"Tant qu'on ne sera pas entendus on continuera." : à Besançon, les agriculteurs se mobilisent avant le Salon de l'agriculture

A Besançon ce samedi 17 février, environ 80 agriculteurs du Doubs et de la Haute-Saône, équipés de 40 tracteurs se sont rassemblés devant la préfecture. Après les annonces de Gabriel Attal suite aux manifestations, ils attendent "des actes" concrets et comptent continuer à se mobiliser.

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A quelques jours de l'ouverture du Salon de l'Agriculture, prévue le 24 février prochain, la colère des agriculteurs gronde toujours. A Besançon ce samedi 17 février, ils étaient environ 80 à manifester devant la préfecture à l'appel de la Coordination rurale du Doubs et celle de la Haute-Saône. 40 tracteurs étaient sur place.

Un ras-le-bol général qui perdure malgré les annonces du gouvernement

"On veut montrer qu'il faut des actes derrière les paroles, martèle Daniel Pépiot, agriculteur dans le Doubs. "On a tous ces problèmes de concurrence. Notre syndicat parle depuis longtemps de "l'exception agriculturelle". Aujourd'hui, on commence à en entendre parler. Il faut au moins mettre ça parce que même dans l'Europe, on n'est pas ensemble avec les mêmes normes."

Autre problème pour lui qui a cédé son exploitation à son fils : la charge administrative qu'il juge trop lourde. "Il [son fils] n'a même pas pris la prime d'installation car il y a beaucoup de papiers à faire, d'organismes où il n'y a pas les numéros.. C'est une perte de temps, et sur l'exploitation, il y a déjà beaucoup de travail." 

"C'est un ras-le-bol, il n'y a rien qui se passe, rien qui bouge", dénonce quant à lui Maxence, un agriculteur de la Haute-Saône.Un autre manifestant complète. "J'ai senti d'emblée que les propositions étaient en vue du Salon de l'agriculture pour apaiser les gens, mais sur le fond, rien n'a été fait".

Aux alentours de 11h, une délégation syndicale a été reçue par le préfet. "Ils ont été très à l'écoute, ont pris beaucoup de notes et on espère qu'ils vont transmettre nos doléances, explique Nicolas Bongay, président de la Coordination rurale du Doubs, qui émet toutefois des réserves. "Ils nous ont peu éclairé sur les décisions du chef de l'État. On n'est pas tombés tout à fait d'accord sur les idées d'Emmanuel Macron, on a eu des échos plus négatifs que ceux qu'ils ont entendus, notamment sur la politique européenne et des importations. On est plus pessimistes qu'eux."

Une mobilisation qui continue

Leur rassemblement a ensuite donné lieu à une opération escargot dans la ville. Et les agriculteurs comptent bien continuer à se mobiliser, comme l'explique Nicolas Bongay. "Tant qu'on ne sera pas entendus, on continuera. Il y a plusieurs échéances, on sera présent au Salon de l'agiculture, on fera le déplacement. Si on n'est toujours pas compris, il y a les Jeux olympiques qui suivent, on ira également." 

Propos recueillis par Frédéric Buridant

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