Après trois jours et demi de blocage du site de Saint-André dans l'Eure, les salariés de la fonderie du Jura ont accepté de lever le blocage. Un début de dialogue a été entamé avec le constructeur Renault.
Ils ont levé leur blocage vers 13 heures. Les "MBF" bloquaient depuis lundi 28 juin les entrées et sorties de ce site stratégique de Renault en Normandie. Les tensions de ces dernières heures semblent s'être apaisées. "Il y a un début de dialogue avec Renault qui s'engagerait à soutenir notre projet de scop s'il était viable" indique Koray Sukran, délégué SUD de la fonderie de Saint-Claude dans le Jura.
La veille, la direction de Sofrastock avait assigné les salariés de la fonderie du Haut-Jura devant le tribunal d’Evreux en Normandie. L'usine demandait la levée du blocage. Le groupe a renoncé à assigner les syndicalistes en justice, selon la CGT.
L’usine Sofrastock alimente en pièces les sites de Renault. “Notre blocage a eu un impact sur l’approvisionnement des sites de Cléon, Sandouville et Flins” assurait ce matin Yail Nalcin, délégué CGT de MBF qui était encore sur le point de blocage il y a quelques heures.
Depuis lundi 28 juin, une trentaine des salariés de l’usine du Jura se relayaient devant le site Sofrastock pour empêcher l’arrivée et la sortie de la production. Ils veulent faire pression sur Renault pour que le groupe assure des volumes de commandes à MBF Aluminium. L’usine du Jura a été placée en liquidation judiciaire le 22 juin par le tribunal de commerce de Dijon. 270 emplois en CDI sont supprimés. Mais les salariés veulent encore y croire, ils expliquent travailler à un projet de coopérative. "Nous voulons pouvoir reprendre l'entreprise sous forme de Scop (société coopérative de production). Pour reprendre, on a besoin de clients, tels que Renault et PSA. Ils doivent s'engager sur des volumes de commandes", précise Yail Nalcin.
Un comité social économique (CSE) doit se tenir ce 1er juillet à Saint-Claude, une délibération doit être prise pour faire appel de la décision du tribunal qui a placé la fonderie en liquidation judiciaire.
La fonderie MBF Aluminim appartient au britannique CMV et à un entrepreneur italien. Le 24 juin, deux jours après la liquidation, le parquet de Lons-le-Saunier a annoncé l'ouverture d'une enquête pour abus de biens sociaux dans le cadre de cette liquidation judiciaire. Le journal Le Progrès, qui a révélé l'affaire, évoquait la somme de 10 millions d'euros piochés dans les caisses de MBF. Créée dans l'immédiat après-guerre, la fonderie MBF Aluminium fabriquait des carters de moteurs et des pièces de boîte de vitesse.