Alors que les Jeux de Pékin 2022 se déroulent dans une bulle sanitaire totalement hermétique au reste du monde, les réseaux sociaux tiennent une place importante dans la vie des athlètes et notamment des Francs-Comtois. Explications.
Les JO de Pékin 2022 ont lieu dans un contexte particulier, comme nous vous l'avons expliqué à plusieurs reprises depuis notre arrivée sur place. Les participants à cette 24e édition des Jeux se trouvent dans une bulle sanitaire, créée spécialement pour l'occasion. Pour les athlètes, évidemment, cette compétition internationale reste la plus importante de leur vie. Les sportifs de haut niveau s'adaptent malgré les mesures sanitaires, l'absence de public et surtout le manque de leurs proches sur place pour les soutenir et les encourager.
"Pour moi les réseaux sociaux ont été importants pour communiquer avec ma famille et pour partager ou poster l'heure de nos compétitions" nous explique Joséphine Pagnier, 11e de l'épreuve de saut à ski lors de la première semaine de compétition. La jeune femme de 19 ans originaire de Chaux-Neuve avoue ne pas être "hyper pro sur les réseaux". Elle gère elle-même ses comptes sociaux, contrairement à Quentin Fillon Maillet, le nouveau quintuple médaillé olympique à Pékin 2022 en biathlon.
Ce dernier a un attaché de presse attitré qui propose sur Instagram et Facebook des contenus précis, avant et après chaque course mais aussi des "instants coulisses" avec le champion.
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Sur les comptes sociaux des biathlètes comme QFM ou encore Anaïs Bescond, les photos sont professionnelles et les contenus variés. Les partenaires et sponsors sont régulièrement mis en avant.
Lionel Laurent, coordinateur presse de l'équipe de France de biathlon nous précise que les biathlètes sont désormais très habitués à l'exercice. "Globalement ils sont très bons sur les réseaux sociaux. Les biathlètes sont extrêmement actifs. Nous, on les laisse faire. C’est évidemment bénéfique pour nous et pour médiatiser le sport" détaille-t-il. Il nous explique également que certains sportifs français ont des petits contrats avec des photographes professionnels présents sur place aux Jeux, afin de disposer de photos de courses et ainsi alimenter la toile en clichés de qualité.
Les réseaux sociaux sont essentiels. On aime ou on n'aime pas. C’est clivant. Mais je pense que cela fait partie du jeu. Un athlète ne peut pas se priver de ça. On ne peut pas ne pas poster sur sa vie d’athlète.
Lionel Laurent, coordinateur presse de l'équipe de France de biathlon
Un tremplin médiatique pour les sportifs
Si le biathlon dispose d'une belle médiatisation en France depuis quelques années, le saut à ski féminin est pour l'instant bien plus confidentiel. Pour rappel, le saut à ski était une discipline exclusivement masculine sur les Jeux, jusqu'à ce que le Comité International Olympique (CIO) accepte d'ajouter une épreuve féminine en 2014 à Sotchi.
Pour Joséphine Pagnier, communiquer sur les réseaux sociaux lui permet de partager ses résultats mais aussi de valoriser ses partenaires afin de mieux faire connaître son sport. "J'essaie de mettre mes partenaires et les gens qui me soutiennent le plus en valeur possible" ajoute-t-elle.
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Le combiné nordique, l'un des sports phares du massif du Jura, est une discipline olympique depuis les débuts des JO d'hiver, dont la première édition a eu lieu à Chamonix en 1924. Quatre hommes francs-comtois sont présents sur la 24e édition des Jeux. Le plus actif d'entre-eux sur les réseaux est le jeune Mattéo Baud. Il partage des photos sur lesquelles son large sourire ne le quitte pas.
L'athlète de Pontarlier, présent à Pékin 2022 pour ses premiers Jeux, a bien conscience du tremplin médiatique que représente cet événement pour son sport.
"Malgré les nombreuses compétitions et le peu de temps qu'on a j'essaie d'être actif sur les réseaux sociaux. C'est le plus gros événement médiatisé de la saison. Les Jeux, ça parle à beaucoup de monde, beaucoup plus qu'une Coupe du Monde donc c'est important de rester actif" nous confie-t-il entre deux épreuves. Il partage des photos et des infos "au feeling" et "essaie de garder les gens bien informés sur les programmes et les résultats".
J'essaie de montrer aussi la vie d'athlète, la vie au village olympique. Je pense que c'est important pour les spectateurs. C'est sympa d'avoir autre chose que ce qu'on voit déjà à la TV.
Mattéo Baud, athlète français en combiné nordique
Tifany Huot-Marchand, Bisontine spécialiste du short track, a aussi partagé de nombreux moments de ses Jeux sur les réseaux sociaux et notamment sur Instagram, plateforme sur laquelle elle n'hésite pas à adopter un ton très personnel et à se confier sans détour, notamment après sa chute sur le 500 mètres ou encore lors de son élimination du 1 500m quelques jours plus tard.
Elle n'a pas non plus oublié de saluer la Franche-Comté comme ci-dessous, munie du drapeau de notre région.
Des règles strictes imposées par le CIO
Comme à chaque édition, des règles strictes imposées par le Comité International Olympique régissent l'utilisation des réseaux sociaux pour les sportifs. Par exemple, les athlètes ne peuvent pas "partager des photos, des enregistrements audio et vidéo effectués aux Jeux Olympiques à des fins commerciales ou promotionnelles" ou encore partager des enregistrements audio et vidéo de certains secteurs précis tel que "l'aire de compétition". Ces règles sont consultables en ligne par ici.
"Si une personne ne respecte pas les présentes directives, il lui sera demandé de supprimer immédiatement les photos prises et/ou les enregistrements audio/vidéo effectués aux Jeux Olympiques de son compte dans les médias sociaux ou de son site web" peut-on lire sur le document.
Sur ces Jeux Olympiques, bien plus difficiles à gérer psychologiquement pour tous les acteurs en raison du contexte extraordinaire, les règles définies par le CIO sont "un peu moins strictes" que lors des précédentes éditions, selon Lionel Laurent.
"Nous n'avons pas eu de consignes particulières de la part de nos coachs" explique quant à lui Mattéo Baud. "La différence cette année, c’est que les athlètes avaient le droit de remercier leurs partenaires, mais cela devait rester neutre" précise Lionel Laurent.
Pour rappel, aux Jeux de JO de Pyeongchang en 2018, la règle 40 avait fait couler l'encre. En effet, les posts concernant les sponsors des athlètes étaient strictement interdits pendant la compétition. Le CIO avait prévenu que les éventuels contrevenants s'exposaient à des sanctions financières, voire le retrait de leur accréditation et donc l'exclusion des épreuves.
>> Suivez les Jeux Olympiques de Pékin 2022 avec France 3 Franche-Comté, en direct de Chine, par ici.