Oronges, cèpes, girolles, trompettes : "il y en a partout", un été exceptionnel pour les champignons en Bourgogne !

Cet été est prolifique pour les champignons, et notamment pour une espèce que tous les mycologues convoitent : l'oronge, ou amanite des Césars.

On ne le sait pas toujours, mais il n'y a pas qu'à l'automne que l'on peut partir à la cueillette ! En juillet-août, on trouve déjà de beaux spécimens. Et en Bourgogne, cet été 2023 est particulièrement prolifique. 

L'oronge, "le meilleur des champignons"

"C'est un été qu'on avait pas vu depuis longtemps, après un printemps catastrophique pour ma part avec les morilles", relate Florian, un cueilleur dijonnais. "La fin du mois de juillet fut explosive en cèpes, girolles, et surtout le Saint Graal, l'oronge."

L'oronge, ou amanite des césars : un champignon de grande taille, reconnaissable à son chapeau orange vif, avec des lamelles jaunes et une volve blanche. "C'est le bonheur du mycologue", "le meilleur des champignons", déclarent des amateurs. 

"Il y en a partout cette année !" se réjouit Stefan, qui a réalisé des "cueillettes extraordinaires les derniers jours de juillet" en Côte-d'Or. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes partagent leurs trouvailles, en nombre parfois impressionnant. 

"L'amanite des césars est un excellent comestible, un super beau champignon. Il n'est pas exceptionnel d'en trouver, mais la poussée de cette année est exceptionnelle", confirme Philippe Czerwinski, fondateur de l'association mycologique véronaise dans l'Yonne. "C'était arrivé il y a 20 ans, on en trouvait des centaines", se souvient-il. 

Pourquoi une telle abondance ?

Philippe Czerwinski nous expliquait le 18 août dernier : "C'est un temps un peu tropical : on a eu des pluies, de la chaleur, presque pas de vent - le vent est néfaste pour la poussée des champignons : toutes les conditions sont réunies !"

Selon le spécialiste, c'est une explication à cette poussée spectaculaire de l'amanite des césars. "Il a fait aussi chaud cette année en Bourgogne que dans le Sud. Or en fait, l'amanite des césars est venue des pays latins, comme son nom l'indique : les Césars se l'étaient appropriés."

"Au fur et à mesure du changement climatique, un peu comme le raisin, il y a des pousses qui se font de plus en plus au nord."

Philippe Czerwinski

mycologue dans l'Yonne

Le réchauffement climatique entraîne aussi l'apparition sous nos latitudes d'autres espèces "exotiques" : c'est le cas de l'anthurus d'archer, ou "doigts de sorcière", à la forme insolite et très reconnaissable. "Un champignon subtropical qui vient de Nouvelle-Zélande", précise Philippe Czerwinski, et que l'on trouve ajourd'hui un peu partout. (Il n'est pas toxique, mais sans intérêt gustatif.)

D'autres excellents comestibles à chasser en ce moment

Il n'y a pas que les oronges qui font le bonheur des gourmets ! C'est aussi la pleine saison des cèpes. "En plus en ce moment, on trouve les quatre cèpes en même temps : cèpe de Bordeaux, cèpe bronzé, cèpe des pins et cèpe d'été. Pour celui des pins et celui d'été, c'est assez normal pour la saison. Mais on était assez étonné de trouver des cèpes de Bordeaux", note Philippe Czerwinski.

Autre trouvaille fort bien goûtue : les girolles. Elles poussent habituellement dès juillet. Cette année, on en trouve de belles quantités même en cette fin août.

Et plus surprenant : les trompettes de la mort ont déjà fait leur apparition. Au nord de l'Yonne, Nicolas dit avoir fait une récolte "vraiment abondante" le 20 août. Pourtant, traditionnellement, la trompette est un champignon d'automne !

Attention : ne ramassez pas de champignons que vous ne connaissez pas !

Les amanites des césars peuvent être confondues avec d'autres amanites, toxiques. De même, les cèpes peuvent être confondus avec des bolets toxiques ou sans intérêt culinaire. Les girolles peuvent être confondues avec le clitocyble de l'olivier, toxique.

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Enfin, vous pouvez trouver un champignon comestible, mais véreux, trop vieux ou d'une sous-espèce toxique. C'est ce qui est arrivé à six malheureux cueilleurs de Côte-d'Or récemment.

En cas d'incertitude, référez-vous à un pharmacien ou demandez conseil à des personnes averties : sociétés de mycologie ou groupes Facebook de mycologues. Pensez à prélever le spécimen en intégralité (pied compris), car cela aide à déterminer sa variété.

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