé vers la fin de sa garde à vue avoir été recruté par des connaissances "pour tuer sa professeure, elle et trois autres membres de l'équipe éducative". Il a déclaré devoir être rémunéré pour cela. "Cette version n'est pour l'instant corroborée par aucun autre élément objectif, indique le procureur. Elle pourrait être en lien avec une volonté de ce jeune de se donner de l'importance".
L'expert psychiatre ne l'a pas déclaré irresponsable de ses actes. Le procureur a indiqué que l'expertise psychiatrique a cependant révélé "un certain nombre de failles ou de difficultés".
Des investigations complémentaires doivent être confiées à un juge d'instruction. Une information judiciaire a été ouverte pour les infractions suivantes :
- Tentative d'homicide volontaire sur personne chargée d'une mission de service public.
- Violences volontaires ayant entraîné des incapacités de travail de moins de huit jours. Cette infraction est accompagnée de trois circonstances aggravantes : usage d'une arme, des faits commis dans un établissement scolaire et des faits commis auprès de personnes chargées d'une mission de service public.
- Le délit de menace de crime sur une personne chargée de mission de service public.
- Intrusion dans un établissement scolaire avec une arme.
La peine encourue pour la tentative d'homicide volontaire sur une personne chargée d'une mission de service publique est la réclusion criminelle à perpétuité. L'individu étant mineur, il doit pouvoir bénéficier de l'excuse de minorité. La peine maximale encourue est de 20 ans de réclusion criminelle.