La Saint-Vincent tournante a été repoussée aux 19 et 20 mars prochains, à cause de la crise de Covid-19. La fête aura lieu le même week-end que la vente des hospices de Nuits-Saint-Georges. Pour les bénévoles, la participation à la vente va forcément en pâtir.
"Déçu et dépité." Voilà les termes d'Yvan Dufouleur lorsqu'il évoque la vente des hospices de Nuits-Saint-Georges. Celle-ci aura lieu le troisième week-end de mars, en même temps que la Saint-Vincent tournante, reportée à cause de la dégradation des conditions sanitaires au début du mois de janvier.
"Tous les bénévoles, si c'est la même date, vont aller à la Saint-Vincent tournante", déplore le président du syndicat des viticulteurs de Nuits-Saint-Georges. "Les forces de l'ordre sont déjà bien prises avec la Saint-Vincent, si en plus il faut venir à Nuits, ça va poser des problèmes. Et si les gens sont à la Saint-Vincent, est-ce qu'ils viendront à la dégustation à Nuits ? Je n'en suis pas sûr."
Un manque de communication entre les organisateurs
Une erreur sur un site internet, voilà la cause du couac selon Yvan Dufouleur. À l'origine, la vente devait avoir lieu le week-end du 12 et 13 mars, mais les hospices l'ont décalée la semaine suivante. Sauf que la date de l'événement est restée inchangée sur le site web.
"Tout le monde se base sur internet, et quand il y a une erreur, on en voit le résultat. Il y a eu quiproquo avec la Saint-Vincent tournante : leurs responsables, en réunion avec la sous-préfète, ont choisi le troisième week-end, parce qu'il était censé être libre. Mais il ne devrait même pas y avoir de problème : si la communication avait été bien faite, on aurait inversé les week-end."
Il n'y a pas de guéguerre entre côte de Beaune et côte de Nuits.
Yvan Dufouleur
S'il s'avoue "énervé" par la situation, le vigneron ne jette pas la pierre aux organisateurs de la fête viticole de Corpeau-Puligny.
"Organiser une Saint-Vincent, c'est énorme, c'est deux ans de travail", défend-il. "Je n'en veux pas du tout à Puligny, ça me parait logique qu'ils passent avant dans le sens où c'est une plus grosse manifestation. J'ai rencontré les organisateurs lundi soir, tout s'est très bien passé. Il n'y a pas de guerre entre côte de Beaune et côte de Nuits."
Yvan Dufouleur appelle en revanche les hospices à écouter les vignerons locaux. Il estime que si la vente n'est pas à nouveau déplacée au deuxième week-end de mars, leurs rapports risquent de se tendre. Il n'exclut pas la possibilité que les producteurs de vins "fassent les choses de leur côté". "Il y a un moment où il faut respecter les autres", conclut-il.
L'occasion de créer un grand week-end viticole
Et si la superposition des deux événements était plutôt une opportunité ? C'est ce que semble croire Aurienne Tixier, de l'office de Tourisme de Nuits-Saint-Georges.
"On comprend que certains viticulteurs soient déçus, parce que c'est un gros investissement pour eux", avance-t-elle. "Nous, d'un point de vue touristique, on voit plutôt le côté positif. On pense qu'il peut y avoir une certaine synergie entre les deux événements. Ça peut faire un beau week-end sur le thème viticole."
Selon elle, la proximité des deux événements (30 kilomètres) permettra aux participants de facilement se rendre de l'un à l'autre.
Un avis partagé par les organisateurs de la Saint-Vincent tournante, qui évoquent une complémentarité entre les deux événements. De leur côté, ils se sont engagés à faire de la publicité "autant que possible" pour la vente des vins de Nuits-Saint-Georges.