Une partie du personnel des urgences de Besançon a manifesté dans la cour d’honneur de l’hôpital Saint-Jacques ce vendredi matin à l’occasion du conseil de surveillance du CHRU. Ils souhaitent alerter sur leurs conditions de travail et le risque encouru par les patients.
Il était attendu. A peine arrivé, Jean-Louis Fousseret est interpellé par les manifestants, les blouses blanches des urgences.
Le maire de Besançon est aussi président du conseil de surveillance de l'hôpital prend le temps de discuter mais quand un manifestant lui lance "votre pote c'est Macron" Jean Louis Fousseret se fâche : « je respecte tout le monde, je demande à ce qu’on respecte aussi le Président de la République. »
Quelques minutes plus tard les manifestants, seront autorisés à rentrer pour expliquer les motifs de leur colère.
« Nous avons choisi ces métiers pour répondre aux besoins de la population et en prendre soin. Et non venir au travail avec la boule au ventre et en sortir avec le sentiment d’un travail mal fait », expliquent-ils au micro.
Un constat largement partagé par les équipes des urgences.
« Depuis le début de l’année on se rend compte qu’on est en manque de personnel. La situation n’est plus acceptable, nos patients attendent de façon très longue aux urgences dans des conditions de moins en moins dignes. Nous personnels de santé ne pouvons plus accepter de traiter la population de cette façon-là », explique Mehdi Pichegru, infirmier en réanimation.
Le malaise des urgentistes avait explosé après la tentative de suicide d'un médecin urgentiste en début d'année à l'hôpital. Un cabinet d'expertise indépendant a été nommé. Dans un rapport il pointe des problèmes d'organisation.
Les syndicats soulignent le manque d'effectifs et le risque pour la population.
"Aux urgences il y a certaines zones où on dépasse la vingtaine de patients pour une infirmière une aide-soignante, au mieux deux infirmières. On peut bien se rendre compte que c’est dangereux", s'alarme Célie Ferrer, infirmière de nuit aux urgences du CHU.
La semaine prochaine l'Agence régionale de Santé livrera ses premières réponses au malaise des urgentistes. Les soignants maintiennent la pression. Ce matin encore ils expliquaient leur situation sur le marché de la ville.