4e jour du procès en appel de Nicolas Zepeda jugé pour assassinat : jalousie maladive, surveillance, achat de matériel inflammable... l'enquête accable l'accusé

Nicolas Zepeda, accusé de l'assassinat de son ex-petite amie Narumi Kurosaki en 2016 à Besançon, est jugé devant la cour d'appel de Vesoul (Haute-Saône) du 4 au 22 décembre 2023. L'enquêteur principal a dressé une liste détaillée des éléments accablants à l'encontre de l'accusé. Revivez les débats du quatrième jour.

► Pour relire les débats depuis le début, rendez-vous en bas de page.

Découvrez le 5e jour du procès en appel à Vesoul dans cet article.

L'audience est levée. Elle reprendra ce vendredi 9h. 

20h42 : L'avocat de Clermont-Ferrand insiste : "Faites nous part de votre analyse sur ce qui a pu se passer pendant 4h dans la chambre, avant les cris". "Pouvez-vous exclure une relation sexuelle ?", insiste Me Portejoie. "Je n'y crois pas. Pourquoi il y aurait eu cette dispute ensuite ?", dit l'enquêteur, toujours d'un calme exemplaire après plus de 8 heures passées debout au centre de la salle d'assises. Me Portejoie monte le ton sur ce point précis : "Elle fait monter son ex dans une chambre de 9m² ! Avec un lit !" L'avocat interroge précisemment l'enquêteur au sujet du mobile et au sujet de la manière dont a été tuée Narumi Kurosaki, puis dont son corps a été sorti de la résidence universitaire. "L'hypothèse la plus probable est la strangulation, et il y a pu avoir des coups avant", dit David B, obligé de répéter ce qu'il a développé dans sa démonstration. "Il y a plein d'élements, effectivement qui sont dans l'ombre et je vous rejoins. Effectivement, il y en a", concède David B. "Pourquoi il ne la tue pas sur la route ? Pourquoi il la tue dans une chambre devant tout le monde ?", enfonce Me Portejoie qui tente comme son confrère avant lui de démolir l'acte de préméditation. 

20h36 : Me Portejoie commence ses questions à l'enquêteur. L'avocat de Clermont-Ferrand veut discuter des images du système de vidéosurveillance. "Le système du Crous était complètement obsolète à l'époque. Et pour tout vous dire, aujourd'hui, ils n'ont plus rien (ndlr, plus de système de vidéosurveillance). Ce n'est pas prioritaire pour eux au niveau de la surveillance", explique l'enquêteur. "Pensez-vous que Narumi Kurosaki est effrayée quand elle rencontre Nicolas Zepeda le 4 décembre ?", interroge Me Portejoie. "Absolument pas. On le met en lumière dans nos constatations", répond l'enquêteur. "Ce n'est pas anodin de débarquer comme ça, sans prévenir", ajoute le deuxième avocat de Nicolas Zepeda, rappelant que leur repas à Ornans a duré 3 heures. "Je pense que Narumi quand elle a vu Nicolas Zepeda arriver, elle était contente de le voir, parce qu'il a compté pour elle. Mais je pense aussi qu'elle était passée à autre chose, clairement. Elle n'a jamais essayé de reprendre contact avec lui", développe David B. 

Vous vous êtes demandé pourquoi elle l'emmène chez lui, avec une valise ? C'est son ex, elle est en couple.

Me Portejoie, avocat de Nicolas Zepeda

20h14 : "Je reconnais qu'on a fait une erreur sur certaines auditions. Parce qu'on avait besoin d'aller vite, dans les premières heures d'enquête. On a constitué une cote laissant apparaître les photos de Nicolas Zepeda, pour les présenter à d'éventuels témoins. C'est une erreur, je le reconnais", justifie David B. au sujet des planches photos qui n'ont pas été présentées de manière équivalente à tous les témoins. Me Cormier fait afficher à nouveau les photos de la chambre de Narumi Kurosaki et s'étonne du fait que malgré des bruits très violents entendus, la chambre est totalement rangée. Me Cormier reproche à demi-mot à l'enquêteur d'avoir fait des hypothèses à la barre et d'être sorti de l'analyse factuelle. L'avocat de la défense contredit l'hypothèse de la sortie du corps dans la valise. Il exploite chaque petite zone de flou. "Vous avez cité une autre affaire, je la connais bien. Il s'agit dans cette affaire de deux hommes et ils ont eu un mal de chien à mettre le corps de cette pauvre escort dans la valise, alors qu'elle faisait 4 kilos de moins que Narumi Kurosaki", poursuit Me Cormier.

