La réforme du “choc des savoirs” doit se mettre progressivement en place dès la rentrée 2024. Ce mercredi 26 juin matin, une opération collège mort était menée au collège Lumière situé au centre-ville de Besançon (Doubs).
Les établissements scolaires se mobilisent tour à tour. Après Montbéliard, c’est au tour de ce collège de Besançon de se lancer dans une opération "collège-mort", pour protester contre la mise en place de la réforme du "Choc des savoirs" qui doit débuter en septembre 2024.
Le point de la réforme qui suscite la plus grande levée de boucliers est la création de "groupes de niveaux" en français et en mathématiques. En 6ᵉ et en 5ᵉ dès la rentrée prochaine, puis en 4ᵉ et 3ᵉ en septembre 2025.
“Cela correspond à un tri social de nos élèves” estime Nathalie enseignante en français en grève au micro de notre journaliste Aline Bilinski. Ces groupes de niveaux se feront à moyens constants. Mettre 30 bons élèves ensemble, 30 élèves en difficulté ensemble n’apportera rien de bon, estiment les grévistes. “On risque également d’avoir des difficultés avec les parents qui ne vont pas comprendre pourquoi leur enfant est dans un groupe à fort besoin” ajoute l’enseignante.
Selon Laurence Boillon une professeure d’anglais, la formule déjà testée ne fonctionne pas. “On a eu des groupes de niveaux il y a quelques années, ça n’avait pas marché. Il n’y avait pas d’émulation, de stimulation. Sans stimulation, il n’y a pas de possibilité de progression, on aura une école à deux vitesses” estime-t-elle.
Stéphanie Arlot enseignante en sciences physiques déplore l’éclatement des groupes classes, déjà séparés au moment des langues. La moitié du temps, la classe ne sera pas ensemble.
Des parents d'élèves soutiennent la mobilisation
Au collège Lumière, sont scolarisées 8 classes de 6e et 5e, dont des jeunes primo-arrivants ou des élèves en situation de handicap. 12 des 16 professeurs au planning ce mercredi matin ont fait grève. Sollicité par France 3, le principal du collège n’a pas souhaité s’exprimer.
Certains parents soutiennent le mouvement et n’ont pas envoyé leurs enfants en cours. “Moi, je trouve que ces groupes de niveaux, c’est totalement antirépublicain. L’école, elle est là pour tous, la classe hétérogène, moi, je trouve ça très bien. Les élèves en difficulté sont tirés vers le haut. Il peut y avoir une entraide. Là, il y aura un clivage entre les élèves” déplore ce parent d’élève.