296 villes et villages de Côte-d'Or, de la Nièvre, de Saône-et-Loire et de l'Yonne, ont été sélectionnés pour recevoir une enveloppe, plus ou moins conséquente, de la part de l'État. Cet argent doit leur permettre de financer des actions environnementales.
Les dotations vont de 1000 € à plus de 60 000 € par commune : fin août, le gouvernement a dévoilé la liste des villes et villages éligibles à l'aide "pour le soutien à la biodiversité". Ce fonds existe depuis 2019 mais a été élargi en 2022 : le montant total de l'aide est passé de 10 millions d'euros en 2021 à 24,3 millions en 2022, pour un total de 5 300 communes bénéficiaires. Parmi elles, environ 300 sont situées en Bourgogne : la majeure partie en Côte-d'Or, ainsi que dans la Nièvre, la Saône-et-Loire et l'Yonne. Ces communes se situent soit dans une zone Natura 2000, soit dans un parc national, soit dans un parc naturel régional.
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À quoi vont servir ces montants ? Plusieurs exemples
- Cluny (Saône-et-Loire)
En Bourgogne, c'est la ville de Cluny, en Saône-et-Loire, qui reçoit l'enveloppe la plus conséquente : 60 016 euros. La raison : la majeure partie de la communauté de communes du Clunisois est située sur une zone Natura 2000. "Cette enveloppe peut servir à planter des arbres, curer des mares, remettre à niveau des prairies sèches, embaucher des animateurs nature", liste François Bonnetain, président de la zone Natura 2000.
- La Vineuse-sur-Frégande (Saône-et-Loire)
François Bonnetain est par ailleurs maire de La Vineuse-sur-Frégande, une commune qui recevra pour sa part 5 325 euros de dotation. Il voit déjà plusieurs pistes pour utiliser cet argent : "Nous sommes en train d'élaborer un "atlas de la biodiversité communale", on a aussi prévu des sorties pour découvrir les amphibiens, la flore, les chauve-souris... Il est aussi prévu que l'on répertorie toutes les sources situées sur notre commune, dans le contexte actuel de sécheresse, pour les remettre en état. L'argent de la dotation pourrait donc servir au curage de ces points d'eau."
- Asquins (Yonne)
Dans l'Yonne, le petit village d'Asquins (300 habitants), s'est vu attribuer une dotation de 1000 euros. "Je n'étais pas au courant, mais c'est une bonne nouvelle !", se réjouit le maire Philippe Veyssière. "Nous venons de signer une "ORE", une obligation réelle environnementale, auprès d'un notaire. Il s'agit d'un bail signé avec le conservatoire des espaces naturels de Bourgogne, pour protéger la biodiversité sur une parcelle, en particulier une espèce de papillon, l'azuré du serpolet. La signature nous a coûté 850 euros, nous pourrions donc utiliser cette dotation pour compenser ce coût."
- Luzy (Nièvre)
À une autre échelle, la ville de Luzy dans la Nièvre fait partie de celles qui toucheront le montant le plus important : 24 695 euros, au lieu des 15 241 euros reçus en 2021. En effet, une large partie de la commune est située à la fois sur une zone Natura 2000 et dans le parc naturel régional du Morvan. Là encore, la maire, Jocelyne Guérin, envisage plusieurs façons d'investir cette somme : "Nous sommes depuis longtemps engagés sur notre rivière, l'Alène, grâce à un parcours pédagogique et des espaces que nous avons aménagés pour observer les oiseaux et les poissons. L'entretien et la communication autour de ces espaces nécessitent des frais."
La ville pourrait aussi utiliser une partie de sa dotation pour financer une nouvelle tranche de travaux prévus autour de l'Alène. "Nous prévoyons, l'année prochaine, d'aménager le champ de foire connecté à la rivière. Il serait cohérent d'utiliser la dotation pour financer ces travaux", note Jocelyne Guérin.
Autre piste à Luzy : "Nous prévoyons de rénover le marché couvert, qui communique entre le centre-ville et la campagne derrière. Nous allons ouvrir le marché pour créer une sorte de théâtre de verdure, avec des terrasses qui iront jusqu'à la rivière. Nous avons déjà reçu des aides de la Région pour l'aménagement de cette biodiversité, mais la dotation de l'État peut aussi y contribuer."
