Nordine El Mir, supporter du FC Sochaux-Montbéliard et électricien chez Stellantis, redoute terriblement la disparition de son club. Il a écrit un courrier à Carlos Tavarès pour le sommer de sauver le club fondé par PSA, et a même alerté l'Élysée.
Dans un courrier adressé le 17 juillet 2023 au PDG du groupe Stellantis, Carlos Tavarès, Nordine El Mir l'écrit sans détour : "appel à l'aide", "Il faut sauver le FCSM", l'objet de la missive est un S.O.S. Une lettre qu'il a également adressée à l'Élysée, en demandant au président de la République de rencontrer Carlos Tavarès.
Nordine El Mir est supporter du FSCM depuis toujours. Entré à l'usine Peugeot de Sochaux en 2000, il est comme nombre de salariés de l'entreprise, devenue Stellantis, un passionné de football. Un inconditionnel des Jaune et Bleu, dont il a suivi les grandes heures, et les plus sombres. Alors que le club est aujourd'hui relégué en National 1, le supporter a voulu alerter au plus haut.
Le Lion va-t-il mourir cette semaine dans la plus grande indifférence ? Stellantis (PSA) va-t-il laisser mourir à ses pieds sans intervenir le club qu’il a vendu à des investisseurs ?
Nordine El Mir, supporter du FCSM, dans un courrier adressé à Carlos Tavarès
Cette démarche n'est pas une première dans l'histoire du club, puisqu'en 2019 par exemple, Carlos Tavarès avait été contacté par l'ancien président du FCSM, Jean-Claude Plessis. Aujourd'hui, alors que la situation du FCSM s'est aggravée, c'est un salarié qui a le cran de le faire.
"Il Faut Sauver Le FCSM" sur Scribd
Dans cette lettre construite et argumentée, Nordine El Mir a voulu toucher Carlos Tavarès, en invoquant la responsabilité et l'image du groupe multinational. "Si je vous interpelle, écrit Nordine El Mir, c’est que notre société Stellantis a des valeurs et une éthique qu’elle véhicule dans le monde entier, tout comme ce club."
Nordine El Mir en appelle à la responsabilité personnelle de Carlos Tavarès qui était aux commandes de de PSA Peugeot-Citroën, lors de l'officialisation de la vente du club en 2015. "Même indirectement, s’il n'entre pas au capital du club, il doit nous aider. L'absence de communication, ce silence radio, c’est triste, j’ai l’impression qu’ils ne sont pas concernés.", déplore-t-il.
"C’est deux salariés qui ont créé le club, faut pas l’oublier"
Le FCSM, pour Nordine El Mir comme pour nombre de salariés de l'usine, est indissociable de l'histoire de l'entreprise. Il suit le club chaque week-end, les soirs de match, mais pas seulement. "Tous les matins, quand je vais me garer, je suis en face du stade. Je vois même les pros s’entrainer sur le terrain annexe", décrit-il. De même, "le centre de formation, un des meilleurs de l’hexagone, aujourd’hui tout risque de disparaitre", fustige le Sochalien de cœur.
"Je suis Franc-Comtois, ça me touche énormément, résume Nordine El Mir. C’est peut-être une goutte d’eau, mais je ne peux pas ne rien faire." Aujourd'hui adjoint à l'entraîneur pour les U6/U7, Nordine El Mir a le football dans le sang. "J’ai connu la construction du stade, j’ai un gamin qui joue en U12, gardien."
Le stade est à côté de l’usine, on ne peut pas rester insensible, on peut pas ouvrir sa fenêtre et voir son voisin mourir
Nordine El Mir, supporter du FCSM
Pour le salarié de Stellantis, son patron ne peut pas faire table rase du passé. "Monsieur Tavarès, qu’il le veuille on non, le lion sera toujours lié au club. Il y a le lion sur le maillot du club ! Monsieur Tavarès a le devoir de sauver le club et les emplois qu’il y a autour. "
"C’est toute une région qui est en danger"
Car au-delà des considérations sportives, Nordine El Mir craint les conséquences de la relégation du FCSM pour le pays de Montbéliard : "C’est toute une région qui est en danger, que ce soit l’hôtellerie, les éducateurs, les stadiers, les cuisiniers, les secrétaires, les étudiants qui travaillent dans les loges." "Les stadiers font parfois ce travail pour sauver leurs fins de mois" rappelle-t-il.
Nordine El Mir a reçu du soutien de la part du club, mais aussi des supporters, de ses collègues. "On veut que la région s’en sorte, ça va être un cataclysme. C’est tous des talents qui vont disparaitre."
Pour lui, ce sport "qui réunit tellement de monde tous les week-ends", ne peut pas disparaître. "Tous ces gamins qui sont au club, qu’est-ce qu’ils vont faire, ils vont retourner dans la rue ? Qu’est-ce qui se passe le samedi dans la région ?"
Au nom de tous les salariés du groupe et des supporters, Nordine El Mir conclut sa lettre en appelant Carlos Tavarès à sauver le club et son centre de formation. "Je ne cesserai de me battre pour que le club puisse vivre, assène-t-il. J’ai le lion qui est tatoué dans le cœur"