Procès en appel de Nicolas Zepeda reporté : et maintenant, que va-t-il se passer ?

Alors que le procès en appel de Nicolas Zepeda, qui devait se tenir du 21 février au 10 mars à Vesoul, a été reporté après plusieurs coups de théâtre, nous vous expliquons ce qu'il va se passer dans les mois qui viennent.

La stupéfaction a été la grande invitée du procès en appel de Nicolas Zepeda, à Vesoul. Ce second volet judiciaire, après une première condamnation en 2022 à 28 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de son ex-petite ami Narumi Kurosaki en 2016, devait s'ouvrir du 21 février au 10 mars 2023. Il n'en sera finalement rien. 

Pour rappel, mardi, l'accusé s'est présenté à son procès sans avocat. Me Vey, choisi au départ pour défendre le Chilien, a été écarté par son client ou a souhaité de lui-même stopper son conseil. Les versions s'opposent, laissant planer un doute de plus au-dessus de cette affaire hors du commun. Finalement, deux nouveaux avocats ont été nommés, Me Portejoie et Me Dreyfus, après une demi-journée de flottement durant laquelle Nicolas Zepeda a refusé d'être représenté par des avocates commises d'office. Le procès a été reporté de 48 heures... puis renvoyé à une session ultérieure. 

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"Il n’échappera pas à la justice française"

La famille de la victime, les soeurs et la mère de Narumi Kurosaki ainsi que son petit ami de l'époque, Arthur Del Piccolo, sont repartis profondément choqués et meurtris par la décision de la cour de reporter un procès qui aurait pu manquer d'équité et de justesse, selon la défense mais aussi selon l'avocat de l'une des parties civiles Randall Schwerdorffer. Les nouveaux conseils de Zepeda n'ont eu qu'une journée pour lire un dossier judiciaire conséquent, comportant environ 10 000 cotes. Ils l'ont plaidé avec force. Pour eux, il était "impossible" que ce procès se tienne.

Ils ont été entendus, au désarroi d'Étienne Manteaux, avocat général, particulièrement pugnace sur ce dossier. "La duplicité de Nicolas Zepeda est sans limite. Il est arrivé ce matin détendu, presque souriant, alors que les parties civiles étaient effondrées, prostrées sur leur banc. C'est lui qui fixe le tempo, le rythme. C'est lui qui prend le contrôle. C'est quasiment lui la victime aujourd'hui", a-t-il plaidé, tentant de convaincre la cour de maintenir le procès.

La famille de Narumi Kurosaki ainsi qu'Arthur Del Piccolo doivent désormais retourner au Japon avec l'intime conviction que rien ne leur sera épargné. Les journalistes chiliens, venus en nombre pour suivre ce second procès à Vesoul, sont également sur le chemin du retour. "Je ne sais pas du tout si je pourrai revenir en septembre, ça coûte beaucoup d'argent ces voyages", nous a confié un confrère chilien qui suit l'affaire depuis le début. Le destin judiciaire de Nicolas Zepeda est particulièrement suivi dans son pays natal. À noter que cette fois-ci, pratiquement aucun média japonais n'avait fait le déplacement.

Un report à septembre ?

Me Portejoie et Me Dreyfus ont réclamé plusieurs mois de délai pour pouvoir élaborer la ligne de défense de Nicolas Zepeda. Le procès en appel pourrait être renvoyé à septembre 2023, selon ses avocats. "Il est d’usage de ne pas donner de date, mais cela pourrait être en septembre. Nous avons ce temps et nous allons le mettre à profit", ont-ils expliqué, pleinement satisfaits de cette décision. "Notre client n'a rien à gagner de ce report, il restera en prison", ont-il ajouté. Ils ne feront pas de demande de libération conditionnelle. 

Si certains imaginaient, ne serait-ce qu'une seconde, la possibilité d'assister à des aveux de l'accusé pendant cette session d'assises, leur espoir est anéanti. Nicolas Zepeda continue de clamer son innocence, en tout cas par la voix de son père Humberto Zepeda. Ce dernier a posé sur la table une liste de 14 arguments censés prouver que son fils Nicolas est innocent (lire notre article). 

Y'aura-t-il de nouveaux rebondissements dans l'affaire Nicolas Zepeda - Narumi Kurosaki ? L'accusé réussira-t-il à tomber d'accord sur une ligne de défense à adopter avec ses conseils ? "Quelle est la garantie que dans quelques semaines, quelques mois, monsieur Nicolas Zepeda, dont on nous a dit aujourd'hui qu'il avait consulté des dizaines d'avocats qui tous ont décliné leurs interventions, quelles garanties avons-nous qu'il ne renouvelle pas ce coup de théâtre, cette façon de procéder insoutenable au regard de la famille de la victime ?", a interrogé Me Galley, avocate de la famille Kurosaki. Si Nicolas Zepeda venait à récuser à nouveau son avocat il serait alors obligé d'en accepter un commis d'office.

Le futur procès devrait se tenir une nouvelle fois à Vesoul.

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