Une adolescente de 16 ans, soupçonnée d'avoir été à la tête d'un réseau de proxénétisme, et quatre hommes majeurs, ont été mis en examen et incarcérés le vendredi 4 octobre 2024 en Rhône-Alpes. Deux adolescentes de Besançon, âgées de 15 ans, avaient porté plainte à la mi-juillet.
C'est le témoignage de deux jeunes filles de Besançon qui ont permis aux enquêteurs de la police judiciaire d'arrêter cinq personnes, dont une adolescente de 16 ans. Elle est soupçonnée d'avoir été à la tête d'un réseau de proxénétisme. Avec quatre hommes, tous majeurs, ils ont été mis en examen et placées en détention provisoire ce vendredi, a-t-on appris ce samedi 5 octobre auprès du parquet de Vienne (Isère).
L'un des quatre hommes écroués aux côtés de la jeune fille, eux tous âgés de la vingtaine, est également poursuivi pour viol sur mineure de moins de 15 ans, a indiqué le procureur de la République Olivier Rabot à nos confrères de l'AFP.
Des victimes en rupture familiale
L'adolescente est soupçonnée d'avoir dirigé un réseau qui contraignait des mineures, par la violence ou sous la menace d'une arme, à se prostituer plusieurs fois par jour dans des appartements loués sur AirBnb à Vienne, en région lyonnaise ainsi qu'à Cannes (Alpes-Maritimes).
Selon les premiers éléments de l'enquête, la jeune fille, suivie et placée depuis plusieurs années par l'aide sociale à l'enfance, appâtait les victimes, des mineures en fugue ou en rupture familiale, via les réseaux sociaux en leur proposant un toit sous lequel se réfugier.
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Certains des proches de cette très jeune proxénète ont été interpellés entre mardi et vendredi. Ils s'occupaient de la location des appartements, d'y conduire les victimes, ou encore de les surveiller lorsqu'elles étaient avec les clients.
Le témoignage de deux jeunes Bisontines
Mi-juillet, deux de ces jeunes victimes, nées en 2009, avaient porté plainte au commissariat de Besançon (Doubs), selon le procureur, disant savoir subi dans ce contexte des violences physiques et psychologiques dès la mi-juin.
Une enquête a alors été ouverte par le commissariat de Vienne et celle-ci a permis de "remonter" jusqu'à ce réseau de proxénétisme, explique le procureur de la République Olivier Rabot.
Une information judiciaire pour proxénétisme aggravé a été ouverte et son objectif est "désormais de déterminer s'il y a d'autres victimes", indique M. Rabot, précisant avoir aujourd'hui connaissance "d'au moins une troisième" victime.