Une jument mutilée et tuée en Côte-d'Or, les blessures résultent d'une "intervention humaine" selon le parquet

Deux ans après "l'affaire des chevaux mutilés", un nouveau cas a été signalé le 28 mai en Bourgogne. À Fontangy, près de Précy-sous-Thil, une jument a été retrouvée morte, amputée d'une oreille, d'un œil et de ses mamelles.

Les photos, partagées sur le site du Bien Public, font froid dans le dos. On y voit India, une jument grise, allongée sans vie dans son pré. Elle présente une large entaille au niveau du cou, il lui manque une oreille, un œil, et ses mamelles ont été retirées. Cette découverte, c'est le propriétaire d'India qui l'a faite le week-end du 28 mai, en rentrant chez lui à Fontangy, au lieu-dit La Boucharde, près de Précy-sous-Thil.

Les plaies trop nettes pour être d'origine accidentelle ou animale

Le procureur de la République de Dijon, Olivier Caracotch, confirme auprès de France 3 que ces blessures résultent bien d'une "intervention humaine", au vu de la "netteté des plaies" constatées pendant l'examen de l'animal. 

Une enquête est ouverte pour "actes de cruauté sur animal", menée par la brigade de gendarmerie de Précy-sous-Thil.

Une affaire qui ravive le "mystère des chevaux mutilés"

La découverte macabre de Fontangy rappelle forcément la vague de cas signalés en 2020-2021 dans toute la France de chevaux mutilés, entaillés avec des objets coupants, amputés parfois d'un œil, d'une oreille ou de leurs parties génitales. À l'époque, une certaine psychose s'était emparée du monde équestre. 

"Ça rappelle ces affaires, bien sûr", reconnaît le procureur de Dijon Olivier Caracotch. Mais pour l'instant, "difficile de faire un lien avec Fontangy, étant donné que ces autres affaires n'ont pas été élucidées", nuance-t-il. 

"En l'état, il s'agit d'un fait isolé", ajoutent les gendarmes de Bourgogne-Franche-Comté.

Les gendarmes de la région "continuent d'effectuer leurs patrouilles quotidiennes". En attendant, il est conseillé aux propriétaires d'équidés :

  • de surveiller quotidiennement leurs animaux au pré
  • d'éviter de laisser un licol sur l'animal et à proximité des pâtures
  • de rentrer les bêtes pour la nuit si c'est possible
  • de signaler tout comportement suspect en composant le 17

En 2020-2021, 80 % des mutilations résultaient d'accidents ou de prédation

À l'époque, la gendarmerie nationale avait pris ce phénomène au sérieux en mobilisant une cellule dédiée aux enquêtes sur ces cas de mutilations d'équidés. "Aujourd'hui, le phénomène s'est tari mais les moyens existent toujours" et peuvent donc être réactivés si besoin, indique la gendarmerie nationale. Elle rappelle néanmoins qu'en 2020-2021, les investigations avaient finalement démontré que la majorité des cas signalés résultaient de blessures naturelles des animaux, et non d'interventions humaines. Sur les 460 signalements recensés dans toute la France, le ministère de l'Intérieur déclarait en 2021 que seules "20 % des violences commises sur les équidés pouvaient être imputées à la main de l'homme".

► À lire aussi : Chevaux et poneys mutilés : "Je demande aux éleveurs de ne pas faire leur justice eux-mêmes" (août 2020)

Côté arrestations, aucun auteur avéré n'avait pu être retrouvé. Un homme avait été arrêté après la diffusion d'un portrait-robot et l'agression d'un propriétaire de refuge équestre dans l'Yonne, mais il avait finalement été mis hors de cause. Des zoophiles ont aussi été arrêtés en périphérie de ces affaires.

Le procureur de Dijon assure que les services de gendarmerie "feront les liens nécessaires" si de nouveaux phénomènes sont constatés.

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