"Je suis brisée, inconsolable" : huit mois après sa grave chute, la patineuse de vitesse Tifany Huot-Marchand obligée de renoncer à la compétition

Malgré une détermination à toute épreuve et plusieurs mois de rééducation, la patineuse bisontine de short-track, championne de France et vice-championne du monde, annonce devoir renoncer à la compétition à cause d'une moelle épinière "trop fragile".

Elle rêvait de revenir sur la glace. De patiner. De briller. C'était son objectif numéro 1. Le combat de sa vie. Tifany Huot-Marchand y croyait dur comme fer. Le ton posé mais la détermination dans les yeux et sans l'ombre d'une hésitation dans la voix. "Les JO de 2026, j'y pense. Je vais tout faire pour y être". Nous étions le 2 février 2023 sur le plateau du Journal de France 3 Franche-Comté. Tous les espoirs étaient permis. La patineuse originaire de Besançon travaillait dur pour se remettre de cette terrible chute survenue lors d'une compétition en octobre 2022 et qui a failli la paralyser.

Mais la dure réalité s'est avérée être moins tendre. La patineuse annonce aujourd'hui qu'elle ne pourra plus jamais refaire de compétitions de short-track à l'avenir à cause d'une moelle épinière "trop fragile". "J'accuse vraiment le coup. Mon corps souffre, terriblement. Mon coeur, mon âme, mon corps hurlent. Je suis brisée. Inconsolable", écrit-elle sur instagram.

"Tu ne remarcheras probablement plus jamais"

Ce terrible accident, qui a fait basculer sa carrière, ne lui aura donc pas fait de cadeau, malgré toute la volonté et la détermination du monde pour reprendre la main sur le cours du destin. Championne de France et d'Europe, vice-championne du monde, deux participations aux Jeux olympiques : Tifany Huot-Marchand était promise à un grand avenir sportif.

Tout bascule en octobre 2022 à la Dutch Open à Heerenveen aux Pays-Bas, dans le cadre de la sélection de la Coupe du monde. La short-trackeuse chute violemment. "Je me suis dit, c'est un peu la fin. Ma passion va me mener à être tétraplégique", craint-elle alors. 

Tifany souffre d'une fracture à une cervicale et d'une lésion à la moelle épinière. "Mais même en étant paralysée sur la glace, je me suis dit que je remarcherai". Ce n'est pas ce que lui laisse entendre son chirurgien. "Tu ne remarcheras probablement plus jamais", lui dit-il.

Malgré tout, et alors qu'elle est encore sur son lit d'hôpital, elle promet dans une vidéo de "tout faire pour pouvoir remarcher, recourir et repatiner". Nous sommes seulement trois jours après l'accident. Une détermination qui ne la quittera pas. A force de travail, et grâce au soutien de ses proches, la Franc-Comtoise repousse ses limites et progresse pas à pas. Une bataille avec son propre corps et cette condition qu'elle n'a pas choisie.

Des progrès jour après jour

Jour après jour, ses progrès sont fulgurants. Manger seule avec le bras gauche. Se coiffer. Un premier repas avec une fouchette. De petits gestes du quotidien et quelques pas vers l'autonomie. Une volonté de fer qui paie. Dix jours après son accident, la patineuse remarche. 

Elle intègre ensuite le centre de rééducation de l'hôpital Louis Gabriel à Lyon. Et donne régulièrement de ses nouvelles sur internet. Ses peurs, ses doutes, ses joies. "Je suis contente d’être ici, et en même temps pas du tout", écrit-elle alors sur Instagram. "Contente, parce que j’ai une vraie équipe autour de moi (...) Et pas du tout, parce que je ne me suis jamais blessée avant ça. Je n’ai jamais fait de rééducation". 

Elle raconte aussi le rôle primordial qu'ont joué ses proches et ses coéquipiers. "Petit à petit, j’avance. Mais j’avoue qu’en ce moment, je craque beaucoup. Beaucoup. Après, j’ai la chance d’avoir un soutien infaillible pour sécher mes larmes et me faire rire", raconte-t-elle dans un post instagram.

Chaque progrès est une petite victoire.Tifany apprend à remarcher. Et même à recourir. A partir du mois de février, elle poursuit sa rééducation dans le Jura. Et toujours, le retour sur la glace en ligne de mire. Elle rejoint par la suite un centre de réathlétisation dans le sud-ouest de la France. Un centre spécialisé dans la rééducation de sportifs de haut niveau qui ont souffert d'un traumatisme."Aujourd'hui, j'ai tenu ma promesse. J'ai tout mis en oeuvre pour atteindre mes objectifs", explique-t-elle sur instagram. "Malheureusement, ça n'a pas abouti".

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