19h58 : "Avez-vous retrouvé une utilisation des produits achetés par Nicolas Zepeda (ndlr, produit inflammable, allumettes, détergent) ?", interroge Me Cormier. "Non", répond l'enquêteur. Les produits n'ont jamais été retrouvés par les enquêteurs. "Ce n'est pas parce que le produit n'est pas dans la chambre qu'il n'y a pas été utilisé", ajoute David B. Concernant l'achat d'un brouilleur VPN, Me Cormier fait préciser l'enquêteur sur le deuxième usage de cet outil : il permet également de regarder des vidéos d'un pays lorsqu'on se trouve à l'étranger. Me Cormier pointe du doigt les erreurs commises par Nicolas Zepeda, qui justifieraient son manque d'intention concernant un assassinat. "Vous battez un peu en retraite, c'est peut-être la fatigue", lance Me Cormier. L'enquêteur sourit mais semble passablement agacé. "Personne ne vous dit que les cris viennent de la chambre 106", abonde l'avocat lyonnais au service de l'accusé. Et d'ajouter : "Vous êtes tellement intoxiqué par l'influence d'Arthur Del Piccolo sur cette enquête". 

19h35 : L'audience reprend avec les questions des avocats de la défense pour l'enquêteur David B. La journée s'étire comme la veille et les mines commencent à montrer des signes de fatigue en ce 4e jour de procès. "Je suis désolé, vous devez être fatigué. Je sais que c'est difficile", dit Me Cormier. L'avocat lyonnais lui demande d'admettre qu'il s'agit d'un dossier "difficile, complexe" et le questionne sur la différence entre un meurtre et un assassinat, "donner la mort à quelqu'un de manière volontaire et préméditée". Le jury va devoir statuer sur ce point : Nicolas Zepeda, s'il est coupable, a-t-il planifié le meurtre de Narumi Kurosaki ? Me Cormier, avocat de l'accusé, tente méticuleusement de faire tomber la thèse de l'assassinat. L'enquêteur ne se démonte pas et explique qu'une dissimulation a bien été mise en place selon lui, notamment via le vol Santiago-Genève et la voiture de location à Dijon. "Y'avait pas plus simple à faire ? Utiliser du liquide ?", questionne l'avocat. "Ah ben oui, effectivement !", répond l'enquêteur. "Ce n'est pas bizarre d'emmener la personne qu'on veut assassiner au restaurant la veille ? Ca ne va pas à l'encontre de votre théorie ?", insiste Me Cormier. "Cela peut être analysé de cette manière", répond le policier. 

La grosse erreur qu'il fait, c'est qu'il va à Ornans. S'il était resté à Besançon on ne l'aurait pas retrouvé.

David B., enquêteur

L'audience est suspendue 15 minutes.

19h10 : Etienne Manteaux félicite finalement l'enquêteur pour son travail qui fait "honneur à la police française".

18h56 : "Y'a un problème, pas pour nous, mais pour moi", correspond à un message envoyé à Arthur Del Piccolo de la part de Narumi Kurosaki, le 4 décembre 2016 au soir, en rentrant du restaurant avec Nicolas Zepeda. Un second message fera suite, le lendemain à 7h du matin. Il se veut rassurant. "Nicolas était dans la chambre de Narumi à ce moment-là", rappelle l'enquêteur en réponse à l'avocat général Etienne Manteaux, supposant que l'accusé était à ce moment-là à la manoeuvre. Dans la journée, Arthur Del Piccolo apprendra que Narumi Kurosaki ne s'est pas rendue en classe. Etienne Manteaux fait revenir longuement l'enquêteur sur des points précis, des dates, des heures, des messages envoyés ou reçus. Pour rappel, David B. est à la barre depuis 10h30 ce matin.

18h09 : "Concernant l'étude de la téléphonie, des mails et réseaux sociaux. Combien de fois Nicolas Zepeda a essayé de joindre Narumi Kurosaki quand il a su qu'elle avait disparu ?", demande Me Schwerdorffer. "De ce qui ressort de la procédure, zéro... Je l'analyse par le fait qu'il n'a pas besoin de la chercher car il sait ce qu'il s'est passé", répond l'enquêteur. Me Schwerdorffer fait ensuite confirmer à nouveau à l'enquêteur qu'aucun élément suspect n'a été trouvé concernant son client Arthur Del Piccolo. David B. réexplique que l'accusé est soupçonné d'avoir envoyé un mail à Arthur Del Piccolo depuis le compte Gmail de Narumi Kurosaki pour rompre avec lui, alors que ses amis et ce dernier se trouvaient devant la porte. L'accusé se trouvait alors avec Narumi Kurosaki, potentiellement sans vie, dans la chambre 106. Ce mail éloignera les amis et le petit ami de la jeune femme, qui avaient pourtant dans l'intention d'entrer dans la chambre. 

