Une plaque célébrant le label "Architecture contemporaine remarquable" du musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon a été dévoilée, lundi 4 décembre 2023, en présence de la maire Anne Vignot.
Une belle reconnaissance pour le musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon. Ce dernier est devenu le 84e édifice de la région Bourgogne-Franche-Comté à obtenir le label "Architecture contemporaine remarquable", occasionnant le dévoilement d'une plaque commémorative, lundi 4 décembre 2023.
"Le label est attribué aux immeubles, aux ensembles architecturaux, aux ouvrages d’art et aux aménagements, parmi les réalisations de moins de 100 ans d’âge, dont la conception présente un intérêt architectural ou technique suffisant", expliquait le musée en amont de l'inauguration, à laquelle participait notamment la maire de Besançon, Anne Vignot.
Une structure en béton remarquable
"C’est un monument extrêmement massif, mais avec une forme de légèreté à l’intérieur", a-t-elle déclaré, se référant à la structure en béton brut du musée, héritée des travaux de rénovation de Louis Miquel entre 1967 et 1970. Discipline du Corbusier, cet architecte français (1913-1987) a travaillé en Algérie et dans l'hexagone sur de nombreux chantiers d'urbanisation et de réhabilitation, s'inscrivant dans le mouvement architectural moderne.
Décrit par Louis Miquel comme "une sculpture visitable", le réaménagement des espaces d'exposition du MBAA, avec un système de passerelles entre l'ancienne et la nouvelle structure, doit beaucoup au béton. "C'est un véritable écrin pour les œuvres. Il faut le respecter", a affirmé la directrice du musée Laurence Madeline, quand Anne Vignot a admis que le béton avait "sa place ici", malgré l'impopularité de ce matériau sur le plan écologique. C'est donc autant l'architecture que l'histoire du musée qui est célébrée avec ce label.
Inauguré en 1694 - ce qui en fait le plus ancien musée de France - le MBAA a subi d'autres transformations avant et après Louis Miquel. La halle aux grains, où se trouve actuellement l'établissement, a ainsi été conçue par l'architecte bisontin Pierre Marnotte entre 1834 et 1842, alors que le musée a connu une autre importante rénovation entre 2015 et 2018.
"Cet édifice a été le témoin silencieux des transformations de notre société"
"À travers les âges, cet édifice a été le témoin silencieux des transformations de notre société, incarnant l’idée même de l’architecture en constante métamorphose", a résumé Stéphane Aubertin, conseiller architecture et patrimoine à la direction générale des affaires culturelles (DRAC) de Bourgogne-Franche-Comté.
"Quel est le point commun entre la maison de la culture de Nevers, la salle de musiques actuelles d’Audincourt, le Zénith de Dijon ou le musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon ?", a-t-il énuméré, avant d'expliquer que "ces équipements culturels recensés portent une haute ambition architecturale parce qu’ils sont pensés comme des objets uniques ayant acquis le statut d’emblème d’un quartier, d’une ville ou d’un territoire".
Cette dimension d'identification est un autre critère primordial pour expliquer la labellisation du MBAA, à côté de la beauté des matériaux, des finitions, du traitement de la lumière ou de sa qualité d’insertion dans l’environnement urbain. "C’est cette capacité à évoluer qui permet à cet espace de rester vivant, pertinent et en harmonie avec son époque, tout en préservant sa connexion avec le passé", a ajouté Stéphane Aubertin.
Avant de dévoiler la plaque située à deux pas du bronze de Rodin représentant Victor Hugo nu, offert par le mécène suisse Leonard Gianadda en 2022 - décédé la veille - le mot de la fin est revenu à Anne Vignot. "Une halle qui était un lieu de vie s’est transformée en lieu de culture. C'est la preuve que la culture a toujours été ouverte à Besançon", a conclu l'édile. "On est très fiers de cela. Et d’avoir été là 100 ans avant le Louvre (sourire)".