Paris 2024. Ce Jurassien a imposé le bois dans la construction des infrastructures olympiques : "un formidable puits de carbone"

De nouvelles œuvres architecturales seront à admirer à l'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, cet été. Dans beaucoup d'édifices, du bois français a été utilisé. Un choix que l'on doit à un influent Jurassien, Georges-Henri Florentin. Il raconte.

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Qui a dit que nos forêts jurassiennes n'avaient pas la cote ? Si dans deux mois, vous allez assister aux épreuves de natation artistique, de plongeon ou de water-polo des Jeux olympiques 2024, levez la tête et vous aurez devant vos yeux une charpente exceptionnelle, qui fait la part belle aux épicéas du massif du Jura.

Le centre aquatique olympique de Saint-Denis se démarque en effet par sa charpente faite entièrement en bois, la plus grande de la sorte réalisée au monde. Une prouesse architecturale réalisée en grande partie grâce à l'implication d'un Jurassien, originaire de Champagnole et habitant de Sirod, Georges-Henri Florentin, 71 ans.

"Le bois était la matière idéale"

Dans le milieu du bois, le septuagénaire n'est pas n'importe qui. Ingénieur agronome, ingénieur général des Ponts des Eaux et des Forêts, il est surtout l'ancien patron de l'organisme de recherche et développement de la filière bois en France. "Le bois était une nécessité" affirme-t-il au micro de nos journalistes Norbert Evangelista et Hugues Perret. "Une nécessité, car la France avait décidé de faire de ses JO  les Jeux les plus bas carbone de l'ère moderne. Et le bois est la matière idéale pour cela".

Et puis y avait une opportunité. Le fait que notre filière bois était prête. Elle n'est pas assez connue, et c'était le moyen de la valoriser. Et de faire la démonstration de la transition en cours dans la construction en France, grâce au matériau bois.

Georges-Henri Florentin

Mais cela ne s'est pas fait dans un claquement de doigts. Si aujourd'hui, la part du bois dans les constructions pour les Jeux olympiques est de 28 % (un record), il a fallu batailler. Et ce dès 2018, avec la création de France Bois 2024, un organisme chargé de "placer un maximum de bois pour les Jeux olympiques", dont Georges-Henri Florentin était le président bénévole.

Un puits pour stocker le carbone

Après des dizaines de réunions, des candidatures à de multiples appels d'offres, le bois se fait petit à petit sa place sur les chantiers. "Le bois a la capacité de stocker le carbone pendant de nombreuses années, tout en étant très solide" précise l'ingénieur des Ponts des Eaux et des Forêts.

Un argument qui a séduit, puisqu'en plus du centre aquatique, on retrouve des matières boisées sur la passerelle enjambant la Seine, sans compter le village olympique de Saint-Ouen, dont certaines résidences sont 100 % bois.

Au village olympique, on a les bâtiments en dessous de 28m qui sont entièrement conçus en bois. Des structures jusqu'au sol.

Georges-Henri Florentin

Le Jurassien a également souhaité que le bois français soit privilégié. Mission en partie accomplie, 45 % du bois utilisé étant tricolore, dont 65 % dans le village olympique. Et dans ce quota, on retrouve le Jura et son célèbre épicéa.

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"Ce bois, on le trouve dans le massif du Jura, dans un rayon de 80 km" nous dit Fabrice Chauvin, directeur de la scierie Chauvin, à Mignovillard, qui a fourni de la matière. "Il a été scié et séché ici. On l'a ensuite livré pour qu'il soit transformé dans nos filiales pour alimenter les charpentiers qui ont construit le village olympique de Saint-Ouen".

Nous avons fourni environ 1 000 m³ à un lamelliste, pour faire des poutres à destination du centre aquatique. Et 2 500 m³ de panneaux de bois pour le village des athlètes, aussi utilisés dans les soubassements de la piscine.

Fabrice Chauvin,

directeur de la scierie Chauvin

Pour ces olympiades, le pari du bois est donc "réussi" pour Georges-Henri Florentin. Même si l'ancien ingénieur souhaite augmenter la part totale des matières boisées dans les constructions des années à venir, ses efforts auront eu le mérite d'ouvrir une nouvelle voie.

Une voie verte. Ainsi, en privilégiant l'usage du bois, le comité des Jeux aura emprisonné pas moins de 40 000 tonnes de carbone.

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