Le 9 juin, Emmanuel Macron annonçait la dissolution de l'Assemblée Nationale après les résultats des élections européennes. Depuis, entre les unions, les ruptures et la tension qui monte à l'approche des suffrages, les électeurs éprouvent une forme de "ras-le-bol" général. Exemple à Dijon en Côte-d'Or.
Depuis une semaine, les informations s'enchaînent. La dissolution de l'Assemblée Nationale, une union de la gauche, une union ou une dissension à droite, plusieurs candidats dissidents... Bref, pour les électeurs plus que jamais, c'est difficile à suivre.
Alexis Delacour et David Segal sont allés à la rencontre des Dijonnais ce dimanche pour capter leur ressenti à l'approche des élections législatives.
Comment ont-ils vécu les derniers jours ?
Alors que les candidats des circonscriptions de Côte-d'Or commencent à se faire connaître, les Dijonnais profitent de quelques rayons de soleil pour profiter des terrasses du centre-ville.
Assis à une table, certains ont encore en travers de la gorge la dissolution de l’Assemblée Nationale prononcée par Emmanuel Macron : "En quelques mots c’est une folie présidentielle d’avoir fait exploser l’Assemblée Nationale parce qu’il savait très bien que ça ne pouvait être que le chaos. On va se retrouver avec une Assemblée Nationale qui n’aura pas de majorité, et même si le Président démissionne, on va devoir garder cette assemblée pendant un an. Je pense que la France va être victime de cette décision très étrange."
D’autres en revanche choisissent de se désintéresser. "Depuis quelques années j’ai décroché”, confie une habitante en reposant sa tête sur sa main. "Il y a une forme de lassitude par rapport à ce qui est proposé actuellement. Il n’y a plus vraiment de cohérence politique nationale."
"Une grosse sérénade" ou encore "une pièce de théâtre", c’est comme ça que ce retraité a perçu les derniers jours. "Il n’y en a pas un qui dit la même chose deux jours de suite, enfin il n’y en a qu’un qui dit la même chose, mais on ne va pas dire qui." Pour d'autres, il y a même de la colère face à cette situation. "Ras-le-bol, ras-le-bol !" s’agace une habitante juste à côté. "On va voter, mais en fait ça ne nous intéresse pas du tout. Ça se chamaille, ça fait du cirque, ils se contredisent. (Nous) les Français, on en a marre."
Quel évènement a été le plus marquant ?
Au milieu du tumulte politique, les informations n'ont pas cessé de pleuvoir. La gauche s'est réunie sous le Nouveau Front Populaire, Les Républicains et Éric Ciotti s'opposent sur le sujet d'une alliance avec le Rassemblement National... Pour les habitants de la métropole certains évènements sont sortis du lot.
Pour l'un,"c’est Éric Ciotti qui a retourné sa veste pour retourner avec le RN". Pour un autre, "c’est le retour de François Hollande qui passe par la fenêtre parce qu’il ne peut plus passer par la grande porte". Certains ont été particulièrement marqué et ont même décidé de changer de vote entre les européennes et les législatives. C'est le cas de cette dame qui ne veut surtout pas voter pour "les extrêmes" : "Le ralliement du PS avec La France Insoumise, je ne pensais pas qu'ils iraient jusqu'à se rallier vus les propos qui ont été tenus par La France Insoumise. Je voterai blanc."
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Que ce soit le ralliement à gauche ou un possible ralliement à droite, pour cet électeur ces manoeuvres résument une chose : "Ça prouve bien que les visions électorialistes sont prioritaires."
En tout cas, tous s'accordent à dire que cette campagne des législatives est "inédite" et même "historique".