17h45 : L'audience reprend avec les questions pour l'enquêteur David B.. Me Galley revient sur le témoignage loufoque de Saïd N.. Ses clientes, la mère et les soeurs de Narumi Kurosaki, ont été très déstabilisées par les propos de cet homme. Elles sont présentes dans la salle depuis le début du procès en appel. L'avocate du barreau de Besançon demande à l'enquêteur de reprendre les points ayant permis d'exclure totalement la thèse erronée défendue par ce témoin, visiblement plus attiré par la lumière des caméras de journalistes que par la recherche de la vérité. "Les signalements de monsieur N. ont été particulièrement vérifiés", redit l'enquêteur.

L'audience est suspendue une vingtaine de minutes.

17h17 : Nicolas Zepeda a demandé à des amies japonaises de lui traduire certaines phrases en japonais, en décembre 2016. Il leur demande même d'effacer ces messages et de lui prouver en lui envoyant une capture d'écran. Il précise que Narumi a disparu et qu'il ne veut pas être suspecté. 

17h02 : L'enquêteur revient sur les échanges numériques bienveillants entre Arthur Del Piccolo et Narumi Kurosaki, qui étaient alors dans une relation naissante. Les échanges virtuels avec Nicolas Zepeda laissent entrevoir quant à eux des conflits, dès l'annonce du départ de Narumi Kurosaki pour la France, et alors que Nicolas Zepeda se trouve au Japon. "Il veut contrôler ses faits et gestes, il la surveille, il lui interdit de faire certaines choses...", énumère David B, répétant ce qu'il a dit plus tôt dans la matinée suite à une question du président. La rupture entre l'accusé et la victime est finalement nette au mois d'octobre 2016. Narumi Kurosaki l'insulte copieusement. "S'il te plait ne me contacte plus. Va te faire foutre. Je n'oublierai jamais que tu m'as mise enceinte", envoie Narumi Kurosaki par message à Nicolas Zepeda, en anglais, en octobre 2016. 

16h35 : "C'est vous ou pas ?" redemande le président au sujet des images du 1er décembre. "Je ne me reconnais pas", dit le jeune homme. L'avocat général insiste et tente de pousser l'accusé dans ses retranchements. "Je ne me reconnais pas", réitère Nicolas Zepeda, avant de dire, poussé par son avocat Me Portejoie : "Ça pourrait être moi, mais je ne me reconnais pas dans ces images". Le Chilien se perd dans des explications alambiquées. Le 2 décembre 2016, à 10h59, énième passage de l'individu au visage dissimulé, soupçonné d'être Nicolas Zepeda, à l'arrière du bâtiment de Narumi Kurosaki. Le 3 décembre à 22h25, nouvelle déambulation de cet étrange rôdeur qui porte toujours la même tenue. Cette fois, il se dirige vers l'entrée principale de la résidence universitaire qui permet d'accéder à la chambre d'Arthur Del Piccolo. Cette nuit-là, Narumi Kurosaki est dans la chambre de son petit ami. Une fois de plus, la voiture de l'accusé borne dans ce secteur. Les discussions se poursuivent autour des antennes relais et des précieuses indications qu'elles ont fourni aux enquêteurs pour rendre compte de l'itinéraire précis de l'accusé. 

16h06 : Questions à Nicolas Zepeda de la part du président : "L'ombre que l'on discerne avec une deuxième ombre rentrer dans le bâtiment le 4 décembre, est-ce que c'est vous ?" ; "Oui c'est moi", répond l'accusé. "Est-ce que le 2 décembre, la personne qui entre dans la résidence, c'est vous ?", poursuit Arnaud François. "J'ai un petit doute sur l'horaire. C'est vrai que je suis rentré dans ce bâtiment. C'est possible", répond l'accusé, poussé quelque peu par ses conseils. Il évolue une nouvelle fois par rapport au premier procès, durant lequel il avait nié être cette personne. Concernant un autre angle de caméra, l'accusé ne reconnaît pas être cette étrange personne qui rôde en bas du bâtiment, de jour, mais aussi en pleine nuit et prend des photos (potentiellement de la chambre de Narumi depuis l'extérieur), le 1er décembre 2016. Six passages suspects de cet individu ont lieu ce jour-là.

 

15h28 : le président Arnaud François demande à pouvoir consulter les vidéos des caméras de surveillance de la cité universitaire de la Bouloie. Elles sont d'une qualité vraiment médiocre, surtout au soleil couchant. On y distingue tout de même deux silhouettes rentrant dans la résidence, vers 22h50, le soir du 4 décembre 2016. Les vidéos sur lesquelles on voit rôder un homme à plusieurs reprises, le 2 décembre 2016 par exemple, au même moment où le véhicule de Nicolas Zepeda borne sur le parking du Crous, sont également diffusées. Ce dernier entre dans la résidence étudiante après s'être fait ouvrir la porte par une personne qui sortait. 

