Le reggae du groupe dijonnais Kongô Blue est un voyage. Du Morvan à l'Afrique de l'Ouest, sa musique invite à l'amour et au partage.
Des paroles en bambara et en anglais, une guitare aux airs de kora et des voix à l'unisson, voici Kongô Blue. Ce nom, qui signifie le "blues de la brousse", reflète l'esprit du groupe dijonnais. Né en 2016, sous l'impulsion du chanteur et guitariste Kiko Rufer et de son ami Damien Pellenc, alias Doudou, il regroupe plusieurs membres du groupe d'afrobeat Kélé Kélé notamment les frères Seigne (Etienne et Valentin).
Mais Kongô Blue chante un reggae roots inspiré des fondateurs : "C'est l'un des styles du reggae avec une façon de jouer assez rock et un trio vocal très présent."
En 2019, Kongô Blue trouve son équilibre Julien Nord aux claviers. Les cinq musiciens se sont trouvés, comme une évidence, unis par leur amour pour cette musique jamaïcaine, découverte à l'adolescence. Leurs influences sont très claires : "Bob Marley and the Wailers, The Gladiators, Stealpulse...Pour nous, c'est la recette idéale. ça joue bien, c'est hyper inspiré, on ressent beaucoup de blues, c'est pas du folklore rasta."
Un style et un message universels
Pour Kongô blue, il n'est pas question de tomber dans le "folklore rastafari". Comme chanteur Clinton Fearon, dont ils ont fait la première partie en novembre au Moloco (25), leur philosophie est simple : "On a tous cette envie de partager des messages positifs le temps d'un concert au moins parce que c'est comme prier ensemble. C'est une communion entre nous et c'est une communion entre nous et le public."
Prier pour la fin de la guerre (War is over) ou pour changer le monde grâce à l'amour (Time to love). Kiko Rufer assume des chansons "utopistes" : "On a vu toutes les autres révolutions. Est-ce que l'amour, ce serait pas la vraie révolution ?"
On a envie de partager des messages positifs le temps d'un concert parce que c'est comme prier ensemble.
Kiko Rufer, membre du groupe de reggae roots Kongô Blue
L'Afrique en partage
Si 2022 fut une année riche en concerts et en festivals (Le chien à plumes, Plein les watts, La Vapeur, Le Moloco), 2023 sera celle du deuxième album de Kongô Blue : New day sortira en mai.
Certaines chansons mêlent des paroles en anglais au bambara, une langue parlée en Afrique de l'Ouest. A 19 ans, le chanteur Kiko Rufer a été très marqué par un voyage dans cette région. Depuis, la culture mandingue, qui imprègne le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, imprègne aussi sa vie et sa musique.
Pourquoi ne pas l'intégrer au reggae, une musique universelle ? "On fait un style qui a priori n'appartient pas à notre "culture" reconnaît Kiko. Se l'approprier et assumer complètement de jouer ce style-là, inconsciemment, je me suis dit qu'il fallait mettre du bambara pour ajouter de l'ouverture. En plus, en Afrique de l'Ouest, le reggae est la musique la plus populaire."
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#studio3 a été réalisé par les équipes de France 3 Bourgogne :
Mise en images : Emmanuel Picaut
Techniciens vidéo : Romain Studer et Cédric Torelli
Son : Antoine Bergey et Gilles Parnalland
Lumières : Hervé Coeffet
Cadreurs : Jean-Philippe Beulaygue et Julien Matton
Scripte : Lucas Hugueny
Montage : Valérie Jonnet
Infographie : Emmanuel Picaut
Journaliste : Tiphaine Pfeiffer