ENVIRONNEMENT. "En boîte le plat", une initiative pour réduire les déchets des restaurateurs de Besançon

"En boîte le plat" est une initiative toulousaine, arrivée à Besançon en avril 2023. Douze restaurateurs de la boucle bisontine proposent des plats consignés pour la vente à emporter. Un geste écologique, mais aussi économique.

Manger des bons petits plats et prendre soin de la planète ? C’est possible dans certains restaurants de la boucle bisontine. Fini les emballages jetables pour les plats à emporter ! Depuis le Covid et les confinements multiples, les restaurateurs ont recours à la vente à emporter. Résultat : nous avons assisté à une explosion des emballages uniques. Il faut savoir qu’en France, la restauration représente 600 millions d’emballages uniques.

En boîte le plat from LMAO on Vimeo.

3 € le plat consigné

Conscient de ce chiffre, Younes El Hachemi Dumas ne pouvait pas rester les bras croisés. Après avoir travaillé dans l’univers de l’assurance et de la banque, il plaque tout et devient en janvier 2022 bénévole dans l’association Zéro déchet, à Besançon.

Face à cette explosion du recours aux emballages uniques par les restaurateurs, Younes et les autres membres de l’association se demandent alors ce qu’ils peuvent faire. Pas question pour eux de créer un nouveau concept, mais plutôt d’en importer un déjà existant. C’est à ce moment-là que Besançon rejoint la famille En boîte le plat.

Présente sur différents territoires, En boîte le plat propose des contenants Duralex de différentes tailles aux restaurateurs "pour éviter l’achat d’emballages jetables", précise Younes El Hachemi Dumas. Depuis le mois d’avril 2023, Zéro déchet a réussi à embarquer 12 restaurateurs bisontins dans l’aventure.

Le principe n’est pas vraiment compliqué. Lorsque vous commandez dans l’un de ces 12 restaurants partenaires, vous repartez avec votre contenant consigné à 3 €. Quand vous avez terminé votre dégustation, pas besoin de revenir dans le restaurant dans lequel vous avez pris la consigne, vous pouvez la rapporter chez n'importe quel partenaire. "Ce qui facilite le retour des contenants et lève les freins au niveau des clients", affirme Younes.

Écologie et économie 

Depuis le lancement, sur les 12 restaurants, 11 sont passés au 100 % consigné. "C’est une super réussite", se félicite le coordinateur bisontin. Pour Younes, ce projet a plusieurs avantages. D’abord, d’un point de vue écologique, puisque cela permet de réduire les emballages jetables.

Mais aussi économique. En effet, cela permet de faire "au minimum 50% d’économie par rapport à l’achat de jetables". Autre aspect : cette initiative est vectrice de lien social. "Les restaurateurs échangent beaucoup entre eux, et cela crée une véritable synergie. Et puis, ils sont contents d’être acteurs du projet", assure Younes El Hachemi Dumas. Il insiste également sur le fait qu’il y a un suivi. "On ne leur vend pas simplement un produit, c’est un travail main dans la main".

Parmi les restaurants partenaires, Le bistrot. Pour son propriétaire Nicolas Garret, restaurateur depuis sept ans à Besançon, la question ne s’est pas posée très longtemps. Déjà inscrit dans une démarche écoresponsable, le plat consigné résonne comme une évidence pour celui qui a déjà recours aux sacs isothermes consignés pour ses livraisons, et qui a intégré le composte à son fonctionnement.

"Malheureusement, on a de moins en moins de clients en présentiel et c’est indispensable de s’adapter à ce mode de consommation. Celui qui ne s’adapte pas est foutu. Un samedi soir complet, ça n’existe plus. C'est ça le monde de demain."

Nicolas Garret, patron du restaurant Le Bistrot, à Besançon

Pour ce patron de restaurant, la livraison représente les 2/3 de son chiffre d'affaires et s’inscrit réellement dans sa démarche zéro déchet et antigaspillage. Sans oublier l’aspect économique. "J’ai 10 000 euros d’emballages perdus, ce qui représente 3% de mon chiffre d'affaires", explique ainsi Nicolas Garret.

"Il faut arrêter de consommer du jetable"

Vous l'aurez compris, pour lui, la consigne n’est en aucun cas une contrainte supplémentaire. Quelques mètres plus loin, Eva Oberson, patronne du restaurant Le Calice enchanté, n'a elle aussi pas hésité à "en boiter le plat". Contrairement à Nicolas Garret, elle ne faisait pas de vente à emporter ni de livraison, justement dans un souci écologique. "L’impact de la livraison, avec la quantité de déchets, était trop conséquent. On a développé ce service uniquement parce qu’il y avait En boite le plat", explique-t-elle. Selon cette patronne, ce genre de solutions doit être davantage développé.

C’est une démarche que l’on doit développer. Pour les restaurants, ce geste ne demande pas "un effort surhumain". Cela doit faire partie des choses auxquelles on doit penser. Il faut arrêter de consommer du jetable, ça génère une telle pollution

Eva Oberson,

patronne du restaurant Le Calice enchanté

Ces deux restaurants partenaires l’affirment : le service mis en place n’est pas contraignant. Au contraire, il est très facilitateur, très simple d’utilisation et bien pensé. "On court toujours après le temps, c’est bien plus simple à gérer que des contenants jetables", souligne Eva Oberson. En effet, c'est l’association Zéro déchet qui se charge de gérer le stock de contenants et qui réapprovisionne les restaurateurs au fur et à mesure.

Désormais, l’objectif d' En boîte le plat, est "d’embarquer tous les métiers de bouche (traiteur, restauration collective, festival) de la Ville" selon Younes El Hachemi Dumas, membre de Zéro déchet. Aujourd'hui, grâce à cette initiative, ce sont 50 000 emballages jetables qui sont évités chaque mois au niveau national.

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