Arthur Gallien-Gy était l'un des premiers, en 2022, a avoir lancé sa culture de cannabis CBD en nord Côte-d'Or, une agriculture totalement légale. Deux ans plus tard, son entreprise s'est développée. Il espère désormais continuer la vente d'huile afin d'améliorer la vie de ses clients
Une agriculture totalement légale qui continue de surprendre. En 2022, Arthur Gallien-Gy est l'un des premiers habitants de Côte-d'Or à se lancer dans la culture de chanvre cannabidiol, ou CBD. Ce fils d'agriculteur, cultivant dans le canton de Baigneux-les-Juifs, à une cinquantaine de kilomètres de Dijon, s'est lancé car il ne supportait plus de travailler derrière un bureau.
"J'ai vu qu'il existait des produits légaux de cannabis qui émergeaient. Donc je me suis demandé si c'était possible de les cultiver. J'ai eu des bons retours, je me suis lancé", expliquait-il à nos micros en juin 2023. Deux ans plus tard, il ne regrette pas son choix.
Pourtant, la culture du cannabis CBD est assez compliquée. Le chanvre se plante, en pied, dans des pots. À partir d'avril, il faut les remettre en sol et les laisser grandir pour pouvoir les récolter entre septembre et octobre. Ensuite, il faut faire sécher la plante, l'effeuiller et la placer dans des bidons afin d'obtenir le CBD dans un état consommable.
Ce travail, méticuleux, fait "qu'il ne compte pas ses heures." Une fois fini, il doit démarcher les entreprises intéressées par son produit. Cette année, il a travaillé avec quatre tabacs, et il est en négociation avec quatre autres. Un succès dû, en partie, par la provenance de son produit. "Ils n'ont pas l'habitude d'avoir des produits locaux, donc ils sont assez contents", explique-t-il.
Un investissement personnel important
Il arrive donc petit à petit à faire tourner son entreprise. "Cette année, j'ai fait entre 20 et 25 000 euros de chiffre d'affaires. J'arrive presque à en vivre !" Cette étape est importante, puisqu'il a dû investir des sommes assez importantes pour se lancer dans la culture de chanvre : 20 000 € la première année, pour un rendement de plusieurs dizaines de kilogrammes.
"J'ai décidé de réinvestir 10 000 euros pour être mieux équipé et pour augmenter la qualité du produit final." Dans le département, le secteur commence à être concurrentiel : en 2023, il connaissait une autre personne ayant décidé de cultiver du chanvre. Un an plus tard, deux autres personnes l'ont appelé pour la même idée.
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Arthur Gallien-Gy cherche donc à atteindre un nouveau public, pas forcément habitué à consommer du CBD. Pour ce faire, il a réussi à s'implanter dans des marchés du département. Cela n'a pas été la chose la plus simple puisque certains clichés sur le cannabis sont toujours forts.
"Je reçois toujours quelques remarques de personnes qui détournent le regard quand elles voient le stand. Mais, quand elles s'arrêtent, elles arrivent à comprendre en quelques minutes qu'il s'agit d'un produit thérapeutique." Pour la suite, il va continuer de développer des gammes permettant de soigner ses clients. "C'est assez chouette de pouvoir améliorer la vie de quelques personnes."
Quelles différences entre le cannabis légal et illégal ?
D'après le ministère de l'économie, le cannabidiol (CBD), un des composés actifs naturels de la plante de chanvre, est légal en France car il n'est pas considéré comme un stupéfiant. En revanche, le tétrahydrocannabinol, ou THC, la principale molécule psychoactive du cannabis, est considéré comme tel. Sa vente et sa consommation sont donc interdites.
Pour qu'un produit à base de CBD soit autorisé à la vente, sa teneur en THC doit être inférieure ou égale à 0.3 %. La vente de fleurs et de feuilles de cannabis sans propriétés stupéfiantes est également autorisée. La vente de cannabis reste en revanche interdite.