15h13 : Le président fait préciser des éléments à l'enquêteur, notamment au sujet d'Arthur Del Piccolo, petit ami de l'époque de la victime. "Il était très impliqué et c'est un individu qui intellectualise tout", explique David B, sans omettre que le jeune homme a été suspecté puis surveillé par la police . "On va jusqu'au bout de nos investigations dans l'appartement de Del Piccolo. Les échanges sur son téléphone et ordinateur reflètent une relation qui se passe à merveille avec Narumi Kurosaki. Rien ne ressort des écoutes", répète David B, disculpant totalement Athur Del Piccolo. L'enquêteur précise également la notion de "déclenchement de relais de téléphonie" qui ont permis aux enquêteurs de suivre les déplacements de Nicolas Zepeda. Comme dit plus tôt dans la journée, les enquêteurs considèrent que l'accusé a fait des repérages le 1er décembre et le 6 décembre 2016 dans une zone boisée au sud de Dole. Dans la salle d'audience aux boiseries sombres, le silence est complet cet après-midi, malgré l'affluence. Le président questionne aussi l'enquêteur au sujet des informations bancaires de l'accusé et de ses achats réalisés en France : le restaurant et la nuit d'hôtel à Ornans, une carte SIM SFR, de la nourriture et un produit inflammable, des allumettes et du détergent, des paiements autoroute... Des achats ont été faits avec la carte de Narumi Kurosaki deux jours après sa disparition et notamment la commande d'un billet de train pour Lyon. "On a déterminé que cet achat avait été réalisé à partir du réseau wifi de la Toison d'or à Dijon. C'est totalement incohérent, surtout pour une personne qui devait être à Besançon et qui n'a pas de véhicule. Nicolas Zepeda se trouvait bel et bien à la Toison d'or à ce moment-là."

14h21 : L'audience reprend. David B., enquêteur qui a longuement détaillé ce matin les éléments de l'enquête, répond aux questions du président et des avocats des parties civiles et de la défense. La photo de la chambre de Narumi Kurosaki, la chambre 106 située dans la résidence Rousseau de la Bouloie à Besançon, est projetée dans la salle, juste après l'analyse du plan aérien de la cité universitaire.  On peut voir aussi l'entrée principale de la résidence qui était accessible à l'époque à l'aide d'un badge magnétique. Nicolas Zepeda écoute toujours les débats, sans manifester d'émotion particulière. Sur la photo de la chambre projetée, on découvre une chambre bien rangée (contrairement à la photo ci-dessous prise après les passages des enquêteurs), dans laquelle se trouvent son sac à main rouge et un sac de classe contenant son ordinateur. Une tasse bleue sur laquelle on retrouve les empreintes de Nicolas Zepeda est présente. Les photocopies de l'agenda de la victime sont aussi diffusées dans la salle. À un endroit, on peut voir inscrit "Nico birthday", mais la mention a été barrée par Narumi Kurosaki. 

L'audience est levée jusqu'à 14h15.

12h52 : "La seule option qu'on a c'est que Narumi se soit fait assassiner dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016. On arrive à montrer que Nicolas Zepeda a continué à faire vivre Narumi Kurosaki pendant la durée de sa présence sur le territoire européen. À partir du 13 décembre, quand Nicolas Zepeda est au Chili, plus personne n'a de nouvelles de Narumi Kurosaki. Cela a retardé considérablement l'enquête", conclut l'enquêteur après une démonstration extrêmement détaillée.  

12h42 : L'enquêteur, particulièrement clair dans ses explications, rappelle que l'accusé a effectué des repérages au sud de Dole, le 1er décembre et le 6 décembre 2016. Nicolas Zepeda s'arrête dans une zone boisée : "la première fois à 2h30, puis la deuxième fois à 1h30". Comment le jeune homme a pu sortir le corps de la victime sans se faire repérer ? "C'est très aisé. C'est hyper calme la nuit et les caméras fonctionnent mal. Mais la question, c'est comment ? Il n'y a plus la valise... Un corps mort rentre dans une valise. Il a pu l'emballer dans la couverture qui a disparu. Il a pu sortir très largement le corps de la résidence, oui". Les enquêteurs lancent des recherches avec des battues, des chiens spécialisés dans la recherche de personnes disparues, des plongeurs... Les déchets du mois de décembre 2016 de la Ville de Besançon sont même fouillés. "C'est fort possible de ne pas retrouver un corps. C'est une faiblesse dans une affaire judiciaire, mais dans ce cas présent c'est également une force car cela nous a permis de pousser les investigations au plus profond de ce qu'on pouvait faire", justifie l'enquêteur en étayant son propos avec des exemples concrets. Il cite notamment la possibilité que le corps de la victime ait été emporté par le courant ou dévoré par des animaux sauvages, comme des silures se trouvant dans nos rivières.  

Narumi est morte. La dernière fois qu'on a entendu sa voix c'est dans des cris d'atroce souffrance dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016.

