Affaire Frédéric Péchier : le parquet de Besançon va saisir le juge d'instruction pour interdire toute pratique médicale à l'anesthésiste

Le procureur de la République de Besançon a annoncé vouloir saisir le juge d'instruction pour alourdir le contrôle judiciaire de Frédéric Péchier, anesthésiste accusé d'avoir empoisonné des patients. Pour Étienne Manteaux, il est "inacceptable" que le suspect continue l'exercice de la médecine en attendant son jugement.

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Le procureur de la République de Besançon est catégorique. "Il ne me paraît pas un seul instant imaginable que Frédéric Péchier puisse exercer la profession de médecin, c'est-à-dire venir en aide à des personnes," a martelé Étienne Manteaux ce 12 janvier, lors d'un point presse.

Ainsi, le parquet entend alourdir le contrôle judiciaire du suspect. Étienne Manteaux annonce qu'il saisit le juge d'instruction afin que Frédéric Péchier soit empêché de pratiquer la médecine en attendant son jugement.

Il reste bien sûr à ce stade innocent, mais il est inimaginable - pour le parquet que je représente - qu'il continue cette activité, au regard de la gravité des faits dont il est accusé.

Étienne Manteaux

procureur de la République de Besançon (à propos de M. Péchier)

En réaction à un arrêté du parquet général

Le représentant du ministère public avait convoqué ce 12 janvier la presse suite à un arrêté pris la veille par le parquet général de la Cour d'appel de Besançon.

Suite à un recours formé par Frédéric Péchier qui pensait être interdit de toute pratique médicale pendant son contrôle judiciaire, le procureur général Marie-Christine Tarrare lui a confirmé que c'était la spécialité de l'anesthésie-réanimation qui lui était prohibée. De facto, il peut exercer toute autre activité hors de cette spécialité.

Une fin de procédure judiciaire à l'été ?

Contactée, Amandine Iehlen, porte-parole de l'association de victimes confie "être excédée de la durée et l'immobilisme de ce dossier". "On commence à penser que la justice n'est pas décidée à faire avancer le dossier. Il faut que ça avance sur le fond malgré les manœuvres dilatoires de M. Péchier. On se pose la question de demander le dessaisissement de Besançon au profit d'une juridiction plus efficace."

Ce 12 janvier, Étienne Manteaux s'est voulu rassurant et rappelle que les institutions judiciaires travaillent de concert pour clore l'instruction le plus rapidement possible. "Nous avons bon espoir de clore l'instruction à l'été 2023, mais cela va beaucoup dépendre du comportement de la défense. (...) M. Péchier a annoncé qu'il souhaitait s'exprimer devant la justice, mais va-t-il répondre à nos convocations, répondre à nos questions ?"

Le procureur de la République annonce que le suspect, aujourd'hui mis en examen pour 24 empoisonnements dont 9 mortels, est convoqué pour neuf auditions, toutes concentrées sur le mois de mars, "pour s'expliquer sur huit nouveaux cas qui font l'objet des réquisitoires supplétifs de septembre 2020 [1 cas, NDLR] et septembre 2022 [7 cas, NDLR] ainsi que sur l'ensemble des cas, ajoute Étienne Manteaux. M. Péchier pourra alors s'expliquer à la lumière des expertises qui sont sur le point de se terminer."

Côté victimes, on s'impatiente de savoir si ces huit cas seront adjoints au dossier. "Nous trouvons vraiment inadmissible que les expertises ne soient pas rentrées, confie Amandine Iehlen. Les experts doivent maintenant déposer les rapports afin que la procédure avance sur le fond."

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