En proie à des problèmes d'isolation dans leur maison, Michel et Daniel sont en conflit avec un artisan depuis 2018. Les retraités ont engagé des poursuites, mais les frais de justice commencent à peser pour ce couple précaire.
Tout commence en 2018. Cela fait quelques années que Michel et Danièle Senger sont en retraite. Ils comptent vivre leurs vieux jours dans la maison familiale de Michel, construite en 1965 à Pouilly-en-Auxois. Problème, la demeure est une véritable "passoire énergétique."
Nous sommes des commerçants victimes de la crise de 2008.
MichelRetraité
"Nous avons eu une fin de carrière difficile, et j'ai été obligé de travailler jusqu'à 70 ans. On est arrivé en retraite avec peu d'argent, mais on a pris une partie importante de nos économies pour l’isolation du toit", raconte Michel.
Des frais de justice exorbitants
Le couple retraité contacte alors un artisan du secteur. Coût de l'opération : 40 000 euros. Mais quelques mois après les travaux, il constate plusieurs défaillances. "Les panneaux d'isolation ont commencé à se rétracter. Dans certains endroits, ils se sont rétractés de plusieurs centimètres. L'artisan a fait la sourde oreille pendant des années. C’est la raison pour laquelle j’ai pété les plombs."
Michel et Danièle décident alors d'entamer des poursuites judiciaires seulement en janvier 2023. La raison ? La crainte de frais de justice trop importants. "J’étais très réticent à l'idée d'une procédure, ça coûte très cher. Mais tout le monde me disait que c'était la seule solution."
C'est scandaleux de demander de telles sommes, on dirait qu’il cherche à annuler les poursuites.
MichelRetraité
À la suite d'une première audience en août 2023, le tribunal ordonne une expertise judiciaire en janvier 2024. "Si on compte les frais d'huissier, l'avocat, et cette première expertise, on a dépensé 4 000 euros."
Le 20 décembre, l’expert se rend chez Michel et Danièle. Il annonce que les panneaux rétractés doivent être analysés, et comparer à des panneaux test. Mais cette opération a également un prix. Les frais techniques de l'opération et cette nouvelle expertise s'élèvent cette fois-ci à 8 410 euros.
"La maison n'est pas bien vendable"
Une somme trop importante pour le couple, qui doit pourtant donner une réponse avant ce mercredi 19 janvier. Michel a demandé un délai supplémentaire, le temps de trouver l'argent. "Il nous restait un bout de terrain en Franche-Comté, et on va devoir le vendre. Cet argent était prévu pour faire la salle de bain, continuer l'isolement de la maison. Je suis inquiet parce qu'on est à la limite de la précarité. On est complètement désemparés."
"On demande simplement des travaux correctement effectués et récupérer les frais de justice."
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Pour Michel et Daniel, il est trop tard pour renoncer. Sans les travaux effectués, la valeur de la maison a considérablement chuté. "On veut finir notre vie dans la maison, on ne veut pas la vendre. Nous sommes pour le moment en bonne santé. Mais on peut être amené à vendre la maison si on connait une perte d’autonomie, et elle ne sera pas bien vendable", regrette Michel.
Le couple espère sortir gagnant et être indemnisé, mais Michel et Danièle semblent embarqués dans une bataille juridique qui n'est pas près de se terminer. Malgré les frais avancés, l'issue ne pourrait pas leur être favorable pour autant.