Trois suspects ont été arrêtés, puis remis en liberté dans l'attente de leur procès, après une série de cambriolages qui a semé la zizanie dans le village de la Chapelle-Saint-André, dans la Nièvre. Les habitants redoutent de nouveaux cambriolages.
"Vous vous rendez compte ? En un mois et demi, les habitants n'ont eu qu'une seule nuit de tranquillité, quand les suspects étaient en garde à vue." Janny Siméon, le maire de la Chapelle-Saint-André et du hameau des Grands Bois, est dépité. Une semaine plus tôt, il avait alerté France 3 Bourgogne au sujet d'une vague de cambriolages que subissait son village, une vingtaine en un mois et demi. Tous les habitants exprimaient des soupçons envers un suspect principal : un jeune qui a grandi ici, déjà défavorablement connu dans le secteur.
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Descente de gendarmerie aux aurores
Lundi 29 janvier, ce jeune homme ainsi que deux potentiels complices ont été arrêtés, au cours d'une opération judicaire de la gendarmerie de Cosne-Cours-sur-Loire. Deux sont majeurs ; le troisième mis en cause n'a que 13 ans. "Ils reconnaissent les faits", indique la gendarmerie. Lors de cette descente de gendarmerie aux aurores à 6 heures du matin, des biens volés ont été retrouvés et restitués à leurs propriétaires respectifs - "des vêtements et des objets", indique Janny Siméon.
Un soulagement, sur le moment, pour le village de 320 habitants. Pendant plusieurs semaines, la tension était à son comble ; certains avaient même affiché des panneaux de menaces "Tu viens ici, t'es mort", en guise d'avertissement aux portentiels cambrioleurs.
Le suspect relâché et de retour au village
Sauf que... "Le principal suspect a été relâché le lendemain soir de son arrestation", lâche le maire. "Il est de retour aux Grands Bois", le hameau où il est hébergé (son logeur, lui, a été mis hors de cause pour les faits de cambriolage). Une information confirmée par la gendarmerie : les deux majeurs seront jugés le 9 avril en correctionnelle, le mineur de 13 ans écope de mesures éducatives. "Les habitants sont déçus et en colère", se plaint Janny Siméon.
"On attend le prochain cambriolage..."
Janny Siméonmaire de la Chapelle-Saint-André
"Je trouve ça inadmissible pour quelqu'un qui commet des méfaits, qui est déjà connu défavorablement, dont on est sûr de sa culpabilité, qu'on le relâche et qu'il retourne sur place", déplore le maire dont certains administrés prennent des précautions drastiques. "Certains ferment tous leurs volets."
"Une habitante me dit qu'avant de se coucher, elle tapisse son couloir de chaussures pour faire trébucher les éventuels cambrioleurs !"
Janny Siméonmaire de la Chapelle-Saint-André
Les habitants essaient de trouver des recours. Ils ont créé un groupe de discussion entre eux. Le maire n'exclut pas d'écrire au procureur, aux députés et sénateurs pour les interpeller. Mais les choses pourraient bouger : le logeur du principal suspect se serait engagé à trouver un autre hébergement au jeune homme. "Il nous a dit qu'il trouverait une solution et qu'il serait parti demain vendredi, le 2 février."
La gendarmerie, elle, indique que des patrouilles de surveillance, de prévention et de contrôle vont continuer sur le secteur de la Chapelle-Saint-André.