C'est l'emblème des forêts jurassiennes et Mathieu Paget a décidé d'en faire le symbole de sa chocolaterie pour Noël. C'est une première en France et les petits lynx au coeur fondant raviront tous les gourmets. Une partie de la recette sera reversée au Centre Athénas qui lutte pour sa préservation.
Un hommage au lynx
Mathieu est un amoureux de la nature et de la faune sauvage qui l'entoure. Pour les fêtes de fin d'année, il cherchait une nouvelle idée qui changerait de la truffe ou du chococat de dégustation tel qu'on le connait. C'est tout naturellement qu'il a pensé à faire du lynx une gourmandise qui pourrait plaire aux plus petits comme aux plus grands. Le "chocolynx" du Jura était né.
Tout était à créer pour l'artisan, car personne n'avait eu l'idée auparavant. Il a fallu imaginer sa forme, trouver une recette et concevoir un moule qui n'existait pas. Dès le début de cette aventure, il savait qu'il avait envie d'offrir à ses clients un lynx tel qu'on pourrait le croiser un jour de chance en train de vous observer sur son rocher.C'est un animal qui m'a toujours fasciné et quel plus beau symbole pour notre Jura ? Il est discret, énigmatique, car on ne le voit pour ainsi dire jamais. Avec sa tête de gros chat, j'ai eu envie de mettre ce félin en avant et d'en faire un chocolat comme pour lui rendre hommage et dénoncer le braconnage dont il est victime.
Pour Mathieu, le félin a quelque chose d'universel qui touche la plus grande majorité des Jurassiens. Après de nombreux essais, il a décidé de partir sur un chocolat au cœur praliné qui plairait au plus grand nombre. Dernière étape et non des moindres, il a demandé à l'imprimerie Pyramidor (49) de l'aider à concevoir les moules et le packaging.
Guillaume François photographie le lynx
Pour mettre en valeur ses chocolats, le pâtissier a fait appel au photographe naturaliste Guillaume François. Originaire de Lons-le-Saunier également, il est en quête du lynx depuis de nombreuses années. Il est devenu un des plus grands spécialistes du félin. "Je connaissais la passion de Mathieu pour la faune sauvage et pour le lynx. Lorsqu'il m'a parlé de ce projet, c'est tout naturellement que j'ai accepté d'y participer. Je n'aurais pas voulu que mes photos soient sur un tee-shirt ou un set de table, mais offrir un bel écrin à cette boite de chocolats était pour moi très important. J'ai aussi écrit un petit texte qui se trouve dans chaque boite pour informer les clients sur la problématique du lynx, car il est important de le protéger" nous explique le photographe.
Pour Mathieu Paget, il était important que la création du "chocolynx" ne soit pas seulement un geste commercial. Trés attaché à la sauvegarde de la petite centaine de lynx du massif jurassien, il a tenu à verser 2 euros sur la vente de chaque boite au centre Athénas qui lutte pour sa préservation.
Le "chocolynx" pour aider Athénas
La démarche mise en place par Mathieu est primordiale pour aider à la défense du lynx. Gilles Moyne, directeur du centre Athénas est touché par cette volonté du jeune chocolatier, de contribuer avec son savoir-faire, à sauver le félin de nos montagnes. "C'est une initiative spontanée de quelqu'un qui n'attend rien en retour et qui veut apporter sa pierre à l'édifice. C'est très important pour nous, car aujourd'hui, 60 % de notre budget vient de l'autofinancement grâce aux dons et aux initiatives comme le "chocolynx". Cela nous permet de continuer de sauver le lynx et d'autres animaux et surtout nous gardons une liberté de parole et d'action qui est primordiale pour nous" nous explique Gilles Moyne.
Après huit mois d'élaboration, les "chocolynx" sont disponibles à la vente depuis quelques jours à la pâtisserie-chocolaterie de Mathieu Paget au prix de 14,50 € les huit et 27 € la boite de seize. Le succès a été immédiat et ne se limite pas au département du Jura. Des commandes ont été passées de Nantes et de l'Île de France. Le lynx passionne, et c'est sans doute la seule occasion pour les gourmands de croquer le félin. Mais comme ce dernier est très rare, le chocolat ne se vendra qu'à Noël, à Pâques et durant l'été pour que les touristes puissent repartir avec cet emblème jurassien.