Début avril 2024, un accident a rendu hors d'usage le camion à pizza de Jean-Luc Trillaud. Ce pizzaïolo écumait des petits villages du Haut-Jura depuis six mois. Pour relancer son activité, il lance un appel à l'aide.
"Ça décollait bien, et là, il n'y a plus rien" soupire Jean-Luc Trillaud. Le mercredi 3 avril, ce Jurassien de 54 ans a perdu son activité de pizzaïolo itinérant dans un accident de la route. Lancé six mois plus tôt, son camion de pizza desservait des communes du Haut-Jura (Prémanon, Bois d'Amont, Septmoncel, Choux, Les Bouchoux, La Rivoire et Saint-Claude). Bloqué par les enquêtes d'assurance, il craint de ne jamais pouvoir reprendre sa tournée dans ces petites communes de montagne.
Avant d'acheter et de rénover ce camion à pizza, Jean-Luc Trillaud était déjà dans l'alimentaire : "je suis boucher charcutier traiteur de métier, j'ai commencé à 14 ans", raconte-t-il. "J'aime bien faire à manger" sourit le Jurassien.
Après avoir fait un emprunt de 7 500 euros, "j'ai tout refait à l'intérieur", il commence ses tournées. "Je me suis lancé dans les pizzas, parce qu'ici, dans le Jura, les petits villages, il n'y a plus rien". Tous les soirs de la semaine, sauf le samedi, il vendait une trentaine de pizzas. "Ça faisait une animation". La saison pleine allait débuter.
"Je ne suis pas près de repartir"
Le 3 avril a remis en question tous ses plans : "je m'en allais vendre dans un village, et j'ai senti que les freins n'étaient pas formidables, alors j'ai fait demi-tour" rapporte le pizzaïolo. Il avait pourtant fait changer plaquettes et disques de freins quelques jours plus tôt. "En rentrant chez moi, il y a une grande descente sur 800 mètres, à 45%, ils ont lâché, j'ai filé tout droit".
L'accident aurait pu être dramatique, mais par chance, il termine sa course dans un coffret d'électricité, sans blessure ou incident plus grave. Mais le camion, lui, est hors d'usage. "L'expert a dit qu'il n'est pas réparable".
Désormais sans outil de travail, Jean-Luc Trillaud doit toujours payer le crédit de son camion, et ne sait pas quand, ou combien, son assurance lui remboursera : "c'est un peu la croix et la bannière. Ils ne vont pas me rembourser ce que j'ai emprunté, ça, c'est sûr et certain". Les démarches s'annoncent longues et complexes, d'autant plus que les assurances du garage qui est intervenu sur le camion quelques jours plus tôt vont entrer dans l'équation. "Je ne suis pas près de repartir" se désespère le Jurassien.
Pour relancer son activité, il a donc ouvert une cagnotte en ligne. "Je souhaite continuer à faire vivre l’économie locale dans la continuité des relations déjà établies avec les fournisseurs locaux" s'y explique-t-il.