Solutions de compostage obligatoire à partir du 1ᵉʳ janvier 2024 : ce qui va changer pour les habitants de Grand Besançon Métropole

À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, les collectivités ont l'obligation de proposer aux citoyens des solutions de tri de leurs biodéchets. Dans le Doubs, c'est le Grand Besançon et le SYBERT (Syndicat mixte de Besançon et de sa région pour le traitement des déchets) qui sont chargés de mettre en place les points de compostage. Où en est-on aujourd'hui ? Qu'est-ce-que cela va changer pour vous ? On vous répond.

Composter, ça vous dit ? À partir du 1ᵉʳ janvier 2024, la loi AGEC, qui veut favoriser les pratiques anti-gaspillages, notamment le gaspillage alimentaire, prévoit de passer un cap dans le traitement des biodéchets. A partir de la nouvelle année, chaque collectivité en charge de la compétence "tri des déchets" sera obligée de proposer à ses citoyens une solution de tri pour ses déchets de cuisine. Comment cela va-t-il se passer dans le Grand Besançon ? On vous dit tout.

Pas d'obligation pour les particuliers

C'est le premier point à éclaircir. Contrairement à ce qui a pu être laissé entendre, les citoyens français n'ont pas l'obligation de composter leurs biodéchets à partir du 1ᵉʳ janvier 2024. "En fait, ce qui va changer, c'est que les collectivités devront installer différents points de valorisation des biodéchets, en tenant compte de toutes les situations de leurs administrés" explique Aline Vieille, gérante de Trivial Compost, un service de gestion des déchets à Besançon.

Personne ne recevra d'amendes s'il ne composte pas. Il n'y a pas de contrôle car certaines familles, par manque de place chez elles ou par manque de solution à proximité, seront dans l'impossibilité de composter au 1ᵉʳ janvier 2024. Mais il faut qu'à partir de cette date, les collectivités développent plusieurs manières de composter, qui puissent se décliner dans tout type de logement, pour tout type de public.

Aline Vieille,

gérante de Trivial Compost

Dans le Grand Besançon, une solution de compost pour tous

Dans ce but, le Grand Besançon et le SYBERT ont déjà commencé, depuis plus de 10 ans, à proposer plusieurs manières de composter. Tout d'abord sont disponibles des "composteurs uniques", pour les habitants ayant la chance d'avoir une maison avec un peu de terrain. Il s'agit de grands bacs classiques où faire son compost, à installer dans son jardin par exemple.

Le SYBERT propose également l'installation de "composteurs partagés" ou "collectifs" pour, en ville, les immeubles ayant des espaces verts communs. Et pour les urbains qui, au contraire, habitent dans des logements sans espaces verts à proximité, le SYBERT a développé des "chalets de compostages" et des "sites de compostage collectif".

Il s'agit de construction en bois, accessibles 7 jours sur 7, dans lesquels les citoyens peuvent venir verser leurs déchets de cuisines. Chaque structure permet de composter des volumes importants de biodéchets (entre 5 à 10 tonnes par an). Il en existe déjà une quarantaine dans le Grand Besançon.

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Enfin, pour les personnes n'ayant pas de place pour un composteur partagé en immeuble et n'habitant pas dans un quartier proche d'un chalet de compostage, le SYBERT a mis en place une expérimentation : les points d'apports volontaires.

On a distribué à chaque habitant un seau à mettre chez soi, pour y mettre ses biodéchets. Puis deux fois par semaine, les personnes qui participent à ce dispositif étaient invitées à se rendre à un point d'apport pour poser leurs poubelles. Nous venions alors collecter à vélo ces déchets de cuisine pour les emporter dans un centre de compostage plus important.

Aline Vieille,

gérante de Trivial Compost

Avec ces quatre options, le Grand Besançon espère améliorer encore un peu plus les capacités de compostage de ses habitants, qui font déjà figure de bons élèves par rapport à l'ensemble des Français.

Besançon, en avance sur le compostage

En effet, en 2022, un Français jetait en moyenne 250 kg de déchets par an dans sa poubelle noire, selon un rapport de la Cour des comptes. "A Besançon, ce total baisse et est ramené à 130 kg" révèle Aline Vieille. Pourquoi ? "La différence entre ces deux valeurs sont les déchets partis en compost". En effet, le Grand Besançon a fait le pari de développer les solutions de compostage depuis une dizaine d'années, alors que certaines villes viennent de se pencher sur la question.

Et cela se ressent. Selon l'Ademe (Agence de la transition écologique), seule 30 % de la population française est actuellement prête pour composter dans de bonnes conditions. "Pour beaucoup de collectivités, le compostage n'est pas une priorité" regrette Aline Vieille. "Cela a un coût et surtout, ce n'est pas pris au sérieux. Dans le Grand Besançon, au contraire, les efforts ont été faits. On incite au compostage. Le seul point noir était pour les quartiers sans chalets de compostage. Avec les points d'apports volontaires, que nous allons développer, cela va changer". 

Des avantages écologiques et économiques

Au bénéfice des particuliers ? Aline Vieille en est convaincue. "Le compostage a un double intérêt" dit-elle. "Tout d'abord écologique, car les biodéchets produiront une matière organique qui servira à enrichir nos sols et qui, en n'étant pas incinérés, n'émettront pas de gaz à effet de serre". Le deuxième avantage est lui économique. "Dans le Grand Besançon, nous payons nos poubelles au poids" reprend la gérante de Trivial Compost. "Or, 30 % de ce qu'on jette sans trier dans nos poubelles noires est compostable. L'argent sauvé grâce au compost n'est donc pas négligeable".

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