L'hôpital universitaire de Genève a mis en place un dispositif unique de prise en charge psychologique des migrants mineurs et des familles qui arrivent sur le sol suisse. L'expérience pourrait être reproduite en Bourgogne Franche-Comté. C'est en tous cas ce que souhaite un pédo-psychiatre du Jura.
La création à Genève du Réseau Santé Mentale Enfants-Adolescents Migrants et Ethnopsychanalyse (MEME) date d'il y a un peu plus d'un an et part d'un constat : tous les jeunes migrants souffrent de stress post-traumatique quand leur périple migratoire s'achève. L'examen somatique était systématique, il est désormais complété par un examen psychologique. En clair, tout migrant mineur arrivant à Genève rencontre une psychologue du réseau et entame un travail s'il le souhaite. Plus tôt le jeune est pris en charge, plus efficace est le travail avec lui.
Le second volet du dispositif concerne la formation des partenaires du réseau : hébergement, asile, école, milieu associatif, assistants sociaux, personnel médical. Il s'agit d'apprendre à repérer les symptômes de ces souffrances psychologiques.
Transposition en France
Le Docteur Ahovi, pédopsychiatre à Dole et intervenant à la Maison de Solenn à Paris, est spécialiste de psychiatrie transculturelle. Il a par ailleurs été amené à accueillir de jeunes migrants mineurs déposés à Dole par des passeurs. Il a le projet de convaincre les autorités de la région Bourgogne Franche-Comté et l'agence régionale de santé en particulier de l'utilité d'un tel dispositif côté français.
Les migrants pris en charge grâce au dispositif de l'Hôpital Universitaire de Genève parviennent à dire leur calvaire et à repousser la violence que ces traumas provoquent.
La réflexion existe déjà parmi les professionnels. Un colloque intitulé " La mémoire du traumatisme dans le corps des migrants" avait d'ailleurs lieu cette semaine à la faculté de médecine de Besançon sous la présidence du Professeur Bizouard, Professeur émérite de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à Besançon.