A Besançon (Doubs), les cantines scolaires sont victimes de leur succès. Plusieurs parents ont vu leurs dossiers retoqués à quelques jours de la rentrée. C'est l'incompréhension.
Avec le retour des vacances, le courrier de la boîte aux lettres a réservé une douche froide à certaines familles bisontines. Enfant refusé, parfois un sur deux dans une même famille. Cette maman de l'école de la Butte a du trouver des solutions au dernier moment. Pour faire manger son petit le midi à partir du 2 septembre, papa, oncle et grands-parents vont se relayer. Chacun sa journée. Le grand lui ira à la cantine, c'est comme ça....
Dans le courrier envoyé fin août aux parents la mairie explique qu'elle n'a pas la capacité d'accueillir tous les enfants dans le respect des normes. Mais les parents ont eu aussi d'autres explications : pour eux, la mairie a bien refusé leurs dossiers en raison des revenus ce que n'autorise pas le code de l'éducation. A l'école de la Butte, ou de Velotte, une quinzaine d'enfants ont été ainsi refusés. "Pour ces enfants, ce sont des dossiers qui avaient été déposés dans les délais, et des enfants accueillis l'an passé qui ne le sont plus. L'incompréhension est forte, le sentiment d'injustice aussi" dénonce Julie Chettouh une maman.
"On subit une situation qu'on ne comprend pas car on remplissait tous les critères et on en sort un du chapeau au dernier moment" lance un papa.
La ville de Besançon confirme l'existence d'un problème récurrent sur les places dans ses cantines scolaires. Le problème ne date pas d'aujourd'hui, tous les ans des enfants sont refusés notamment les dossiers hors délai ou incomplets.
Sur quels critères les enfants mis sur la touche en fin d'été ont été refusés ? La ville confirme qu'elle a été contrainte de prendre en compte le contexte familial. Le code de l'Education lui interdit de discriminer sur des barèmes de revenus, de profession des parents... de chômage ou pas ... "On a pris en compte le contexte familial, on assume le fait d'accueillir à la cantine en priorité des enfants dont ils nous semble qu'ilq en ont le plus besoin" résumE Claudine Caulet. Incompréhensible pour ce papa de la Butte qui a des revenus moyens et dont l'enfant n'ira pas à la cantine. D'autres parents en situation d'emploi encore plus confortable ont vu leur enfants acceptés à la cantine.
Les parents en colère ont écrit à la mairie. Pourquoi eux ? Et pourquoi au dernier moment ?.
La ville de Besançon a déjà été condamnée en 2017 par le tribunal administratif pour avoir réfusé l'inscription d'un enfant à la cantine. A Besançon, malgré la création de 350 places en plus, "500 enfants sont en liste d'attente" confirme Claudine Caulet, responsable de la restauration scolaire à la municipalité. "La collectivité est coincée entre le code de l'Education et qui dit qu'il faut accepter tout enfant scolarisé à la cantine, et en même temps des contraintes de nombres de places, de taux d'encadrement, de contrôles de commission de sécurité, on est entre ces deux injonctions contradictoires" explique Claudine Caulet. La mairie de Besançon a cherché des solutions avec les collèges, lycées, maisons de retraite. 500 enfants sont en attente de place à la cantine et le problème va mettre du temps à se résoudre car s'il faut créer de nouvelles infrastrutuctures, recruter des personnels, agrandir les cuisines, cela ne se fera pas en une année.