Après six mois d'observation, le Tribunal de commerce de Vesoul (Haute-Saône) doit se prononcer ce mardi 24 septembre 2024 sur l'avenir de Gaussin. Le spécialiste français des produits et services de logistique est en grande difficulté financière depuis près d'un an.
La décision devrait tomber dans les prochaines heures. Prolongation du plan de sauvegarde ou placement en redressement judiciaire, l'avenir du groupe Gaussin, basé à Héricourt (Haute-Saône), et en observation depuis six mois, s'est joué ce mardi 24 septembre 2024 au Tribunal de commerce de Vesoul.
"Un nouveau Gaussin"
"Le tribunal est là pour aider les entreprises qui rencontrent des difficultés", a assuré Christophe Gaussin à France 3 Franche-Comté. Le directeur général et héritier du groupe industriel familial se veut confiant après la restructuration opérée ces derniers mois. "On a affaire aujourd'hui à un nouveau Gaussin qui est maintenant un groupe concentré à Héricourt, affirme-t-il. On se retrouve dans les conditions d'il y a une dizaine d'années avec une équipe de 60 personnes sur site."
Les moyens de production sont là. On a une très bonne expertise métier, des employés extrêmement motivés. On a de nouveaux clients qui veulent contracter avec nous. Et on a aussi des investisseurs.
Christophe Gaussin, directeur général du groupe Gaussin.
"C'est le tribunal qui décide", prévient Christophe Gaussin, mais il ne le cache pas, il espère un placement en redressement judiciaire. "Un redressement permet de continuer à financer l'entreprise et que les créanciers trouvent intérêt à un étalement de la dette." Il indique par ailleurs que le Conseil d'administration s'est réuni ce lundi et aurait déjà trouvé de nouveaux partenaires prêts à investir "plusieurs millions" dans cette période pourtant difficile pour le groupe.
"Pas le meilleur scénario"
"On s'oriente probablement vers un redressement judiciaire, confirme Nathalie Pelissard, également présente à l'audience, à France 3 Franche-Comté. La représentante des salariés a fait, dit-elle une croix sur les pièces détachées détenues par Métalliance, l'ancienne filiale de Gaussin reprise cet été par un groupe franco-américain. "On espère quand même récupérer notre châssis Airbus parce que ce sont des contrats très importants", précise-t-elle.
Ce n'est pas le meilleur scénario pour nous mais on va faire avec. On espère récupérer les clients existants et puis retrouver une activité normale, un travail normal, une vie normale.
Nathalie Pelissard, représentante du personnel.
Procédure de sauvegarde en avril
Le spécialiste français des produits et services de logistique avait annoncé le 3 avril dernier l'ouverture d'une procédure de sauvegarde par le Tribunal de Commerce de Vesoul. Le groupe familial basé à Héricourt (Haute-Saône) se disait alors fragilisé par les difficultés de sa filiale Metalliance à Saint-Vallier (Saône-et-Loire) et ce, malgré un important contrat signé avec Amazon. Le géant américain du commerce en ligne avait en effet annoncé fin 2022 une commande de 329 tracteurs électriques pour ses entrepôts logistiques.
À la Bourse de Paris, l'action est en chute libre. Gaussin s'était aussitôt effondré de près de 44% ! "Le maintien de l’emploi et des compétences reste la priorité absolue du groupe", avait alors assuré Gaussin dans un communiqué.
Le 18 juin dernier, l'actionnaire tchèque CSG, majoritaire, avait pris les commandes du groupe Gaussin, et indiqué son intention de se "recentrer sur ses activités rentables à court terme". Christophe Gaussin est resté directeur général, mais il a cédé la présidence à Jakub Sip, l'un des représentants de CSG.
Le 31 juillet, le tribunal de commerce de Dijon (Côte-d'Or) a approuvé l'offre de reprise de l'entreprise Metalliance, par une société franco-américaine, au grand dam des salariés Gaussin du site d'Héricourt (Haute-Saône) qui accusent les repreneurs de Metalliance de vouloir "voler leur travail".