Alors qu’une autrice de Saône-et-Loire est en compétition pour le prix Goncourt qui sera remis le lundi 4 novembre, plongeons-nous dans l’histoire. Quels sont les Bourguignons qui ont été honorés par le prestigieux concours littéraire ?
Un grand rectangle rouge sur la couverture d’un roman. Des lettres capitales blanches au style sobre. En librairie, vous le remarquez en un coup d’œil : le signe qui désigne une œuvre lauréate du prix Goncourt.
Le prestigieux concours littéraire désignera ses grands vainqueurs le lundi 4 novembre prochain. Parmi les quatre finalistes de la catégorie principale : Sandrine Collette, une autrice originaire de Saône-et-Loire. Elle a été sélectionnée pour Madelaine avant l’aube. "C'est un rêve, un truc auquel vous ne croyez pas du tout", nous confie-t-elle.
Patrice Franceschi, lauréat du prix Goncourt de la nouvelle en 2015
Mais saviez-vous que d’autres Bourguignons se sont illustrés lors des précédentes éditions ? C’est le cas en 2015 de Patrice Franceschi. Grâce à son ouvrage Première personne du singulier, il obtient le Prix de la nouvelle.
Né à Toulon de parents corses, l’auteur a longtemps vécu à Dijon et a connu plusieurs vies : aviateur, marin ou encore cinéaste. Dans Première personne du singulier, il met en scène des personnages confrontés à des choix impossibles.
Un homme plein de ressentiment hanté par une justice restée impunie. Un capitaine doit choisir entre son fils et son équipage lors d’une tempête le soir de Noël. Un sous-lieutenant abandonné par ses hommes doit-il capituler face à une colonne allemande ?
Depuis, Patrice Francheschi a publié une quinzaine d’autres ouvrages. Il a également été nommé chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2022.
Michel Tournier, vainqueur en 1970, membre de l’Académie pendant 38 ans
Né à Paris en 1924, Michel Tournier était le fils d’une Bourguignonne et le petit-fils d’un pharmacien de Bligny-sur-Ouche en Côte-d’Or. Il a ainsi passé une partie de son enfance en Bourgogne, à Lusigny-sur-Ouche. Village qu’il retrouvera pendant l’été 1944 et lors de la Libération de la région en septembre.
Venu sur le tard à la littérature, à plus de 40 ans, son œuvre est pourtant récompensée à plusieurs reprises. En 1967, il obtient d'emblée le Grand Prix du roman de l'Académie Française avec Vendredi ou les limbes du Pacifique.
Trois ans plus tard, il publie Le roi des Aulnes, récompensé par le Prix Goncourt. L’histoire suit le parcours d’Abel Tiffauges, qui devient progressivement recruteur d’enfants pour l’école militaire du Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’écrivain-philosophe intégrera ensuite en 1972 l’Académie Goncourt.
Henri Vincenot en lice en 1953
Remontons plus loin dans le temps. En 1953, l’auteur dijonnais Henri Vincenot publie son premier ouvrage. Je fus un saint. L’œuvre est en compétition pour le prix Goncourt mais n’obtient qu’une voix.
Dans ce roman, Henri Vincenot s’inspire de sa jeunesse bourguignonne pour raconter l’histoire d’un fils de cheminot qui entre en internat dans un collège religieux strict et huppé. Idéaliste, il s’oppose vite à l’institution et choisit un autre mode de vie.
Henri Vincenot écrira de nombreux autres romans. Il sera également peintre et sculpteur. Attaché à la nature, il restera fidèle à la Bourgogne jusqu’à la fin de sa vie, en 1985.
Mais aussi Jules Renard...
Jules Renard est né en Mayenne en 1864 mais sa famille s'installe à Chitry-les-Mines, dans l'Yonne en 1966. 30 ans plus tard, il part vivre à Chaumot, dans la Nièvre, devenant même l'un des conseillers municipaux de la commune. L'auteur de Poil de Carotte deviendra ensuite maire de Chitry-les-Mines, où il repose désormais.
S'il n'a jamais gagné le prix Goncourt, il intègre l'académie en 1907. Il en restera l'un des membres jusqu'à sa mort en 1910.
Le prix le plus prestigieux du monde littéraire
Toujours en lice, Sandrine Colette espère rejoindre cette lignée de grands auteurs ayant donné un joli goût de Bourgogne au Goncourt. Créé en 1903, le prix reste le plus prestigieux du monde littéraire français.
Obtenir le petit bandeau rouge aux lettres blanches est un graal. Il est aussi signe de belles retombées. En moyenne, l’ouvrage récompensé par le Goncourt s’est écoulé à 508 000 exemplaires entre 2018 et 2022.