David B., enquêteur

12h30 : L'accusé traque littéralement la victime. "Il a une obsession particulière pour Arthur Del Piccolo", dit David B. Nicolas Zepeda se connecte à environ 100 reprises sur le profil Facebook de son rival, qui débute à ce moment-là une relation amoureuse avec la victime. "Nicolas Zepeda suit tout ce qu'elle fait. Il a accès aux conversations Messenger, aux recherches. Il y a des liens entre ses recherches et les mails qu'il envoie à Narumi Kurosaki", poursuit l'enquêteur. Sur chaque prélèvement réalisé dans la chambre universitaire de la victime, l'ADN de Nicolas Zepeda et Narumi Kurosaki sont retrouvés, mais pas de trace de sang. Les premières déclarations écrites de la main de Nicolas Zepeda aux autorités chiliennes sont rapportées par l'enquêteur, qui en pointe les incohérences. "On sent que tout est écrit par rapport à ce qu'il a pu lire dans la presse", analyse David B, démontant un à un les propos du Chilien.  

12h18 : Après Besançon, Nicolas Zepeda passe par l'Espagne et rend visite à son cousin, étudiant médecin à Barcelone. Le Chilien le contacte le 7 décembre et y restera jusqu'au 12 décembre 2016. Ce cousin est entendu une première fois par la police espagnole. "Le cousin décide de revenir voir les autorités espagnoles spontanément. Il s'est rendu compte que Nicolas Zepeda n'a jamais abordé la disparition de Narumi Kurosaki mais Nicolas lui a dit -ne t'inquiète pas il n'y a pas d'extradition entre le Chili et la France, je ne risque rien-", dit David B. L'accusé remettra un couteau à son cousin et lui posera d'étranges questions sur la manière la plus efficace de mourir. Pour rappel, Juan Felipe, le cousin de l'accusé, refuse de témoigner durant ce procès et reste injoignable. Nicolas Zepeda fait non de la tête dans son box et prend des notes.

Pendant son voyage en Espagne, Nicolas a posé des questions sur la mort à son cousin médecin. - Est-ce qu'on meurt plus vite étranglé ou pendu ? -

David B., enquêteur

12h11 : L'enquêteur nous en dit plus par rapport à la relation entre Narumi Kurosaki et Nicolas Zepeda. David B. a eu accès aux conversations de l'ancien couple. "Depuis le 16 juillet 2016, on se rend compte qu'il y a des vraies tensions dans le couple. Nicolas est jaloux, presque maladif. Il le dit d'ailleurs dans une conversation. Il lui fait tout un tas de reproches. Il lui reprend ses cadeaux, il lui demande des réponses par écrit absolument. C'est un caractère un peu inquiétant. Dans une vidéo (ndlr, en date du 7 septembre 2016), Nicolas Zepeda s'adresse face caméra à Narumi Kurosaki et lui fixe des conditions à tenir. Il lui dit qu'il y aurait un coût à tout ça. Cela ressemble énormément à des menaces", explicite l'enquêteur. Dans le compte Gmail de la victime Narumi Kurosaki, les policiers découvrent que la dernière synchronisation du compte a lieu le 13 décembre, jour du retour de Nicolas Zepeda au Chili et que le calendrier est synchronisé sur l'heure du Chili.   Dans un autre échange sur Skype, Narumi Kurosaki reproche à Nicolas Zepeda de l'avoir mise enceinte. "On n'a pas pu le confirmer, on n'a pas pu l'infirmer, en tout cas c'est ce qu'il se dit entre eux à ce moment-là".  

12h05 : L'enquêteur David B. revient ensuite sur les messages troublants reçus par les proches de la victime, via les réseaux sociaux notamment. L'usurpation d'identité de la part de l'accusé ne fait aucun doute. "L'usurpation des réseaux sociaux est confirmée par une preuve irréfutable. On arrive à déterminer que le 10 décembre 2016, le Facebook de Narumi se connecte à une adresse IP similaire à celle utilisée par Nicolas Zepeda lorsqu'il se trouve chez son cousin en Espagne à Barcelone". Avec la carte bancaire de la victime, un système VPN est acheté, dans le but de masquer la provenance d'une connexion. L'ordinateur de la victime parle à son tour. "Elle a fait des recherches surprenantes. Une recherche pour un lavage auto alors qu'elle ne possède pas de véhicule".  

11h59 : Le 3 décembre au soir et le 4 décembre 2016, Nicolas Zepeda passe sa journée complète à la résidence universitaire dans laquelle vit Narumi Kurosaki. Il part ensuite à Ornans, au restaurant, avec Narumi Kurosaki et revient à Besançon vers 22h30. "Son véhicule reste immobile toute la journée du 5 décembre et redémarra le 6 décembre à 4h23, quelques heures après que les amis sont venus tambouriner à la porte de Narumi Kurosaki. C'est pile 24h après avoir entendu des cris de souffrance dans la résidence universitaire", détaille David B, directeur de l'enquête.

