"Tout est possible, cela dépendra de la majorité" : les agriculteurs dans l'attente des élections législatives

La dissolution de l'Assemblée nationale a stoppé au projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole. À quelques jours du premier tour des élections législatives, les agriculteurs sont donc dans l'attente.

"Tout est possible" : c'est une phrase qui monte dans le monde agricole. À quelques jours du premier tour des élections législatives, les agriculteurs, eux aussi, sont dans l'expectative : ils attendent de connaître la composition de la future Assemblée nationale. Une réforme est dans toutes les têtes : le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole.

Le Sénat devait examiner le texte en juin, mais la dissolution de l'Assemblée nationale a mis fin à ces travaux parlementaires. Pour l'heure, nul ne sait quand ils seront repris. "Cela dépendra de la majorité qui se détachera, ou pas, le 30 juin et le 7 juillet," estime Jacques De Loisy, président de la FDSEA 21, le plus gros syndicat agricole de Côte-d'Or.

La FNSEA ne s'est pas prononcée sur l'arrêt de ce projet de loi, alors que la Confédération Paysanne, elle, s'est réjouie de cette décision forcée. En mai, déjà, elle appelait, par communiqué, à ce que le Président apporte des réponses sur "les jeunes en manque de foncier pour s'installer ou sur les fermes qui continuent de disparaître à cause des difficultés économiques."

En Côte-d'Or, le sentiment est similaire. Le porte-parole du syndicat, Thomas Meurice, est "plutôt soulagé que cette loi soit arrêtée. J'estime que c'est une très mauvaise loi. Elle transforme l'agriculture, l'industrialise, tout ça au bénéfice de quelques paysans, mais au détriment des autres et de l'environnement."

Des priorités qui divergent

Ces deux syndicats ont des points de vue divergents pour résoudre le mal-être agricole. La Confédération Paysanne met l'accent sur le renouvellement des générations et l'accès à une alimentation de qualité pour tous. Ces deux points sont absents du projet de loi.

Thomas Meurice propose de "flécher les aides agricoles vers le bio ou de défendre l’accaparement du foncier par des organisations financières."

De son côté, la FDSEA 21 rappelle ses convictions, portées depuis la crise agricole qui a frappé la France en février : "la simplification des normes pour que l'on ne soit pas tout le temps accaparé par de la bureaucratie, de la dignité dans notre travail et retrouver du revenu sur les exploitations." Pour défendre leurs intérêts, ils ont décidé d'imprimer un prospectus à remettre aux députés.

Un des gros dossiers de ce livret de propositions remis aux députés concerne la rémunération des agriculteurs. La FDSEA met un point d'honneur à ce que l'activité agricole soit rentable. "C'est bien normal," estime Jacques De Loisy. Ce sentiment est partagé par la Confédération Paysanne, qui précise néanmoins que "la loi ne doit pas défendre les revenus des quelques privilégiés du système."

Quelles propositions sur le monde agricole ?

Au niveau agricole, le programme du Nouveau Front Populaire se rapproche des priorités lancées par la Confédération Paysanne. Il veut garantir "un prix plancher et rémunérateur pour les agriculteurs" et "taxer les superprofits des agro-industriels et de la grande distribution." Ils veulent également interdire le glyphosate et soutenir la filière du bio et de l'agroécologie.

Du côté de la majorité présidentielle, Ensemble, souhaite "revaloriser la retraite des agriculteurs". "Près de la moitié" de ces paysans devrait voir leur revenue augmenter de 100 euros par mois. Le parti présidentiel veut mettre en place "des prix rémunérateurs pour les agriculteurs." Enfin, du côté environnemental, il va "réduire l'usage de pesticides de 50 % d'ici à 2030".

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La profession de foi du groupe Les Républicains, dévoilée par nos collègues du Figaro, parle de "lutter contre la bureaucratie pour libérer les Français et soutenir agriculteurs et entreprises" et de "promouvoir une écologie fondée sur le progrès et respectueuse du mode de vie rural."

Enfin, dans son programme, le Rassemblement National évoque simplement le "développement des circuits courts et la lutte contre la concurrence déloyale" comme mesure pour soutenir les paysans. En déplacement dans une exploitation du Loiret, Jordan Bardella a dévoilé quelques mesures comme l'installation de prix garantis ou l'opposition à l'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne.

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