Des forêts du Jura jusqu'au festival de Cannes : l'adaptation du "Roman de Jim", livre de Pierric Bailly, dépasse les 300 000 entrées

Sorti en salle le 14 août dernier, "Le roman de Jim", tourné dans le Jura, a convaincu spectateurs et critiques. Pierric Bailly, auteur du roman qui a inspiré le long-métrage des frères Larrieu, revient sur les coulisses du tournage et sur le coup de foudre des réalisateurs pour ses terres jurassiennes.

Son Jura, il en a fait son étendard. Sa terre d'origine, ainsi que ceux qui la peuplent, Pierric Bailly aime les raconter dans ses ouvrages. "Le roman de Jim", sixième livre de l'écrivain de 42 ans, ne fait pas exception. L'histoire est centrée sur la paternité contrariée d'Aymeric, un homme ayant élevé Jim, un enfant qui n'était pas le sien et qui lui a été "enlevé" au retour du père naturel.

Mais contrairement aux récits de Pierric Bailly, "Le roman de Jim", lui, a pris corps, à travers son adaptation cinématographique éponyme. Un film réalisé par les frères Larrieux, Arnaud et Jean-Marie, sorti en salle le 14 août dernier, et même projeté au dernier festival de Cannes dans la catégorie Cannes Première. Avec un joli succès à la clé. "Il totalise déjà plus de 300 000 entrées" savoure Pierric Bailly, interrogé par France 3 Franche-Comté. "Pas mal pour un film d'auteur, non ?"

"Je leur ai laissé les clefs du camion"

Cette adaptation, l'auteur du "Roman de Jim" la qualifie lui-même de "belle aventure". Une aventure débutée par l'envoi d'un exemplaire du livre à des cinéastes qu'il admirait. Avec en tête de liste, les frères Larrieu.

"Pourquoi eux ? Parce que la montagne, la nature, la paternité, l’amour, le sexe. La vie, quoi !" confiait Pierric Bailly à Ouest-France le 15 août dernier. "On a aussi en commun ces héros masculins sensibles, qui hésitent, doutent, culpabilisent, regrettent, s’excusent".

Quand ils m'ont contacté pour une adaptation, j'ai accepté mais j'ai décidé de ne pas intervenir sur le scénario. Je voulais qu'ils s'approprient le texte. Je leur ai fait confiance, en leur laissant les clefs du camion.

Pierric Bailly

Un camion qui a néanmoins conduit le duo de réalisateur tout droit jusqu'au Jura. "À leur demande, j'ai été leur guide de luxe durant une semaine, pour un repérage dans le Jura" avoue Pierric Bailly. "Ils voulaient voir ce qui m'avait inspiré. Saint-Claude et sa Fraternelle, le gîte isolé "La Dalue" à Bellecombe, les usines de cartonnage à Moirans-en-Montagne. Et ces endroits leur ont vraiment plus. Ça a fait mouche. Ils ont donc décidé de tourner ici".

"La spécificité du Jura a intéressé les réalisateurs"

Une certaine cohérence entre livre et film, qui pourtant n'était pas prévu en amont. "Les frères Larrieu viennent des Pyrénées, là où ils ont d'ailleurs fait plusieurs de leur film" précise Pierric Bailly. "C'est un massif montagneux, où ils auraient pu délocaliser mon histoire. Mais ils savaient à quel point le territoire façonne la personnalité de ceux qui l'habitent, et ils voulaient être au plus près de l'histoire originale".

La spécificité du Jura a intéressé les réalisateurs. Contrairement aux Pyrénées, où il y a beaucoup de tourisme, les gens travaillent et vivent ici. Il y a un vrai lien entre les Jurassiens et leur terre. Et puis ça leur permettait d'explorer de nouveaux décors.

Pierric Bailly

Et lui-même, le romancier, n'était-il pas curieux de voir comment les Larrieu allaient mettre en image ses écrits, dont une partie est inspirée de sa propre vie ? "J'avoue que je suis venu sur le tournage à chaque fois qu'il y avait un nouveau décor" sourit Pierric. "Comme une petite souris, pour regarder, et pas contrôler. J'ai pu voir de beaux moments, comme lorsque les bénévoles et salariés de La Fraternelle, à Saint-Claude, ont joué les figurants dans le film. C'était émouvant".

Une réelle authenticité a donc été recherchée. Qui a visiblement plu, au vu du nombre d'entrées. "Je suis très content de ce joli score" conclut l'auteur. "Il y a eu un très bon accueil, à la fois des critiques, mais, plus important, du grand public, avec une publicité venue beaucoup du bouche-à-oreille". 

À l'heure où nous écrivons ces lignes, le film se maintient dans les cinémas avec, près d'un mois après sa sortie, une présence dans plus de 600 salles. Plus important pour Pierric, le long-métrage a aussi su convaincre les Jurassiens. "Je vois qu'il passe encore aux Rousses, à Morez, Poligny ou Ornans" conclut l'écrivain. "Dans des cinémas où il y a moins de films d'auteur. C'est une grande fierté".

 Le Jura terre de cinéma ?

Un beau succès qui vient un peu plus consolider le massif du Jura comme terre de cinéma. En effet, outre "Le roman de Jim", le département avait aussi accueilli les équipes de tournages de la série Polar Park ou encore du film "Vingt dieux" de la réalisatrice jurassienne Louise Courvoisier, qui avait reçu le 1ᵉʳ septembre dernier le Valois de Diamant, la plus haute distinction au Festival du film francophone d'Angoulême. Il sortira en salle le 11 décembre 2024.

Et ce n'est pas fini. Dans les prochaines semaines, vous pourrez découvrir deux autres longs-métrages tournés dans le Jura. D'abord "Fario", lui aussi réalisé par la locale Lucie Prost, le 23 octobre prochain (une avant-première est prévue le 18 septembre au cinéma Victor Hugo de Besançon). Ensuite, "Un ours dans le Jura", le dernier film de Franck Dubosc, courant 2025.

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