Concernant les caméras de surveillance de la cité universitaire. "Le système est totalement obsolète", explique-t-il. L'enquêteur discerne néanmoins un individu, qui fait 6 fois, dans la même nuit du 1er décembre 2016, une sorte de ronde aux abords de la résidence en observant le bâtiment par-derrière. Était-ce Nicolas Zepeda qui repérait les lieux et surveillait la victime ? C'est la thèse des enquêteurs. "À chaque fois que l'individu passe devant la caméra, Nicolas Zepeda se trouve sur le secteur de la résidence universitaire. Systématiquement. On arrive à repérer cet individu sur les caméras 12 fois, jusqu'au 4 décembre. A contrario, quand le véhicule de Nicolas Zepeda n'est pas sur le secteur, cet individu n'est jamais vu sur les vidéos", détaille David B.  

Tout nous fait dire que cet individu est Nicolas Zepeda.

David B., enquêteur de police

11h38 : Nicolas Zepeda a réservé son véhicule de location le 17 novembre 2016 pour se rendre à Besançon et a effectué de nombreux déplacements, à Dijon, Dole, Ornans... Ce véhicule est évidemment fouillé minutieusement par les enquêteurs. Il avait déjà été reloué entre-temps mais l'agence de location précise aux policiers que le loueur suivant s'était plaint de l'état de propreté de la voiture. Un pneu abîmé et de la terre ainsi que de l'herbe coincée dans les plastiques sous les passages de roues ont été retrouvés. La carte SIM que possède le véhicule est reliée aux relais téléphoniques et permet aux enquêteurs de tracer les déplacements de Nicolas Zepeda. "On découvre aussi des achats réalisés par Nicolas Zepeda sur le territoire français. On découvre qu'il achète une carte SIM chez SFR à Dijon. Il achète aussi des articles troublants à Dijon, à la Toison d'or, pour acheter une boîte d'allumettes, 5 litres de produits inflammables et un spray de détergent à l'eau de javel. Cela nous surprend", poursuit l'enquêteur David B.

11h24 : La téléphonie et la géolocalisiation du portable de Narumi sont décortiquées par la police. Le 5 décembre 2016, 21h32, son téléphone cesse d'émettre. C'est le moment où les proches de Narumi Kurosaki se trouvent devant la chambre de la victime, dans l'espoir de la voir revenir. Arthur Del Piccolo reçoit au même moment un message de rupture depuis le téléphone de la victime. "Il était effondré, très triste.   Il explique à ses amis que Narumi n’est pas en danger et que les recherches peuvent cesser" . Les étudiants renoncent alors à entrer dans sa chambre. Le téléphone de la victime avait borné également sur les antennes de la région dans le Jura. "On comprend rapidement qu'elle se trouvait à Ornans. On décide de procéder à une enquête sur Ornans un dimanche soir, 15 jours après les faits", poursuit David B, avant de se faire reprendre par les avocats de la défense qui lui demandent de ne pas lire les notes qu'il a devant lui, dans le but de respecter l'oralité des débats imposée par la procédure devant les assises. L'enquêteur reprend sa démonstration en faisant fonctionner sa mémoire, sans ses notes.

11h17 : Arthur Del Piccolo est alors interrogé, son téléphone et son ordinateur portable sont exploités. Il est même placé sous surveillance et sur écoute par la police.   L'enquêteur revient aussi sur les témoignages des voisins de chambre de Narumi Kurosaki, entendus la veille.  

Aucun élément probant n'est mis en lumière par tout ce qu'on tente sur Arthur Del Piccolo.

David B., directeur d'enquête sur l'affaire Narumi Kurosaki

11h15 : "Le 15 décembre 2016, la police est saisie pour une enquête pour disparition inquiétante", développe l'enquêteur, rappelant des éléments déjà exposés ces jours précédents. "Dès le 16 décembre, une information judiciaire pour des faits d'enlèvement et séquestration est ouverte par le tribunal de Besançon. Quand on est saisis, on fige les lieux, on réalise des investigations techniques sur la téléphonie et des auditions des proches ainsi qu'une enquête de voisinage. Le soir même, nous avons effectué des constatations dans la chambre de Narumi, la chambre 106, située au premier étage de la résidence universitaire", détaille le policier. Les enquêteurs constatent qu'il manque une valise, son téléphone, sa couverture, son téléphone et un drap. " Sont présents un portefeuille contenant 565 euros, son sac à main, son ordinateur, son seul manteau d'hiver, ses cartes bancaires... Cela nous surprend un petit peu et nous engage dans la thèse de l'absence d'un départ volontaire". Les techniciens de la police ont utilisé un révélateur, un produit pulvérisé, pour révéler par exemple de potentielles traces de sang encore présentes. "On retrouve peu d'éléments probants. On retrouve quelques traces sur les murs, une trace un peu plus importante dans la douche, simplement, on ne s'arrête pas à ça, car le Bluestar (produit utilisé) réagit aussi à la Javel".

