Salon de l’agriculture : le bien-être animal des vaches, cela commence par un épais matelas

La vache égérie Ovalie du salon de l’agriculture a droit à un tapis en caoutchouc grand luxe pour se reposer. Un tapis caché sous la paille et fourni par Agriest, une société basée en Haute-Saône spécialisée dans le matériel pour le confort des élevages. Une solution qui met en avant le bien-être animal sans pour autant être la seule adoptée par les éleveurs.

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La paille a beau recouvrir complétement le matelas « confort total premium » d’Ovalie, la vache salers a droit au nec plus ultra des revêtements en caoutchouc proposés par un des partenaires officiels du SIA, la société Agriest. « La particularité de ce tapis est d’être en trois couches fonctionnelles. Une couche qui sert d’amortisseur, une deuxième qui apporte plus de moelleux et la dernière qui apporte plus de douceur pour la peau de la vache » détaille Flavie Da Silva, responsable de la communication d’Agriest. La société emploie 85 salariés à Scey-sur-Saône. 

Un partenariat qui remonte à bientôt une dizaine d’années. En 2014, les organisateurs du SIA cherchent une solution pour éviter les glissades des animaux sur les rings de présentation. Les tapis en caoutchouc importés d’Allemagne par la société Agriest répondent au besoin exprimé par le salon. Au fil des ans, le partenariat s’est intensifié et aujourd’hui Agriest fournit les 440 stalles des bovins ; les rings, les zones de débarquement et de toilettages.  

La vache et le fantassin

Cette histoire pourrait se résumer en une devinette : quel est le point commun entre la vache et le fantassin ? La nécessité d’avoir des pieds ou des onglons en bonne santé. Le titre de la brochure distribuée par Agriest est sans équivoque : « Plus de bien-être animal pour plus de rentabilité » 

Toujours d’après Agriest et Kraiburg, son fournisseur allemand de tapis en caoutchouc, « un sol souple et antidérapant » est bon pour la vache et pour l’éleveur. « La santé des onglons constitue le moteur le plus important de la rentabilité d’une vache laitière. Outre l’alimentation et le parage des onglons, les aires d’exercice confortables jouent un rôle fondamental ». Un bien-être animal qui a un prix. 130 euros la place pour un bovin en entrée de gamme et 330 euros la place pour le luxe du « confort total premium ».  

Ce sont surtout des éleveurs d’Europe du nord qui développent ce type de bâtiments d’élevage avec des allées revêtues de caoutchouc et même des logettes avec tapis noir moelleux et juste un absorbant. Des systèmes d’élevage orientés vers le tout lisier. Le « tout lisier » qui ne sera désormais plus financé par les collectivités dans le Doubs en raison de son impact trop important sur l’environnement et en particulier les cours d’eau. 

D’autre choix sont possibles pour assurer du bien-être à son élevage. Dans les stalles du salon de l’agriculture, nous avons rencontré deux éleveurs de Haute-Saône qui se préoccupent, chacun à leur façon, du bien-être de leurs vaches laitières.  

Le caoutchouc ou la paille ?

Ce dimanche 26 février, c’était justement le concours des Montbéliardes. Parade, du GAEC Adam de  Sorans-les-Breurey a remporté le prix de sa section. « Une vache avec une bonne morphologie et une excellente mamelle » précise Etienne Adam. Les objectifs de son GAEC avaient été contestés il y a un peu plus de deux ans par des ONG environnementales et la Confédération paysanne au nom du bien-être animal et des atteintes à la biodiversité.

En 2020, Etienne Adam et ses associés avaient décidé de changer de système d’exploitation et de s’agrandir pour élever 350 vaches, un nombre particulièrement élevé et peu fréquent en Franche-Comté. Pas de pâturage pour ces vaches laitières mais un bâtiment aéré et isolé du froid et des chaleurs estivales.  “Depuis le nouveau bâtiment, on a reçu environ mille visites, le volume de lait interpelle” précise Etienne Adam. “Nos animaux, continue-t-il, n’ont pas de problème de boiteries”. Les trois associés avec un salarié et trois apprentis s’occupent des 350 vaches qui produisent plus de 3 millions de litres de lait par an.  

« On a réussi notre pari » assure Etienne Adam, content d’avoir gagné un prix au salon avec sa vache Parade. A l’époque, son associé Matthieu Adam nous avait assuré : « "Avec ces centaines de vaches, il s'agit certes d'une exploitation plus intensive mais je tiens au confort de mes bêtes ».  

Ces éleveurs de Haute-Saône n’ont pas opté pour les tapis en caoutchouc de la société Agriest. Leurs vaches laitières reposent sur un substrat absorbant en logette creuse. Une matière sèche extraite de la bouse de leurs vaches. Un système étonnant qui permet aux vaches d’être plus propres. 

"Comme un matelas pour nous"

Juste à côté de Parade, il y a Pastelle. Cette vache du GAEC de la Romaine à Maizières en Haute-Saône, rumine tranquillement sur son épais matelas de paille. En le dégageant, on voit un des tapis noirs de la société Agriest. Quand elle rentrera dans son bâtiment, elle retrouvera sa liberté d’aller et venir du pâturage à sa logette creuse, toute en paille.  

« Dans notre bâtiment, Pastelle peut manger, se promener ou aller boire, c’est comme elle en a envie. Le bien-être animal commence par un bon confort dans son milieu de vie, son bâtiment, avec des logettes très confortables" décrit Marc Humbert, un des membres du GAEC.

Du travail en plus pour Marc Humbert et ses associés mais un choix pour assurer un bien-être à ses bêtes. Avec cinq associés et salariés, ce GAEC s’occupe de 130 vaches laitières.  

La paille vient des cultures de l’exploitation qui servent en partie à nourrir le troupeau. “La paille, explique Marc Humbert, c’est comme un matelas pour nous les humains. Plus le matelas sera épais, meilleur sera le confort. On est dans l’optique d’apporter le meilleur confort pour notre animal.” Mais un bon matelas ne suffit pas, d’autres critères sont importants, le bâtiment du GAEC de la Romaine a une toiture bien isolée et aérée.  

“Aujourd’hui on est prêt à faire un peu plus de travail pour le confort de nos animaux car on aime nos animaux. Un animal bien dans sa peau est un animal qui va produire plus et qui aura moins de souci de santé, moins de souci de boiterie. C’est tout bénéfique en tout point.” conclut Marc Humbert.  

 

 

 

 

 

 

 

 

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