Le lac Kir, connu de tous les Dijonnais, fait partie de notre patrimoine depuis 1964. À l'occasion de son 60e anniversaire, ce projet "pharaonique" du chanoine Kir dévoile son histoire en photos sur les grilles du jardin Darcy jusqu'au 1er juillet 2024.
Le chanoine Félix Kir, qui fut maire de Dijon de 1948 à 1965, a donné son nom à deux monuments. Le premier est l'apéritif internationalement reconnu à base de crème de cassis. Le second enchante les dimanches dijonnais depuis 60 ans : il s'agit bien sûr de son lac.
Située entre Plombières-lès-Dijon et les communes de l'ouest dijonnais, cette retenue d'eau artificielle a été un projet "pharaonique" pour l'époque. Il s'agissait d'une véritable obsession du chanoine qui en rêvait depuis son enfance au petit séminaire de Plombières-lès-Dijon. Il aurait déclaré à l'époque : “une ville sans eau, c’est une ville sans âme”.
1940 : la genèse du projet
Dans les années 1940, à l'annonce de son ambitieuse vision, le chanoine est moqué par beaucoup. Pourtant il ne renoncera jamais, jusqu'à trouver de sérieux appuis du côté du gouvernement en 1962, à travers un grand projet d'aménagement urbain à Talant.
Les travaux dureront à peine plus d'un an entre 1963 et 1964, année pendant laquelle plus d'un million de tonnes de déblais seront extraites.
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C'est donc en juin 1964 que le plan d'eau sera inauguré par son initiateur, mais ce ne sera que l'année d'après qu'il prendra son nom, par une décision du conseil municipal de Dijon.
1965 : le grand débordement
À peine un an plus tard, en octobre 1965, le lac vit sa première crise. Des intempéries et de fortes pluies viennent frapper la ville de Dijon, les nappes phréatiques sont saturées et tout est submergé. Alors que le chanoine vient constater les dégâts au niveau de l'étendue d'eau qui porte son nom, sa voiture est engloutie par l’eau. Le maire manque d'être la victime de son propre lac.
Le rendez-vous des sportifs...
Peu à peu, le lac Kir se transforme en un lieu incontournable pour les sportifs pratiquant la course à pied, la voile, le cyclisme, le canoë-kayak, le tennis ou le beach-volley. À la fin des années 60, une base nautique est construite.
De nombreuses compétitions sportives ont lieu dans le lac, comme le triathlon en 1989 ou les championnats de France de canoë-kayak en 1970 et en 2009.
Aujourd'hui, un vaste chantier de réaménagement est en cours, en prévision des Jeux olympiques : actuellement en travaux, la nouvelle base nautique sera inaugurée le 15 juin 2024.
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... et des flâneurs
Mais il n'y a pas que les sportifs qui se donnent rendez-vous au lac : très vite après sa construction, le lac devient "l'âme" de Dijon.
Les Dijonnais prennent ainsi l'habitude de venir se promener autour du lac ou de venir flâner au bord de l'eau. Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls : le lac accueille 150 espèces d'oiseaux et 15 espèces de poissons.
2004 : Dijon Plage !
En 2004, pour l'été, le lac Kir se transforme en station balnéaire éphémère avec l’installation de 150 mètres de plancher, une trentaine de cabines de plage et une vingtaine de palmiers. Depuis cette date, "Dijon Plage" est devenu un incontournable de la saison estivale.
De nombreuses actions culturelles sont organisées tous les étés, comme ici en 2004 avec le festival de l'association "P'tit Souk" sur les berges du lac Kir.
Une histoire à redécouvrir sur les grilles du jardin Darcy
Pour découvrir toute l'histoire du lac Kir, rendez-vous à l'exposition "Le lac Kir, toute une histoire !", qui s'affiche sur les grilles du jardin Darcy jusqu'au 1er juillet 2024. Initiée par les services culturels et les archives de la ville, cette exposition propose une dizaine de tirages grand format qui témoignent de l'immensité des travaux, puis de l'appropriation du lieu par les habitants. Car, en cette année 2024, c'est un autre anniversaire qui est fêté, celui des 20 ans de Dijon Plage.
Depuis le début du rêve fou du chanoine Félix Kir, la popularité du lac reste la même, malgré les difficultés à maintenir des eaux propres à la baignade, comme ici en 2023. Et si, l'hiver, la météo ne permet pas aux humains d'y lézarder au soleil, les oiseaux ne s'y trompent pas : de nombreuses espèces font de ce coin de nature un point d'hivernage privilégié.