11h05 : Une étudiante interrogée par la police a expliqué que Nicolas Zepeda avait supprimé tous les contacts masculins du compte Facebook de Narumi Kurosaki, corroborant la thèse de l'emprise du jeune homme sur la victime. "Une autre personne nous explique aussi que Nicolas Zepeda lui avait bloqué ses comptes Facebook". La démonstration se poursuit concernant l'enquête de police. L'homme à la barre rapporte également les propos d'Arthur Del Piccolo, très inquiet qui avait débuté une enquête avant la police, à charge contre Nicolas Zepeda. "Cela nous perturbe un peu. A ce moment-là, personne n'envisage la piste chilienne. Pour nous c'était inconcevable qu'un ressortissant chilien traverse la terre entière pour faire du mal à son ex-petite amie. Cela nous amène en premier lieu à soupçonner Arthur Del Piccolo", rapporte le directeur d'enquête.  

10h52 : L'audience reprend. David B., brigadier chef de la section criminelle de Besançon s'avance à la barre. Il va exposer les éléments d'enquête de cette affaire complexe. Il en avait la charge. Pour rappel, le corps de la victime n'a jamais été retrouvé. "Je vais vous relater l'enquête qui nous amène aujourd'hui dans les grandes largeurs", entame l'homme en veste de costume et en pantalon beige.

L'audience est suspendue environ 15 minutes.

"Il est maintenu dans une forme de délire. C’est douloureux pour tout le monde. Cela n'aide pas du tout Nicolas Zepeda. Mon confrère et moi ne cautionnons pas ce témoignage", explique à la presse Me Portejoie, avocat de Nicolas Zepeda, au sujet de Saïd N., dernier témoin entendu.  

10h20 : Me Cormier interpelle le témoin : "Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire ?", interroge l'avocat de Nicolas Zepeda. "Vous venez faire votre numéro !", s'emporte l'avocat lyonnais. "Il serait bon temps de vous taire, ici et dehors", demande Me Portejoie.   Le témoin et ses explications loufoques n'ont convaincu personne, même pas la défense. Il est invité à quitter les lieux.

10h09 : "Je n'entends pas ajouter à la souffrance de la famille de Narumi Kurosaki, je n'ai pas de question", dit Me Galley, avocate de la famille de la victime. Etienne Manteaux, avocat général, n'a pas l'intention de laisser le sérieux de l'enquête de police soumise au doute. Il décortique les propos de l'homme. "Vous avez fait la Une des médias chiliens. Votre témoignage en boucle sur les médias était là pour démontrer combien la justice française faisait erreur. Vous nous dites sur cette soirée du 11 décembre que vous étiez rue d'Arènes et que vous avez vu une jeune fille asiatique avec une valise qui était au CLA, avec un jeune militaire, lequel militaire devait repartir à Metz et qu'ils sont repartis ensemble. Tous ces éléments sont concordants avec les éléments fournis par cette jeune taïwanaise entendue par la police", développe Etienne Manteaux, tout en faisant mention des cinq condamnations inscrites sur le casier judiciaire du témoin actuellement à la barre. "Allez-y, envoyez, j'ai les épaules solides", lance l'homme.  

Je vais essayer de garder mon calme.

Etienne Manteaux, avocat général

10h : L'homme dit aussi que plusieurs témoins ont vu Narumi Kurosaki à Verdun, dans un restaurant, le 19 décembre 2016. Le gérant du restaurant PMU aurait confirmé auprès de la police de Besançon avoir vu une femme "ressemblant en tous points" à la personne disparue. Il s'avère qu'il s'agit d'une autre femme d'origine asiatique, selon les vérifications effectuées par les policiers. Une certaine Kim A., retrouvée par la police aurait été confondue avec Narumi K.  

9h38   : "Vous êtes allé entendre qui à la Bouloie, noms, prénoms ?", interroge Arnaud François, le président, qui perd un peu patience et bouscule le témoin dans ses certitudes. "Je n'ai pas noté", répond le témoin. Le président lui rappelle que les policiers ont vérifié ses dires et interrogé ce Jordan V. Il était accompagné d'une amie taïwanaise le jour où Saïd N. a cru voir Narumi Kurosaki.   "Vous parlez ensuite de Verdun. Comment savez-vous qu'il s'est passé quelque chose sur Verdun ?", interroge le président. "France 3", répond l'homme. "J'ai mal saisi votre histoire de documents mal transmis", indique Arnaud François.

