L'artiste chinois est le premier invité du musée des beaux-arts de Dijon qui réouvre vendredi 17 mai après 10 ans de travaux.
C'est un retour aux sources de l'enfant prodigue. Le peintre chinois Yan Pei-Ming sera le premier invité du musée rénové des beaux-arts de Dijon avec une exposition intitulée L'Homme qui pleure. Il sera comme chez lui. Si l'artiste franco-chinois est né en 1960 à Shanghai, la Bourgogne est bien sa deuxième maison. Il était venu y étudier la peinture lorsqu'il avait à peine vingt ans et en était sorti diplômé en 1986.
Composée d’une cinquantaine d’oeuvres, l’exposition L’Homme qui pleure se déploira dans l’ensemble du nouveau musée des beaux-arts à partir de ce vendredi 17 mai et jusqu'au 23 septembre.
"Tel un journal intime, cette exposition explore les émotions et la révolte ressenties par l’artiste face à la brutalité du monde et sa douleur face aux drames intimes et familiaux", peut-on lire sur le site web du musée des beaux-arts.
"Dijon est une ville qui compte énormément pour moi"
Artiste qui se plaît à travailler sur des grands formats, Yan Pei-Ming est surtout un portraitiste de talent qui croque les visages d'hommes de notre époque, pour le meilleur et le pire, du financier escroc Bernard Madoff à l'ex-premier ministre Dominique de Villepin en passant par Coluche. Depuis son passage aux Beaux-Arts, sa renommée n'a cessé de croître et il occupe désormais le devant de la scène artistique contemporaine mondiale grâce à ses immenses portraits monochromes réalisés à grands coups de pinceaux épais, dans un style très réaliste. Yan Pei-Ming a confié son émotion d'être le premier invité du nouveau musée des beaux-Arts. "Je connais parfaitement ce musée. Je suis attaché à Dijon, car c'est une ville à taille humaine, qui compte énormément pour moi", dit l'artiste chinois. "De nombreuses pièces nouvelles ont été créées spécialement pour l'occasion", souligne son ami et commissaire de l'exposition Franck Gautherot.
Une peinture géante du World Trade Center
L'artiste poursuit dans la voie qui a fait son succès: on y trouvera des "peintures historiques" géantes évoquant l'attaque du World Trade Center ou encore la catastrophe nucléaire de Fukushima, ainsi qu'une nouvelle série de portraits, même si ces grands formats sont couplés à des oeuvres plus intimistes."Dans son travail, depuis le début, sont mélangées sa biographie et l'histoire du monde", explique M. Gautherot. Ainsi, une salle figurant la mort placera en vis-à-vis des portraits de sa mère, décédée à l'été 2018, et une peinture géante des funérailles du pape Jean-Paul II.
Yan Pei-Ming est lui bien vivant, comme le musée des beaux-Arts qui espère séduire un large public à l'occasion de sa réouverture.