Squat de Fontaine-lès-Dijon : l'expulsion des occupants à nouveau repoussée

Ce vendredi 29 décembre, Dominique Clémang, l'avocate d'une vingtaine d'habitants du squat de Fontaine-lès-Dijon, a déposé un nouveau référé contre l'arrêté d'expulsion des demandeurs d'asile présents dans cette ancienne unité psychiatrique.

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Soupir de soulagement, éphémère, pour la quarantaine de personnes présentes dans le squat de Fontaine-lès-Dijon (Côte-d'Or). Ce vendredi 29 décembre, Dominique Clémang, l'avocate de ces demandeurs d'asile, a déposé un nouveau référé auprès du tribunal administratif de Dijon. L'arrêté d'expulsion, posé par la préfecture de Côte-d'Or, est donc suspendu jusqu'à l'audience, prévu le 11 janvier.

Huit Fontenois et le comité de Côte-d'Or de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) se sont mobilisés en fin de matinée pour les soutenir. Ils ne comprennent pas la position du maire (LR) de la ville, Patrick Chapuis, à ce sujet. "C'est une absurdité totale de laisser des bâtiments comme ça, vides, d'un côté et de l'autre, des gens à la rue", estime Paul Garrigues, membre de la LDH Dijon et Agglomération.

Pour rappel, depuis le 19 octobre 2023, des demandeurs d’asile squattent l'ancienne unité psychiatrique de la Chartreuse. Elle est inoccupée depuis quatre ans. Douze jours plus tard, la préfecture avait adressé une mise en demeure aux exilés. Cette décision est motivée par un dépôt de plainte du maire de Fontaine-lès-Dijon et de l'EPFL (établissement public foncier local), le propriétaire des bâtiments, qui veut construire des logements sociaux.

Interrogé, Patrick Chapuis attend la décision du tribunal administratif. Il estime qu'aujourd'hui, "ces squatteurs sont dans une occupation illégale, qui a été violente car il y a eu effraction. Les systèmes de fermetures qui existaient avant ont été vandalisés. En tant que maire et représentant légal de l'Etat sur le territoire de la ville, je ne peux pas encourager de telles attitudes."

Un premier recours suspensif avait été déposé le 2 novembre, avant que la justice suspende une première fois l'expulsion.

Un manque de place dans les hébergements d'urgence

Dans un communiqué, 40 associations expliquent que "ce type d'occupation s'impose car les structures d'accueil institutionnelles et associatives sont submergées." En Côte-d'Or, on dénombre 625 places d'hébergement d'urgence en hiver.

Pour autant, le 115 redirige en priorité les personnes rattachées au département et qui séjournent de manière régulière sur le territoire français vers ces centres. Les demandeurs d'asile de Fontaine-lès-Dijon ne rentrant pas dans ces critères, ils ont du mal à trouver des endroits où se poser la nuit.

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"Faisant des permanences d'accueil hebdomadaires, régulièrement, on a des personnes qui nous disent qu'ils ne savent pas où dormir ou qu'ils ont dormi à la gare. Quand on appelle le 115, ils expliquent qu'ils ne savent pas s'ils auront de la place", ajoute Paul Garrigues.

Des habitants contre l'expulsion

Surtout, la LDH Dijon et agglomération estime que "sur l'aspect de fond, ces squatteurs ne gênent absolument personne ici." Une affirmation confirmée par le collectif de soutien des habitants de Fontaine-lès-Dijon, dont Michel fait partie. Maintenant à la retraite, il trouve que "c'est une décision insupportable de foutre à la rue, dehors, des gens qui ne font de mal à personne."

"À titre personnel, je les vois tous les jours. Je me réjouis qu'ils soient mieux habillés que ce qu'ils étaient au point de départ. On serait particulièrement accablé si demain on apprenait qu'ils sont mis à la porte pour des raisons qui nous échappent." Contactée, la préfecture de Côte-d'Or prend acte du dépôt de ce référé. Elle confirme également que cette décision fait suite à la demande de l'EPFL et est réalisé dans les règles.

En attendant le permis de démolir, qui n'a pas encore été fourni, ces habitants veulent que la quarantaine de migrants présents sur place reste dans cette ancienne unité psychiatrique.

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