Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Yves Cellier, a dévoilé, ce vendredi 1er octobre, une nouvelle stratégie pour faire face au trafic de drogue à Besançon. La police entend notamment "harceler" les consommateurs.
Arrivé depuis six mois au commissariat de police de Besançon, Yves Cellier, a tapé du poing sur la table, ce vendredi 1er octobre, à l'occasion de la présentation de sa nouvelle stratégie anti-drogue.
"Les points de deal sont nombreux à devoir être neutralisés. Il y en a beaucoup trop, nous allons tout faire pour les réduire", explique Yves Cellier. Une déclaration de guerre ? "Je ne déclare pas la guerre. Je suis de la police, je ne suis pas militaire. Je ne fais pas la guerre à mes concitoyens. Mais les trafiquants de stupéfiants et les consommateurs vont trouver la police sur leur chemin", répond l'ancien commissaire de l'Ain.
Vers plus d'amendes pour les consommateurs
Sévir les simples consommateurs de drogue fait partie de la nouvelle stratégie de la sécurité publique : "Il nous revient de harceler les consommateurs. Évidemment, quand on a des clients, on développe son commerce. Grâce à l'amende forfaitaire délictuelle (200 euros, ndlr), nous pouvons sanctionner immédiatement l'usager."
Je le redis au passage, l'usage de stupéfiants est un délit punissable d'un an d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende.
Pour le DDSP, la consommation de drogue ne serait pas seulement néfaste pour la santé, mais elle nourrirait également les réseaux et encouragerait les délits : "Nous allons également avoir des gens qui vont commettre des vols ou des agressions pour pouvoir acheter ces produits."
Une stratégie en quatre axes
Réprimander les consommateurs n'est pas l'unique objectif de cette stratégie. Le plan du directeur départemental repose également sur trois autres axes, dont le recueil de la parole citoyenne à travers la plateforme anonyme moncommissariat.fr, pour dénoncer les points de vente et autres délits.
"Ensuite, il convient d'insécuriser les dealers et les guetteurs et de multiplier les opérations pour les interpeller sur le point de deal, qui occupe une place exhubérante, exhorbitante, sur la voie publique", explique le patron de la police du Doubs.
Dernier pilier de la stratégie : interpeller aussi bien les dealers que les têtes pensantes de ces réseaux grâce à davantage de moyens. "Je me suis engagé à augmenter les effectifs de la brigade de sûreté départementale du Doubs, à Besançon, pour pouvoir livrer bataille aux trafiquants et à leurs spectres supérieurs."
À Besançon, l'incendie de la fourrière, survenu en décembre 2019, a permis de mettre en lumière une "guerre de la drogue" avec notamment de nombreux règlements de compte.