9h19 : Il continue à détailler ce qu'il a mis en œuvre pour en savoir plus sur cette affaire. Il a interrogé lui-même des témoins. Son explication est fleuve et particulièrement détaillée, mais peine à convaincre, sept ans après les faits. La mère et les sœurs de Narumi Kurosaki sont comme tous les jours installées au premier rang, près des avocats des parties civiles. Nicolas Zepeda écoute attentivement le témoin. "J'aimerais savoir ce qu'on a voulu cacher dans tout ça. Je suis formel, j'ai vu Narumi le 11 décembre 2016. Cela fait six ans que je le dis", dit l'homme. "La dernière personne à avoir vu Narumi est Jordan V., un militaire. Comment j'aurais pu inventer toute cette histoire ? Voilà, c'est ce que j'avais à dire", conclut Saïd N.

9h04 : L'audience débute. Le premier témoin s'appelle Saïd N. Il s'est largement répandu dans la presse au début du procès. Le maçon de profession commence son explication. "On dit que Narumi a été assassinée le 4 décembre, mais je l'ai vue le 11 décembre dans un snack rue d'Arènes à Besançon. Je rentre dans ce snack aux alentours de 18h30. Je vois une jeune fille asiatique en pleurs. Je la reconnais immédiatement. Elle est avec un militaire, en pleurs. -J'ai peur, il va revenir-, m'a-t-elle dit. - Je ne peux plus rester ici, il va revenir -", détaille l'homme. Il explique avoir parlé avec Narumi. Elle lui aurait dit qu'elle était étudiante au CLA et qu'elle s'appelait Narumi. "Le militaire se lève et m'a dit qu'elle était en sécurité avec moi", rapporte-t-il. "Elle portait une valise noire neuve avec des fleurs à pétales turquoise". Narumi Kurosaki et le militaire seraient ensuite partis en disant qu'ils allaient prendre le train. L'homme explique s'être fait envoyer "bouler" par la police quand il les a prévenus que Narumi Kurosaki était vivante. "Vous allez m'écouter ? Il y a un appel à témoins. Je vous appelle et vous ne voulez pas m'écouter", rapporte le témoin en se remémorant ce qu'il a dit à la police. Il dit avoir appelé 30 fois les forces de l'ordre pour leur donner des informations. Il a aussi contacté de nombreuses fois les avocats et des journalistes locaux. "J'ai pris l'initiative de mener cette enquête", dit-il.

L'audience doit débuter à 9h.

Aujourd’hui, un témoin avancé par la défense promet de dévoiler le nom du vrai assassin... Il dit avoir vu la victime Narumi Kurosaki avec un militaire en gare de Metz plusieurs jours après sa disparition. Il remet en cause le sérieux de l'enquête de police. Ce témoignage avait été jugé peu crédible par les enquêteurs. L'un d'eux doit d'ailleurs être interrogé également ce jour. Un moment qui s'annonce clé pour la compréhension de cette affaire.

La veille, le 3e jour de procès a laissé la parole à plusieurs témoins, anciens étudiants de la cité universitaire de la Bouloie à Besançon et du bâtiment Rousseau, dans lequel vivait Narumi Kurosaki en décembre 2016, mois de sa disparition. Trois personnes interrogées ont entendu des cris horribles dans la nuit du 4 au 5 décembre, vers 3h du matin. "Ce n'était pas quelqu'un qui était en train d'avoir un rapport sexuel", "on pourrait casser le bras de quelqu'un qu'il ne crierait pas comme ça. C'étaient des cris d'horreur", ont rapporté deux anciens étudiants, absolument formels. La version de Nicolas Zepeda, qui a précisé aux enquêteurs qu'il avait eu des ébats sexuels intenses avec la victime, est alors clairement mise à mal.

Autre moment fort de cette 3e journée, le changement de version de l'accusé qui a admis, dans la matinée, avoir menti sur certains points et notamment sur l'objet de sa visite à Besançon. Il l'admet, il est venu à Besançon depuis le Chili pour voir Narumi, dans l'espoir de se remettre en couple avec elle. "Parfois, j'ai menti, je le regrette, je le dis", a-t-il admis, sans pouvoir préciser exactement sur quels points.

Pour rappel, le corps de la victime, disparue dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, n'a jamais été retrouvé par les enquêteurs, malgré des moyens considérables déployés par la justice française pour retrouver sa trace. Nicolas Zepeda a été condamné à 28 ans de réclusion en première instance pour l'assassinat de Narumi Kurosaki, étudiante japonaise présente à Besançon depuis quelques mois pour y apprendre le français. L'accusé, très soutenu par son père et sa mère, risque la réclusion criminelle à perpétuité.

(Re)lire le déroulé complet de la troisième journée du procès, le mardi 5 décembre 2023.

ARCHIVES. De la disparition de Narumi Kurosaki à la condamnation en première instance de Nicolas Zepeda pour assassinat :

Du 4 au 22 décembre 2023, suivez en direct les débats en cours à l'intérieur de la salle d'assises du procès en appel de Nicolas Zepeda à Vesoul. Rendez-vous chaque matin sur l'article "DIRECT" de notre site internet.

Retrouvez tous nos articles au sujet de l'assassinat de Narumi Kurosaki.

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