Depuis le 27 août dernier, le musée Magnin de Dijon (Côte-d'Or) a vu sa popularité exploser. Et tout cela grâce à un seul tableau, "Le Festin des dieux", cité par certains comme l'inspiration derrière l'une des séquences polémiques de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024.
Un Philippe Katerine grimé en dieu du vin, allongé devant une tablée festive... la ressemblance semble, de prime abord, s'arrêter là. Mais pour de nombreux internautes sur les réseaux sociaux, le doute n'est pas permis : "Le Festin des dieux" est bel et bien l'inspiration derrière ce passage de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.
Or, le tableau en question est conservé au musée Magnin de Dijon (Côte-d'Or), comme nous vous l'expliquions le 29 juillet dernier dans cet article. Et si Hélène Isnard, documentaliste de l'établissement, disait alors n'avoir "pas pensé directement" à l'œuvre en visionnant la cérémonie d'ouverture, force est de constater que le musée a largement bénéficié de l'effet JO.
En témoignent ces touristes polonais, rencontrés ce 2 août sur place. "Nous étions en vacances au bord du Tarn et avions prévu de venir à Dijon", expliquent-ils. "Nous n'avons pas vu la cérémonie à la télé, seulement des bouts sur les réseaux sociaux. Et comme ça a fait beaucoup de bruit, on s'est aperçu que le tableau était conservé ici. On est venu au musée exprès pour le voir."
"Du jamais vu"
En cela, ils ne sont pas les seuls. Depuis le 28 juillet, la fréquentation du site internet du musée a explosé : 150 000 visites en une journée, contre 10 fois moins avant le début des JO. "C'est du jamais vu pour le site du musée", indique Leslie Weber-Robadert, chargée de communication et de mécénat. "Au niveau des provenances, on note 45% d'arrivées européennes et 40% d'américaines. Il n'y en a jamais eu autant."
Un intérêt accru pour l'établissement, qui le conduit nécessairement à redoubler de prudence. Côté sécurité, les rondes des agents de sécurité ont été renforcées. Un dispositif de protection de l'œuvre a également été installé, afin que les visiteurs ne puissent pas autant s'approcher du tableau qu'auparavant.
"C'est la procédure quand il y a un emballement autour d'un sujet particulier, comme c'est le cas actuellement", détaille Marc-Antoine Santopaolo, secrétaire général du musée Magnin. "On n'est pas à l'abri de dégradations donc on se prépare à toute éventualité. Il faut être précautionneux car ce sont des œuvres fragiles, qu'on n'a pas envie de voir dégradées."