Maladies, perte de rendement... quand le mauvais temps impacte les moissons des agriculteurs : "on craint que le blé germe sur pied"

En Bourgogne, le mauvais temps et les fortes précipitations sont devenus choses communes depuis le début de l'année 2024. Les agriculteurs subissent cette météo pluvieuse qui n'apporte pas assez de luminosité pour le bien-être des plantations. Et qui diminue le potentiel rendement des moissons à venir.

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Si les éleveurs d'escargots se réjouissent de ce temps couvert et humide, ce n'est pas le cas des agriculteurs qui, pour la plupart, s'apprêtent à faire leur moisson, dans la deuxième semaine de juillet : "je crains une perte de rendement, et même une perte de qualité", confie Jean-Luc Faudot, agriculteur céréalier à Bousselange (Côte-d'Or).

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Un temps pluvieux qui apporte son lot de maladies aux plantations

La météo humide de la Bourgogne, depuis le début de l'année 2024, favorise la prolifération de maladies dans les champs. Mildiou, septoriose, les rouilles, fusariose, ces noms ne vous sont peut-être pas familiers, mais ce sont des champignons qui attaquent les champs de blé et de pommes de terre de Jean-Luc. 

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Pour ses pommes de terre, l'agriculteur bourguignon asperge un fongicide afin de protéger ses récoltes. Pour le blé, c'est plus compliqué, confesse-t-il : "si le mauvais temps dure trop longtemps, on ne peut plus contrôler la maladie. On a des dégâts, même en traitant". 

Jean-Luc redoute une perte de rendement de 20%, "on aurait pu espérer faire huit tonnes de blé mais je crains qu'on n'en fasse qu'entre six et sept, malheureusement."

Une moisson impactée en termes de quantité mais aussi de qualité

En plus de réaliser une récolte moins importante, le temps humide pourrait entraîner un déclassement du blé de l'agriculteur, les grains pourraient germer dans l’épi :"On craint que le blé germe sur pied. C'est du blé destiné à l'alimentation humaine et si ça arrive il serait déclassé en alimentation animale, avec une valorisation bien inférieure, on est inquiet."

Même son de cloche du côté de Fabrice Faivre, Vice-président de la Chambre d'Agriculture de Côte-d'Or, qui possède une production d'orges d'hiver, "on sème de l’orge de brasserie et il y a des remorques entières de notre orge qui ont été déclassées en orges fourragers, avec, bien sûr, un impact financier."

Le vent, un ennemi de plus pour la moisson

L'orage du samedi 29 juin a laissé des traces dans les champs des agriculteurs. 

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Ce ne sont pas des "crop circle" qu'on peut apercevoir dans ces champs. Ce sont des rafales de vent qui ont couché le blé à certains endroits. Les agriculteurs peuvent le redresser grâce à une machine spéciale mais selon Fabrice, l'impact financier sera important : "Les grains de blé vont être plus petits, ils ne vont pas bien se développer. On peut vite perdre 15 à 20 quintaux par hectares." Un quintal est équivalent à 100 kilogrammes.

Phénomène rare, mais les mauvaises conditions météorologiques n'étonnent plus l'agriculteur : "On a eu des moments très compliqués, avec des années très sèches comme l'année dernière et là depuis le 18 octobre 2023, il ne fait que pleuvoir, on n’a pas eu 4 jours de suite sans pluie. C’est un phénomène exceptionnel. Mais depuis quelques années on ne vit que des choses qu’on n'a jamais vues."

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Malgré cette année difficile, Fabrice Faivre ne s'apitoie pas sur son sort  :"Le métier d’agriculteur c’est un métier où on vit avec le temps. Si on ne veut pas vivre avec le temps, on ne fait pas ce métier-là."

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