Assassinat de Razia Askari à Besançon : rappel des faits avant l'ouverture du procès de son mari, ce 8 décembre

Le 30 octobre 2018, Razia Askari était sauvagement tuée à Besançon, en pleine rue. Son mari a reconnu lui avoir porté près de 20 coups de couteau. Son procès s’ouvre du 8 au 10 décembre à Besançon.

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Alors qu’elle rentrait de courses, Razia Askari a été poignardée à mort rue Wittman à Besançon, en plein jour. Elle avait 34 ans. Son mari, rapidement suspecté de cet homicide, a été extradé vers la France avant de reconnaître matériellement les faits, tout en niant la préméditation.

La victime, d’origine afghane, avait porté plainte à l’encontre de son mari à plusieurs reprises comme l’a démontré l’association Solidarité Femmes en charge de son accompagnement. Elle bénéficiait d’une Ordonnance de protection signée d’un juge à l’été 2018, quelques mois avant sa mort. La mère de famille fuyait le suspect depuis longtemps.

“Combien de plaintes Razia aurait-elle dû déposer encore ?” s’interrogeait d’ailleurs à l’époque Christine Perrod, ancienne présidente de l'association Solidarité Femmes, au micro de France 3 Franche-Comté.

Cette dernière, jointe par nos soins quelques semaines avant le procès n'a pas tenu à faire de commentaire, précisant tout de même que l'association Solidarité Femmes s'était constituée partie civile. 

Selon la victime, son ex-conjoint était “capable de tout”

La liste des signalements et des plaintes faites par Razia Askari au commissariat de Marseille et de Besançon donne le vertige (à lire par ici). Celle des menaces réitérées de Rashid Askari à son encontre aussi : menace de lui lancer de l’acide au visage, menace d’enlever les enfants, menace de “la planter avec un couteau”... Quelques mois avant sa mort, en avril 2018, la jeune femme avait expliqué à la police au cours d’une énième plainte être “très inquiète”, déclarant que son ex-conjoint était “capable de tout”.

Interrogé sur l’efficacité des mesures de protection et sur le travail de la police, Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon avait déclaré au moment des faits : “J'insiste sur le fait que des faits de menaces et d'intimidation ont été rapportés, mais pas de violence. On aurait pas été sur une peine lourde, cela aurait renforcé monsieur dans son projet funeste. Modestement, je n'ai pas la solution.”

Récemment, il est revenu sur cette affaire à l’occasion de la présentation du dispositif de bracelet anti rapprochement : "Nous faisons aujourd’hui des retours d’expérience pour essayer de voir comment collectivement on peut aller vers plus de protection des victimes. Nous disions qu'à l’époque nous manquions d’outils. Le bracelet anti-rapprochement, dans cette affaire, aurait été un outil efficient pour protéger madame Askari."

“Un dossier difficile”

Rashid Askari a reconnu les faits mais soutient qu’il n’avait pas prévu de tuer sa femme et qu’il ne s’agit donc pas d’un assassinat. Son avocat, le pénaliste Me Randall Schwerdorffer, accompagné de Me Monnot, nous l’a confirmé tout en précisant : “C’est un dossier délicat. Monsieur Askari conteste les faits de préméditation.” Selon l’avocat de la Défense, l’accusé est “prêt à expliquer son geste”.

L’ancien avocat de Jonathann Daval, condamné pour le meurtre de sa femme Alexia en novembre 2020, s’attend à un débat animé, qu'il semble affectionner tout particulièrement. “Il faut pouvoir faire en sorte que des jurés de cours d’assises acceptent d’analyser des faits sans préjugé et sans à priori. Tout ce qui concerne les violences faites aux femmes, c’est un sujet épidermique d’un point de vue social, qui rend ces affaires-là difficiles”. Son client, actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Besançon, sera accompagné par une interprète.

L’avocate de la famille de Razia Askari, Me Nicole Rigoulot, n’a pas tenu à s’exprimer avant la tenue du procès. Le procès doit s’ouvrir le 8 décembre 2021 aux assises de Besançon et durera 3 jours.

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