Vendredi 29 novembre 2024, le tribunal de commerce de Vesoul (Haute-Saône) a prononcé la liquidation de l'entreprise Gaussin, basée à Héricourt et spécialisée dans la conception de véhicules logistiques électriques. Les deux offres de reprises n'ont pas été retenues. 65 salariés se retrouvent sans emploi.
Cette décision, elle la redoutait depuis de longs mois. Au final, malgré tous ses efforts et ceux de ses collègues, elle n'aura pas pu l'éviter. Ce vendredi 29 novembre 2024, Nathalie Pelissard a appris dans la matinée la liquidation de l'entreprise historique Gaussin, située à Héricourt, créée en 1880.
Gaussin, spécialisée dans la conception de véhicules logistiques électriques, c'est là où Nathalie, responsable CSE des salariés du site travaillait depuis 15 ans. "Vous comprendrez donc que je suis sous le choc" avoue-t-elle à France 3 Franche-Comté.
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En tout, ce sont 65 salariés qui se retrouvent sur le carreau. Le tribunal de commerce de Vesoul a en effet rejeté les deux offres de reprises qui se proposaient à lui : celle du groupe Eilyos, soutenue par le directeur général de l'entreprise, Christophe Gaussin. Mais également celle du consortium franco-américain Corail-SM mené par Steve Filipov, éphémère dirigeant de Gaussin qui avait d'ailleurs racheté Metalliance, ancienne filiale de Gaussin, en juillet dernier.
Un enchaînement de difficultés
"Que voulez-vous que je vous dise" continue Nathalie Pelissard, touchée. "C'est très dur. Ça fait mal. C'est un choc. Je reçois 50 000 messages depuis ce matin". Pour la salariée historique du site d'Héricourt, cette décision n'est néanmoins pas une surprise.
Lors de l'audience, mercredi 27 novembre, on avait bien compris qu'il y avait peu d'espoir. Les mots du tribunal ont été très durs. Mais dans ce genre de situation, vous gardez toujours une lueur d'espoir. Sans succès.
Nathalie Pelissard,responsable CSE des salariés de l'entreprise Gaussin, à Héricourt
Cette liquidation vient en effet achever une longue période de difficultés pour Gaussin : placée en procédure de sauvegarde en avril 2024, l'entreprise avait perdu une grande partie de ses stocks et machines lors du rachat d'une de ses principales filiales, Metalliance, trois mois plus tard. Avant de se retrouver en redressement judiciaire en septembre 2024, avec une période d'observation de six mois.
"Le rachat de Metalliance nous a tués"
Des périodes de sursis qui n'auront pas permis de relever l'entreprise. "Le rachat de Metalliance nous a tués" reprend Nathalie Pelissard, amère. "M.Filipov et son groupe Corail-SM se sont accaparés une grande partie de nos outils de production. Nos carnets de commandes ont été amputés. Trop amputés pour qu'on survive. Nous avions prévenu que cela finirait comme cela".
En effet, en juillet dernier, les salariés de l'entreprise Gaussin s'étaient mobilisés à plusieurs reprises contre ce rachat de Metalliance, qu'ils dénonçaient comme "un vol de savoir" et un "piratage industriel". Ils alertaient à l'époque sur le danger pour leurs emplois d'une telle opération. "Finalement, le scénario que nous dénoncions il y a quelques mois a fini par arriver. C'est un sale moment".
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C'est donc un monument de l'histoire industriel locale qui va disparaître. Quel avenir pour les 65 salariés du site d'Héricourt ? Si un possible "plan social" a été abordé, les salariés préfèrent pour l'instant "faire le deuil de leur emploi" plutôt que de "penser à la suite".